, L'Office national de l'aliment du bétail (ONAB) qui avait été créé pour intervenir en amont de la filière avicole (métier de base : l'aliment du bétail), a changé de stratégie depuis 2009 pour investir la grande distribution (dont les structures de froid, transport) en aval, face à l'ampleur prise par le développement de l'informel (du fait, dit-on, du poids de la fiscalité) et les dangers sanitaires qu'il présente pour les consommateurs. 60 à 70 % du poulet passe par l'informel. L'opération de régulation que lance l'ONAB sur le marché de la viande blanche pour ce Ramadhan n'est donc pas conjoncturelle, elle est appelée à se pérenniser. Ces indications sont données par Bouzid Boukersi, président du directoire de l'ONAB, dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. C'est le résultat de l'élargissement du Syrpalac aux viandes blanches. Durant le Ramadhan, des magasins ONAB (au nombre de 60) et des commerçants franchisés vendront le poulet à 250 DA/kg (peut-être moins), éviscéré et vidé, prêt à la cuisson, annonce-t-il. Les franchisés auront une marge intéressante quel que soit le prix du poulet, assure M. Boukersi. Un minimum de 4 200 tonnes de poulet congelé sont stockés en prévision du mois sacré, alors que l'an dernier il n'y en avait que 400 tonnes, fait-il savoir. Pour réguler le marché, l'ONAB, qui n'a que 10 % du marché, dispose de 14 abattoirs qui ont une capacité instantanée de 5 000 tonnes. La chaîne dufroid est respectée et une centaine de vétérinaires veille au grain dans ces abattoirs, rassure-t-il. La traçabilité du produit est assurée, ajoute-t-il. L'ONAB est accompagné par la BADR qui lui a octroyé un crédit de 4 milliards DA. M. Boukersi rappelle que l'ONAB est en partenariat avec les éleveurs privés auxquels elle livre gratuitement les facteurs de production (poussin et aliment, maïs et soja qui sont des produits boursiers importés) et récupère le poulet vif qui est envoyé à l'abattoir. Il souligne que tous les éleveurs peuvent bénéficier de l'aide publique. M. Boukersi annonce la création prochaine d'un Conseil national de l'aviculture qui sera, dit-il, un espace de concertation, d'échange d'informations entre tous les intervenants dans cette filière et de prise de décision pour le secteur. Il ne s'agit pas, souligne-t-il, d'être pris au dépourvu dans les situations de crise comme celles qu'a connues la filière en 2005/2006, lors de l'épidémie de grippe aviaire, et en 2007/2008 avec la pénurie d'aliments du bétail due à la flambée des prix des matières premières sur le marché international.