�Qu�est-ce qui vous a enchant� dans la nouvelle grille des salaires M. Sidi-Sa�d ? O� sont les acquis des travailleurs de la Fonction publique ?� Fiche de paie � la main, le pr�sident du Syndicat national des praticiens de la sant� publique (SNPSP), Salah Bensba�ni, a voulu rendre compte � l�opinion publique de l�application de la nouvelle grille des salaires, effective depuis le mois en cours. Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) - Lors d�une conf�rence de presse organis�e hier au si�ge de l�organisation, M. Bensba�ni a fait savoir que les augmentations, en ce qui concerne les praticiens de la sant� publique, varient entre 1 700 et 6 000 DA. Un m�decin g�n�raliste d�butant a eu droit � une augmentation de 4 000 DA. Son coll�gue qui a 20 ans d�exp�rience, class� au 8e �chelon, a eu une hausse de 3 000 DA. Cet exemple a �t� expos� par le pr�sident du syndicat pour d�montrer le paradoxe de ces augmentations et les contradictions qu�elles englobent. �M�me l�administration ne sait pas comment s�y prendre avec cette nouvelle grille des salaires. D�ailleurs, les indemnit�s ont �t� calcul�es par rapport � l�ancien salaire de base. C�est aberrant�, constate le conf�rencier. Il affirme �galement que deux indemnit�s (l�indemnit� sp�cifique globale �ISG� et l�indemnit� compl�mentaire sur le revenu �ICR�), ont �t� supprim�es en cons�quence de l�application de la nouvelle grille alors qu�elles repr�sentaient 14 000 DA du salaire global. �Si ce n��tait pas l�indemnit� forfaitaire de compensation (IFC), que le pr�sident de la R�publique lui m�me a instaur�e afin de sauver le monde du travail de la catastrophe r�sultant de la nouvelle grille des salaires, la situation serait encore plus grave qu�elle ne l�est aujourd�hui�, dit il en signalant que l�IFC varie entre 1 500 et 3 200 DA. Elle touche les cat�gories de 11 � 16 uniquement. Si l�on prend l�exemple des chirurgiens dentistes, ils ont eu des augmentations de 1 700 DA, dont 1 500 DA dans le cadre de l�IFC. Donc, la Fonction publique les a augment�s � raison de 200 DA uniquement. �Ce sont des exemples concrets qui t�moignent de la supercherie m�diatique de la Fonction publique sur la nouvelle grille des salaires�. Mais, avertit M. Bensba�ni, �le SNPSP agira seul ou dans le cadre de la coordination pour r�habiliter les droits des praticiens de la sant� publique�. �Nous rejetons en bloc la nouvelle grille des salaires. Nous demandons la revalorisation cons�quente du point indiciaire � 80 DA et aussi l�ouverture du dialogue avec le minist�re de la Sant�, de la Population et de la R�forme hospitali�re concernant les 11 points de revendications des praticiens de la sant� publique�, dira M. Bensba�ni qui insiste, par ailleurs, sur l�installation, sans attendre, d�une commission mixte avec la tutelle pour d�battre du r�gime indemnitaire. Car, explique t-il, la question salariale n�est qu�un point, certes important, de la plate-forme de revendications du SNPSP. Le minist�re de la Sant� ne semble pas toutefois comprendre cela, en �cartant ce syndicat de toutes les commissions relatives au secteur de la sant�. �Les pouvoirs publics doivent savoir que la manne p�troli�re ne nous int�resse pas mais que nous refusons de laisser un h�ritage catastrophique sur les droits des fonctionnaires, comme ce que nous avons h�rit� des anciennes g�n�rations�, ajoutera le pr�sident du SNPSP. �Cette tromperie de grille des salaires ne fait que renforcer la conviction des syndicats autonomes � se f�d�rer pour mieux appr�hender l�avenir�, conclura l�orateur. Ainsi, l�id�e de la cr�ation d�une f�d�ration nationale des syndicats autonomes est bien avanc�e au sein de la Coordination des syndicats autonomes. Sa naissance est attendue dans les prochains mois, une fois toutes les conditions r�unies. Le chemin qui m�ne vers l��tablissement des droits est parsem� d�emb�ches, donc il faut bien s�y pr�parer. Dans cette perspective, la Coordination des syndicats autonomes devait se r�unir hier en fin de journ�e. L�ordre du jour tourne autour de la mise en place d�un nouveau plan de protestation. Le SNPSP se d�marque des r�formes de Tou Intervenant toujours � l�occasion de la conf�rence de presse tenue hier, le Dr Merabet, secr�taire g�n�ral du SNPSP, a fait un point g�n�ral sur la situation du secteur de la sant�, qui est de plus en plus malade. Encha�nant sur la question de la grille des salaires et des statuts particuliers, le Dr Merabet d�plore le laisser- aller du d�partement de Amar Tou dans la prise en charge de la sant� publique. L�id�e de la s�paration des �tablissements hospitaliers des autres infrastructures extra-hospitali�res est de �la seule responsabilit� du ministre�, signale-t-il, en ajoutant que cette initiative pourrait d�truire le syst�me de la sant� en Alg�rie. Ainsi, le SNPSP se d�marque des r�formes de M.Tou et avertit sur leurs cons�quences f�cheuses. Des cons�quences d�j� visibles sur le terrain, selon M. Merabet qui a illustr� son intervention par une s�rie de situations portant sur des anomalies de gestion et de prise en charge du malade. �La nouvelle carte sanitaire r�tr�cit la prise en charge des malades. Prenant l�exemple des salles de soins qui viennent plut�t en remplacement des centres de soins, alors que le personnel m�dical est limit� � un seul m�decin et � un param�dical, sans m�me sp�cifier la sp�cialit� de ce dernier.� En citant cet exemple, le Dr Merabet tente de comprendre la logique du choix du minist�re de suspendre les centres de soins qui, pourtant, jouent un r�le important dans les soins de proximit�. �Que deviendront ces centres ? Ils ne peuvent �tre transform�s ni en polyclinique ni en salles, alors que veut-on faire de toutes ces infrastructures ?�, s�interroge-t-il. Sur le plan de la gestion, le Dr Merabet doute fort des capacit�s du minist�re � assurer la gestion des �tablissements hospitaliers selon la nouvelle carte, sachant que sur le plan administratif (da�ras et APC), il y a discordance. D�ailleurs, l�orateur signale, toujours concernant la gestion, que les conseils m�dicaux et les conseils administratifs des nouveaux �tablissements de sant� ne sont pas encore install�s. �Les membres de ces conseils ne sont m�me pas identifi�s. Il y a aujourd�hui des conseils fantoches mis en place par d�rogation du ministre et cela repr�sente une atteinte � la loi�, affirme-t-il. Le Dr Merabet s�est longuement �tal� sur les contradictions de la nouvelle carte sanitaire. Pour le SNPSP, le minist�re de la Sant� devrait s�occuper s�rieusement de ce secteur.