Avec un programme d�investissements � moyen terme (75 milliards de dollars), Sonatrach doit �tre autoris�e � s�endetter � l�ext�rieur et doit �tre �muscl�e�, selon l�ancien ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou. Ch�rif Bennaceur � Alger (Le Soir) - A l�adresse des �tudiants de l�Institut sup�rieur de gestion et de planification (ISGP) de Bordj-El- Kiffan, l�ancien ministre des Finances, le professeur Abdelatif Benachenhou, a pr�sent� hier en dix id�es la probl�matique d��une meilleure croissance�. Pour l�h�te de l�ISGP parfois tr�s virulent, la croissance actuelle (cr�ation de richesses) est insuffisante en quantit�, sujette � la volatilit� des prix des hydrocarbures, et insuffisante en qualit�, marqu�e par une productivit� en baisse. Cela outre la r�gression de la valeur ajout�e de la production manufacturi�re. En second lieu, Abdelatif Benachenhou rappelle l�exc�s de l��pargne sur l�investissement, la th�saurisation de l�argent en d�autres termes. Il note la concentration de l�argent entre trois op�rateurs exc�dentaires : le Tr�sor public (une tr�sorerie de 3 500 milliards de DA), Sonatrach (1 000 milliards de DA) et les m�nages (1 000 milliards de DA de d�p�ts bancaires), un investissement dispers� et une interm�diation bancaire insuffisante. Les id�es de Benachenhou � propos de la croissance Continuant, Abdelatif Benachenhou a estim� que le PNDAR a profit� beaucoup plus aux vendeurs d��quipements pour l�agriculture qu�aux agriculteurs eux-m�mes. Et d�insister sur la n�cessit� de soutenir le d�veloppement agricole tant financi�rement qu�en r�organisant et clarifiant les droits de propri�t� et d�exploitation pour les travailleurs de la terre et en valorisant le foncier et actifs de production gel�s. Selon le conf�rencier, le potentiel de d�veloppement de la substitution aux importations est �extr�mement important�, citant notamment la production de rond � b�ton dont la production locale avoisine 400 000 tonnes pour une consommation locale de 2 millions de tonnes. A ce propos, Abdelatif Benachenhou a indiqu� que l�existence d�une capacit� �� l�arr�t� en laminoirs est de 1,5 million de tonnes alors que le producteur Mittal continue, selon lui, d�importer du rond � b�ton et de n�gliger l�acier plat. Idem concernant la promotion et la diversification des exportations hors hydrocarbures, en valorisant le potentiel minier consid�rable, le marbre repr�sentant un potentiel d�exportation de 150 millions d�euros et des r�serves de 8 si�cles, notera-t-il. Il faut muscler Air Alg�rie, Alg�rie T�l�com� Pour Abdelatif Benachenhou, d�veloppant les autres id�es, �la privatisation est un moteur de la croissance quand elle est elle r�gul�e �. A charge de �suivre correctement � les processus de privatisation enclench�s (avant et apr�s la cession), de faire repr�senter l�Etat actionnaire minoritaire ou pas par des administrateurs �comp�tents, courageux�. Mais aussi d�am�liorer la question centrale de la logistique portuaire pour d�velopper l�attractivit� aux investissements directs �trangers. Bien g�rer l�ouverture en somme, ce qui implique selon lui de �muscler les op�rateurs historiques�, les �joyaux de la R�publique ternis�, Air Alg�rie, Alg�rie T�l�com (Mobilis), la Cnan notamment qui perdent beaucoup de march�s. Egalement, Abdelatif Benachenhou d�en appeler � un apport en capital, un transfert en mati�re de savoir-faire organisationnel, en mati�re de gestion, management et gouvernance, et en technologie, avec nos partenaires �trangers, les asiatiques notamment. D�inciter les entrepreneurs priv�s � �discuter, s�associer � dans de grands projets (secteur automobile notamment), � fructifier leurs gains, sans d�m�riter du secteur public dont les cimenteries ont g�n�r� 14 milliards de dinars. L�invit� de l�ISGP, d�en appeler � �bouger plus�, �aller plus loin� et prendre exemple sur ses voisins (Tunisie, Maroc, Libye) qui �bougent beaucoup plus vite que nous� et sont �en avance�. Sonatrach compte investir 75 milliards de dollars en 5 ans Pour Abdelatif Benachenhou, la loi relative aux hydrocarbures a remis la compagnie Sonatrach au centre du dispositif d�investissements. �Il faut muscler Sonatrach�, �la laisser travailler� et trouver et produire plus de p�trole et de gaz�, ne cessera Abdelatif Benachenhou de clamer. En rendant un hommage appuy� �au travail � du ministre de l�Energie et des Mines, Chakib Khelil. Pour l�h�te de l�ISGP, il faut �galement aider Sonatrach � �retenir� ses cadres qualifi�s (dans le forage notamment), sortir de l��galitarisme en mati�re de salaire, �.�. En relevant que Sonatrach compte investir sur le moyen terme (2008-2012) un montant de 75 milliards de dollars, soit 15 milliards de dollars chaque ann�e. Des investissements qui couvrent l�amont mais aussi l�aval (p�trochimie et production d�aluminium, en partenariat). Pour l�h�te de l�ISGP, le programme d�investissements de Sonatrach, une fois valid�, doit �tre appliqu� sans atermoiements et contraintes. Pourquoi n�autorise-t-on pas Sonatrach � s�endetter � l�ext�rieur ? Pour garantir � la compagnie p�troli�re une strat�gie de financement �digne de ce nom�, valid�e et �lib�r�e�, Abdelatif Benachenhou rappelle qu�il a longtemps plaid� pour que Sonatrach soit autoris�e � s�endetter � l�international pour financer son programme. �Je ne vois pas pourquoi on n�autorise pas Sonatrach � s�endetter � l�international en termes de project financing ?� questionnera-t- il. Ce qui permettra selon l�ancien grand argentier, de conserver certaines ressources financi�res de la compagnie au profit d�autres projets pr�cis. D�autant que le recours exclusif � l�endettement interne risque, selon lui, d��tre limit�, avec des r�gles prudentielles restrictives et des fonds propres nationaux faibles et ais�ment absorbables par la compagnie nationale. Ainsi qu�un exc�s de l��pargne sur l�investissement qui risque d��tre �ph�m�re, �absolument passager �, en raison de la volatilit� des prix des hydrocarbures. �On n�est pas � l�abri d�un d�clin des prix et d�un retournement de march�, fera-t-il remarquer.