C�est une v�ritable volte-face que vient d�op�rer l�Alg�rie dans ses relations avec l�Union europ�enne. Farouchement oppos�e � la Politique europ�enne de voisinage (PEV), l�Alg�rie a fini par afficher �une volont� politique� pour y adh�rer. C�est la porte-parole de la commissaire aux relations ext�rieures et � la politique europ�enne de voisinage qui l�a r�v�l� � Bruxelles. Pour venir � bout du refus de Bouteflika � y souscrire, l�Union europ�enne a fini par recentrer les discussions sur un �minipaquet � de n�gociations qui �lude les questions qui f�chent et qui ont trait aux droits de l�homme et � la d�mocratie. Pour le moment, aucun plan d�action n�a �t� sign� mais l�Alg�rie a fait part d�un �int�r�t certain�. De notre envoy�e sp�ciale � Bruxelles, Nawal Im�s En prenant de vitesse les autorit�s alg�riennes qui n�ont pas publiquement fait part de ce surprenant changement de position, Mme Christiane Hohmann ne fait que confirmer ce que le ministre des Affaires �trang�res avait � demi-mot exprim� apr�s la tenue en mars dernier du conseil d�association � Bruxelles. Mourad Medelci avait, en effet, fait savoir que l�Alg�rie pr�f�rait red�finir les axes de n�gociation avec l�Union europ�enne en privil�giant des dossiers tels que l��nergie, la circulation des personnes et les �changes �conomiques. Dans un langage diplomatique, le ministre des Affaires �trang�res � qui a soigneusement �vit� de parler de politique europ�enne de voisinage � tra�ait d�j� les contours d�un revirement de situation jusque-l� inattendu tant le pr�sident de la R�publique s��tait publiquement prononc� contre ce projet si cher � l�UE. Bouteflika qui recevait Romano Prodi avait dit en 2000 tout le mal qu�il pensait de la PEV. �Qu�apporte-elle de nouveau ou comme avantage pour nous cette politique. En ce qui concerne la s�curit� et la lutte contre le terrorisme, la commission est en retard de 15 ans, � l��poque o� l�Alg�rie combattait le terrorisme toute seule. En plus, l�Union europ�enne n�a aucune comp�tence en la mati�re, elle n�a qu�� faire des textes�. Quelques ann�es plus tard, c�est la porte-parole de Mme Benita Ferrero-Waldner qui annonce lors d�une rencontre avec des journalistes alg�riens que : �Il est vrai qu�il y a de cela quelques ann�es, les choses avan�aient difficilement mais maintenant nous sommes parvenus � un engagement beaucoup plus renforc� que nous appr�cions beaucoup, et nous sommes tout � fait dispos�s � collaborer avec l�Alg�rie sur la base d�un plan de r�formes nationales. La vitesse d�pend du pays. Nous proposons des plans d�action n�goci�s par les deux parties qui sont normalement d�une dur�e de quatre ans. C�est un processus que le pays doit faire lui-m�me�. Interrog� sur les arguments d�velopp�s par l�Union europ�enne pour faire basculer l�Alg�rie dans le rang des pays qui applaudissent la PEV, Mme Hohmann a affirm� que �l�UE n�a pas chang� sa copie et n�a exerc� aucune pression pour l�Alg�rie�. En fait, tout s�est jou� suite � la visite en mars dernier de la commissaire Waldner qui a visiblement acc�d� � la demande de l�Alg�rie d��laguer la question des droits de l�homme des n�gociations, ce qui a �t� imm�diatement traduit par les conclusions du r�cent conseil d�association qui d�montrent, une fois de plus, que les droits de l�homme sont une notion qui peut facilement se dissoudre dans le gaz. Obs�d�e par la n�cessit� d�assurer son approvisionnement en �nergie et de contrer l�immigration clandestine en demandant � des pays tels que l�Alg�rie de servir de gendarme en verrouillant leurs fronti�res et en cr�ant des centres de r�tention de clandestins, l�UE peine visiblement � trouver le juste �quilibre entre ses int�r�ts dans la r�gion m�diterran�enne et ses principes fondateurs. Ce qui vient de se passer avec l�Alg�rie en est le plus parfait exemple� N. I. Qu'est-ce que la PEV ? D�velopp�e dans le contexte de l'�largissement de l'UE en 2004, la Politique europ�enne de bon voisinage propose aux pays int�ress�s une relation �privil�gi�e � cens�e renforcer la prosp�rit�, la stabilit� et la s�curit� �de tous�, cette politique pr�sent�e comme �nouvelle� fait l�objet de plusieurs critiques. Les pays de la rive sud de la M�diterran�e estiment souvent qu�elle est exag�r�ment orient�e vers la s�curit� des fronti�res europ�ennes. En effet, apr�s avoir �largi ses fronti�res, l�Europe craint de faire face � un incroyable flux migratoire non choisi et a fortement besoin de l�appui des pays de la rive sud qui sont appel�s � mieux surveiller leurs fronti�res et � stopper toute vell�it� de rejoindre l�Europe. La Politique europ�enne de voisinage s�applique aux voisins imm�diats, terrestres ou maritimes, de l'Union � savoir l�Alg�rie, l�Arm�nie, l�Azerba�djan, la Bi�lorussie, l�Egypte, la G�orgie, Isra�l, la Jordanie, le Liban, la Libye, la Moldavie, le Maroc, les Territoires palestiniens occup�s, la Syrie, la Tunisie et l�Ukraine. Pour le moment, la mise en �uvre des plans d�action ne concerne pas l�ensemble des pays vis�s qui ne les ont pas tous approuv�s. Dans la r�gion du Maghreb, le Maroc et la Tunisie ont dit oui en attendant que l�Alg�rie les rejoigne