La flamb�e des prix des mat�riaux de construction prend des proportions spectaculaires depuis janvier dernier. Comme pour les produits de large consommation, la pol�mique s�installe quant � la d�finition des responsabilit�s. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - C�est d�abord le ministre de l�Habitat et de l�Urbanisme, M. Noureddine Moussa, qui ouvre le feu. En marge de la r�union du dernier Conseil de gouvernement tenue mardi, le ministre accuse ouvertement les entrepreneurs d��tre derri�re cette flamb�e des prix. Et leur r�action ne s�est pas faite attendre. D�s le lendemain, c�est-�-dire hier mercredi, l�UGEA (l�Union g�n�rale des entrepreneurs alg�riens) organise une rencontre- d�bat au forum du quotidien El Moudjahed autour de cette question. Y ont pris part, �galement, des cadres du minist�re de l�Habitat. L�UGEA, forte de 6 000 adh�rents, s�en d�fend donc et, d�j�, dans un communiqu� distribu� avant l�ouverture du forum, pr�cise que �le march� des mat�riaux de construction conna�t actuellement d�importantes perturbations. Une v�ritable flamb�e des prix du rond � b�ton, p�nurie de ciment, faisant suite aux augmentations qu�ont connues d�autres mat�riaux, tels que le bois, la peinture, �tanch�it�, produits noirs, asphyxiant ainsi les entreprises de r�alisation. � Selon le pr�sident de l�UGEA, Abdelmadjid Dennouni, la hausse des prix des mati�res premi�res au niveau mondial n�explique pas tout mais c�est essentiellement �d� � la d�sorganisation du march�. Pour le ciment, il estime que ce produit �conna�t aussi des ph�nom�nes sp�culatifs sans pr�c�dent, dus essentiellement � l�offre qui est inf�rieure � la demande, du fait de la fermeture de certaines usines de production de ciment au m�me moment�. Pis encore, M. Dennouni se plaint carr�ment de la s�gr�gation dont font l�objet les nationaux. En effet, il ajoutera que �les entreprises �trang�res ne connaissent pas cette situation. Elles sont prioritaires partout (ciment, sable, agr�gats...), cr�ant des tensions et encourageant la sp�culation. Le sac de ciment de 50 kg, sorti d�usine � 210 DA, est ainsi c�d� � 500 DA.� Mais ce qui est plus grave encore, c�est la sp�culation qui se pratique au vu et au su de tout le monde. L�orateur r�v�lera ainsi que �parfois, le ciment est achet� en 3e ou 4e main � la sortie m�me de l�usine � ! Pour lui, les entrepreneurs n�ont aucun int�r�t � revendre les mat�riaux de construction. �Nos besoins ne sont satisfaits qu�� 40 % en ciment. Comment voulez- vous qu�on vende dans ce cas-l� ?� s�interroge-t-il. Ce � quoi, des cadres du minist�re r�pliquent en affirmant que �la production nationale de ciment, qui est pass�e de 3 millions de tonnes en 2003 � 16 millions de tonnes en 2007, couvre largement la consommation nationale�. Mieux, �il n�y a eu aucune augmentation des prix du ciment produit par les soci�t�s nationales. Seules les cimenteries Orascom (CII) ont augment� leur produit de seulement 2,5 %�. En d�autres termes, l�on est encore bien parti pour une nouvelle pol�mique sur la partie responsable de cette situation de flamb�e des prix...