La situation conflictuelle pour les uns et inqui�tante pour les autres a �t� analys�e par le coach Boualem Charef qui nous a accord� une interview exclusive � travers laquelle il fera un constat sur le parcours de son groupe pendant la saison 2007-2008. Un parcours durant lequel son club �tait confront� � une situation inextricable qui ne lui a pas permis de r�ussir un challenge qui se pr�sentait au d�part �facile� puisque le club fut sacr� champion d�automne devan�ant les deux clubs de Batna au goal-average g�n�ral de l�aller (+13 contre +9 diff�rence de buts). Il se dit de la g�n�ration Houari Boumedi�ne o� l�esprit d�faitiste n��tait pas de mise et les r�sultats dans toutes les disciplines �taient d�un excellent niveau, particuli�rement pour le sport roi, galvanis� par le parrainage des clubs par les entreprises nationales entre 1974 et 1990. Pour lui, l�absence de moyens financiers (pas de subventions �tatiques, pas de sponsor majeur comme dans d�autres clubs et recettes insignifiantes du stade) a p�nalis� les dirigeants actuels de son club employeur, l�ASM Oran, en butte aux dettes d�anciens joueurs qui n�arrivent pas � satisfaire les besoins d�un ensemble reconstitu� � 80% durant l�intersaison qui a suivi la r�trogradation de l��quipe. Charef dira aussi que sans stage de pr�paration d�avant-saison et en d�pit des probl�mes rencontr�s dans l�organisation des s�ances d�entra�nement (le stade Bouakeul n��tait pas acquis d�s le d�but), l�ASMO a tenu t�te � des clubs qui avaient les moyens d�atteindre leurs objectifs. Dans cet entretien, il fera un tour d�horizon complet de la vie de son �quipe depuis l�intersaison jusqu�� ce jour o� il a �t� emp�ch� de faire son travail et la derni�re d�convenue � Bouakeul face � l�USM El- Harrach et tout ce qui a �t� dit avant et apr�s. Le Soir d�Alg�rie : Comment analysez-vous le parcours de votre �quipe ? Boualem Charef : Tout d'abord, je voudrais revenir sur les �v�nements qui ont suivi la d�faite contre El-Harrach. Je veux m�expliquer sur ce qui s�est pass� entre le responsable de la s�curit� et moi. En voulant donner des consignes, derri�re le grillage, � mes joueurs, et ce, apr�s le deuxi�me but encaiss�, suite � une erreur de positionnement de la d�fense, des supporters se sont offusqu�s et ont commenc� � prof�rer des insultes envers les joueurs, les dirigeants et moi-m�me. Cela d�coule d�une certaine propagande distill�e � travers des �crits inacceptables, � un moment o� le club devait �tre soutenu pour r�pondre � l�attente des fans. Pour ce qui est de l'incident en question, j�avoue que j'aurais la m�me r�action si cette situation venait � se renouveler, car j'ai des principes en termes de respect de tout un chacun. Je crois bien que nous sommes dans une d�mocratie. Pourquoi m'en veut-on ? On n�a certainement pas trouv� de la drogue dans mes poches, je n'ai agress� personne et je ne suis pas un d�linquant. Vous avez vu la r�action des supporters et des joueurs, qui ont tout vu, � l��gard de l�officier de police ? C�est inacceptable de la part de quelqu�un cens� assurer l�ordre. J�ai eu la m�me r�action quand l'arbitre qui a offici� la rencontre face au PAC m'a dit qu�il voulait m'humilier devant mes poulains. Au lieu d'�tre prot�g�, on m'accuse de mettre le d�sordre� Sinon� Je reviens � votre question pour d�noncer le parti pris de la Ligue. Je m�explique : alors que certains clubs avaient une programmation � la carte, l�ASMO se devait de disputer parfois un match tous les quatre jours. Comment peut-on faire de la r�cup�ration ? Comment nos bless�s pouvaient- ils b�n�ficier de soins en vue de reprendre normalement leur forme et leur place sur le terrain ? L'ASMO �tait la cible de tout le monde et avait re�u comme cadeau que des sanctions collectives (huis clos) ou individuelles (suspensions de joueurs et d�entra�neur). Notre club a tout perdu lors du mercato puisque sans argent frais, on ne pouvait se permettre d'avoir du renfort m�me si ceux qui sont venus ont progress� et peuvent r�ussir la saison prochaine. Qu�en est-il de cette d�convenue � domicile face � El Harrach ? Il n'y a rien � ajouter � ce propos. Nous avons perdu malgr� la bonne prestation de mes poulains. En face, nos adversaires ont profit� de certaines erreurs involontaires de marquage, que je regrette. Ceux qui disent que mes joueurs ont lev� le pied mentent. Pourquoi ne pas �voquer l'avertissement gratuit puis l�expulsion de Benaboura dont la sortie nous a d�stabilis�s. Je pense qu�il y a des pontes qui n�ont pas admis qu'un club d�muni soit � la t�te du challenge et que celui-ci se joue ailleurs que dans leur cercle. Contre