Nommé officiellement avant-hier mardi, le nouveau Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a entamé sa nouvelle mission dès hier dans la matinée, à l'issue de la cérémonie de passation de pouvoirs avec son prédécesseur, Abdelmadjid Tebboune. Les premières heures auront été certainement consacrées à la finalisation de la liste de la nouvelle équipe gouvernementale qui n'avait pas été rendue publique au moment où nous bouclons cette édition. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Rappelé quasiment en catastrophe pour remplacer Abdelmadjid Tebboune, Ahmed Ouyahia s'est suffi, pour cette première sortie toute protocolaire, de simples déclarations diplomatiques de circonstance. «Je remercie le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de la confiance qu'il a placée en ma personne et lui réaffirme mon soutien et ma volonté de poursuivre la mise en œuvre du programme qu'il a lancé en 2014», commencera-t-il par affirmer avant d'ajouter : «J'espère être à la hauteur de cette mission et de la confiance que m'a accordée le président de la République, pour servir le peuple algérien.» Il conclura sa déclaration en remerciant son prédécesseur, Abdelmadjid Tebboune, pour «les efforts qu'il a consentis dans le cadre de sa mission». De son côté, le Premier ministre sortant félicitera Ouyahia pour sa nomination qu'il estimera «méritée vu l'expérience de Ouyahia en matière de gouvernance dans les conjonctures les plus difficiles». De même qu'il tiendra à renouveler son «soutien indéfectible à Son Excellence le Président de la République». La furtive parenthèse Tebboune sera donc rapidement fermée et c'est un poids lourd politique, le plus expérimenté d'entre tout le personnel «actif» du pouvoir qui sera choisi pour la conduite du gouvernement, «vu son expérience en matière de gouvernance dans les conjonctures les plus difficiles», comme l'a si bien souligné Abdelmadjid Tebboune. Ahmed Ouyahia, qui accumule une grande expérience, tant politique qu'en matière de gestion, aura à faire face à des chantiers qui n'attendent pas et qui le mettront immédiatement sur la brèche. A seulement quelques jours de la fin de la saison estivale, le nouveau patron de l'exécutif aura effectivement à préparer, tout à la fois, la rentrée sociale, la rentrée scolaire, la rentrée universitaire, en plus des prochaines élections locales de novembre. En parallèle, il aura également à préparer, tout à la fois aussi, la nouvelle loi de finances pour 2018 et le plan d'action de son nouveau gouvernement. Un plan d'action qui, pour rappel, doit impérativement être adopté en Conseil des ministres, avant d'être présenté aux parlementaires. A l'Assemblée populaire nationale d'abord, puis au Conseil de la nation. Idem pour la loi de finances. Tout cela, ne l'oublions pas, dans une période pré-électorale qu'il faudrait prendre en compte. D'abord par rapport à son volet politique. A ce titre, il faut s'attendre à de mouvementés passages respectifs du plan d'action du gouvernement ainsi que de la loi de finances face à des parlementaires et des partis qui seront plus en campagne électorale qu'autre chose. Ensuite, il y a lieu de prévoir la période de la campagne électorale proprement dite, presque un mois, et qui interviendra, en outre, avec ceci de particulier que le Premier ministre qui organise les élections n'est pas issu du parti majoritaire, le Front de libération nationale, mais de son premier rival, le Rassemblement national démocratique qu'il dirige, par ailleurs. Mais sur cette question justement, l'on croit savoir que décision fut prise pour que Ahmed Ouyahia ne s'implique pas personnellement dans la campagne électorale. En tout cas, il ne descendra pas sur le terrain pour mener la campagne de son parti, le RND : «Car, auquel cas, il serait amené à prendre un congé spécial et se faire remplacer à titre intérimaire au poste de Premier ministre, ce que le Président ne veut pas», nous explique une source sûre. C'est, ensuite, «par souci de donner des garanties à tous les partis, ceux de l'opposition et même parmi ceux qui soutiennent le Président», ajoute-t-on de même source. «Il y a une tradition bien ancrée chez nous, et même ailleurs, qui voudrait qu'un chef de l'exécutif en campagne électorale bénéficie du soutien, sous toutes ses formes, de l'ensemble de l'administration. Ce qui décrédibiliserait toute l'élection en question. Ce dont nous n'avons pas besoin en cette conjoncture assez difficile», conclut-on de même source. Première réunion du gouvernement, ce dimanche Le nouveau gouvernement d'Ahmed Ouyahia, qui sera annoncé officiellement aujourd'hui, jeudi, tiendra sa première réunion dimanche prochain, avons-nous appris de bonne source. Il s'agira, certes, d'une première prise de contact entre Ouyahia et ses nouveaux ministres mais pas seulement. A en croire notre source, le gouvernement attaquera, dès ce dimanche, la nouvelle loi de finances pour 2018.