�Si je suis ce que je suis, c�est parce que j��cris depuis Tunis et sur Tunis �, avoue l��crivain journaliste tunisien Taoufik Ben Brik dans son dernier livre intitul� Je ne partirai pas paru aux �ditions Chihab (2007). Taoufik Ben Brik s�est livr� � un autre genre de litt�rature. C�est un retour de l�exil qu�il aborde dans son dernier ouvrage. Une approche plus touristique, plus sociale. Il offre � ses lecteurs une perspective autre de son �criture. Et c�est un panorama riche et divers de la vie quotidienne, les traditions et les tendances des habitants de la capitale tunisienne, dans ses diff�rences socio-culturelles qui en �mergent. Evidemment, l�auteur franchit la ville par ses portes. Pour mieux exprimer et r�affirmer son immense g�n�rosit� et son esprit accueillant. Et elle en dispose de plusieurs : Porte Bab B�har, Bab Djedid, Bab Bnet et bien d�autres. Surnomm�e La verte, elle est d�abord sa ville natale, mais aussi la cit� o� il ressent qu�il est parrain dans une prison silencieuse. En ce lieu, o� l�on mange souvent de la soupe : la chorba ou les femmes ont gard� la m�me intensit� dans le regard : noir olive o� chaque quartier est r�gi par un saint comme Sidi Mehrez � Bab Souik, Sidi Belkacem � El Jallez, Sidi Ben Arrous, Sidi El Fayech... Taoufik Ben Brik est, surtout, connu par ses prises de position ent�t�es et opposantes � la politique de l�actuel pr�sident tunisien. Une opposition qui s�est clairement affirm�e dans son livre Ben Brik pr�sident (Exils, Paris 2003), et dans sa gr�ve de la faim tenue � Alger, il y a trois ans. Dans Je ne partirai pas, l�auteur continue toujours � annoncer son insoumission. Il r�affirme sa d�termination � faire face � d�apr�s lui � � ceux qui ont impos� leur diktat aux artistes et chercheurs du pays, d�non�ant le syst�me du pr�sident ZBA qu�il accuse d�avoir contribu� � effacer la m�moire collective de la ville. Les paradoxes rythmant la vie quotidienne des Tunisois sont peut-�tre le v�ritable �l�ment d�clencheur qui a inspir� l�esprit de Taoufik Ben Brik. Il reconna�t le fait que les mosqu�es ont, depuis peu de temps, commenc� � d�vorer les bars, son attachement au bordel Sidi Abdallah, les chansons d�un des plus grands chansonniers satiriques du pays : Salah Khemissi. A travers ce livre, l�auteur n�oublie pas de rendre un grand hommage � la ville d�Alger, qui lui a tendu la main dans les moments les plus difficiles qu�il qualifie de Chicago des ann�es1920 : destination des fans du blues. Mais aussi, il exprime profond�ment sa d�ception � Tunis, ville de l�oubli, l� o� on oublie m�me le couscous qu�on mange, on oublie le souvenir, on oublie qu�on oublie. Je ne partirai pas, divis� en sept chapitres, o� chaque chapitre commence par le nom d�une porte : Porte d�Istanbul, Porte de Saint- Domingue, Porte de Kiev� veut pr�senter des t�moignages de la vie priv�e de l�auteur qui vit un exil interne parmi les siens, qui refusent de lui c�der la parole. S. K. Je ne partirai pas de Taoufik Ben Brik,