l�USMH, l'arbitre n'a-t-il pas omis de siffler deux penalties en notre faveur quand Hamia a �t� crochet� et que Sahraoui fut retenu par le maillot dans la zone de v�rit� ? Pourquoi ne pas �voquer les r�sultats douteux r�ussis par nos concurrents �ais�s� ? Pourquoi seule l'ASMO subit la suspension de ses joueurs et de son entra�neur, le huis clos sans oublier les blessures graves de Lessoued et Boumechra caus�es par des adversaires qui en sont sortis blanchis ? Parlons de votre relation avec la presse� Je suis �tonn� de lire que j'ai �t� emprisonn�. De tels ragots sont distill�s pour pousser les gens � s'en prendre � ma personne. Actuellement, la majorit� de nos jeunes joueurs lisent les journaux en langue nationale qui ont une grande audience. Sans �tre pr�sent aux s�ances d'entra�nement et sans v�rifier leurs informations, certains font et d�font le quotidien du club en employant un lexique �populaire� qui nuit � la s�r�nit� de l��quipe. Pour moi, il s�agit plus d�un matraquage m�diatique contre ma personne et contre le club. Je ne veux pas tout monopoliser, car j'ai donn� des instructions et demand� � mes adjoints Laoufi et Abrouk (exentra�neur des gardiens) de r�pondre � toutes les questions. Je ne vois pas o� est le mal quand Charef ne s�exprime pas devant la presse. Quelle �tait votre vision � votre retour au club ? Apr�s une gestion chaotique, la fuite des cadres et des jeunes talents de l��quipe, il fallait tout refaire. D'abord, il n'a jamais �t� question d'accession rapide mais de former un groupe performant, solide � toute �preuve, dans le long terme. Aussi, notre satisfaction est d'avoir fait d�couvrir au grand public les Megherbi, Sirat, Aoued, Boumechra, Chafi et lancer les Ka�d Ameur Billal, Sid Ahmed Mohamedi, Abdelali Soumeur, etc. A mon arriv�e, il n'y avait rien qui pr�disait une telle embellie. Que des jeunes inconnus soient maintenant sollicit�s de toutes parts et que tout monde veut avoir X ou Y est un signe qui ne trompe pas. Quant � la performance, elle n'est pas simplement le fait du joueur et du coaching mais aussi de l'environnement. L�objectif principal du club �tait la r�organisation et l'assainissement de la situation financi�re. Je suis fier de travailler aux c�t�s de dirigeants d�vou�s comme ceux de l�ASMO. Contrairement aux autres clubs qui fonctionnent avec les subventions �tatiques et l�argent du sponsoring, � l�ASMO, le pr�sident met la main � la poche pour g�rer le club. Personne ne peut, � mon sens, bl�mer ces fid�les serviteurs qui affrontent � leur corps d�fendant des �nergum�nes comme ceux qui ont agress� le pr�sident El Moro. Que pensez-vous de vos adjoints ? Je vous fais une confidence. En d�but de saison, la premi�re personne que j'ai souhait� avoir comme adjoint est Redouane Guemri (acquiescement de Laoufi Salem, pr�sent � l�interview). Il y avait aussi Belmokhtar, Boukar et d�autres anciennes vedettes du club que je voulais ramener, et ce, pour bien g�rer l'avenir. Je pense quand m�me que Laoufi et Abrouk accomplissent parfaitement leur t�che, et cela se v�rifie chaque semaine sur le terrain. Quel genre de dirigeants peuvent redonner le sourire � notre football, surtout � l�Ouest o� les clubs plongent de plus en plus ? Belkacem Elimam, l�ancien pr�sident du MCO, avait d�clar� qu�il n'y a pas d'hommes pour g�rer le sport et la jeunesse. Je tiens � rectifier en disant plut�t qu�il y en a, mais peu. Et puis, la majorit� de ces gens ne veulent pas �tre salis par des ragots. Les autres veulent se faire un nom sans rien r�aliser de positif. Aussi, je rendrais hommage � Bengara�, Hasnaoui, le d�funt Cha�la, aux gens de comit� du WAT ainsi qu'Elimam. Les clubs de l'Ouest sont menac�s de disparition. A chaque fin de saison, ils sont d�peupl�s de leurs jeunes qu�ils ont form�s depuis des ann�es et qu�ils perdent m�me sans b�n�ficier de la contrepartie financi�re r�glementairement exig�e. Les autres disciplines comme le handball, le basket-ball, l�athl�tisme, le judo, meurent � petit feu. Je me souviens bien pourtant que la r�gion fournissait des cuv�es de grands champions aux diff�rentes �quipes nationales. Un dernier mot� Je l�adresse aux joueurs � qui je demande de continuer � travailler dur pour assurer leur avenir avec civisme. Quant aux fid�les supporters, ils doivent soutenir leur groupe qui a tant besoin de leurs encouragements et de leur soutien. Je vous remercie de m'avoir permis de clarifier la situation. Je ne conclurais pas sans dire ma conviction en ce groupe. Quant � ceux qui voulaient nous renvoyer, je leur r�ponds que nous ne partirons pas. Ce sont eux qui partiront tant qu'il y aura des hommes.