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“Une concentration des revenus au détriment de la majorité de la population”
Conférence de abdelatif benachenhou
Publié dans Liberté le 30 - 04 - 2008

Ce phénomène est à l'origine de la spéculation immobilière dans les grandes villes, soutient l'ex-grand argentier du pays.
L'ancien ministre des Finances estime que le débat économique dans notre pays est extrêmement limité. M. Abdelatif Benachenhou a exposé, devant un parterre d'étudiants de l'ISGP et d'économistes dix idées qui forment la trame de dix chapitres d'un ouvrage, qui sera publié dans un mois et intitulé Pour une meilleure croissance. L'ex-argentier du pays juge la croissance actuelle insuffisante, en quantité et en qualité. En quantité, en moyenne annuelle, le taux de croissance réalisé est évalué entre 4,5 à 5%. La croissance est très sensible au secteur des hydrocarbures, “un secteur par nature dont la croissance est discontinue”. Cette volatilité structurelle du secteur des hydrocarbures entraîne l'économie dans la volatilité du fait de la croissance “trop faible” des secteurs hydrocarbures. En qualité, la croissance, actuellement, est largement fondée sur les secteurs de construction et de l'agriculture. Les deux secteurs connaissent au cours des dernières années une baisse de productivité. M. Abdelatif Benachenhou souligne par ailleurs que “la croissance, telle qu'elle est, produit de la concentration des revenus. Il y a un phénomène de polarisation de revenus au profit d'une partie de la population et au détriment d'une grande partie de la population”. “La spéculation immobilière dans les grandes villes est un des effets de cette concentration des revenus”, ajoute-t-il. Que faut-il faire ?
L'insuffisante capacité d'intermédiation des banques, une sérieuse entrave à l'investissement
Le professeur Benachenhou parle de l'excès d'épargne sur l'investissement. “Le taux d'investissement est de 30% et celui de l'épargne en 2006 est estimé à 55%”, souligne-t-il. Autrement dit, “il y a des possibilités énormes d'investissement. Ce qui n'est pas le cas de la Tunisie, ni du Maroc, ni de l'Egypte”. Cependant, précise l'ancien grand argentier du pays, “l'épargne en réalité est très concentrée entre les mains de trois opérateurs, le Trésor (3 500 milliards de dinars de trésorerie), la Sonatrach (1 000 milliards de dinars) et les ménages (1 000 milliards de dinars en livret épargne dans les banques). Elle n'est pas diffusée dans la société”. M. Benachenhou explique que le but ultime de la réforme financière est de permettre à l'épargne de se transformer à l'investissement. “Notre industrie bancaire ne fait pas ce métier où elle le fait insuffisamment”, a dit le professeur.
Sur le secteur des hydrocarbures, Abdelatif Benachenhou note que la loi sur les hydrocarbures a remis Sonatrach au centre des dispositifs d'investissement. “Il ne suffit de dire dans la loi Sonatrach reste l'acteur principal. Ce qui est plus difficile, c'est que Sonatrach joue son rôle”, estime l'ancien ministre des Finances, rappelant le programme d'investissement de la compagnie entre 2008 et 2012 évalué à 75 milliards de dollars, soit 15 milliards de dollars par an. “Il faut donc muscler Sonatrach en retenant les cadres qualifiés ; il faut valider le programme d'investissement de Sonatrach par la nation, et enfin il faut laisser Sonatrach travailler et avoir une stratégie financière digne de ce nom”, suggère l'ancien grand argentier du pays, en rendant hommage “au travail fait par le ministre de l'Energie et des Mines, dans les conditions parfois difficiles”. L'ancien ministre affirme avoir “toujours plaidé pour que Sonatrach s'endette à l'international, et financer les projets en Project financing”.
Evoquant le secteur de l'agriculture, il dira que “la situation est fragile, face au marché mondial des céréales, du lait, du sucre, de l'huile…” Le PNDA a été un apport. Un apport avec des limites. “Il faut sérieusement renforcer le développement agricole”, insiste l'ancien ministre des Finances. Sa théorie, “l'agriculture a besoin d'argent. C'est une condition nécessaire mais pas suffisante. L'agriculture a besoin de réorganiser les droits de propriété et d'exploitation”. “Il est insupportable de continuer à importer autant de produits alimentaires, lorsque des superficies importantes sont stérilisées”, regrette M. Benachenhou. Le PNDA, semble-t-il, “a beaucoup plus profité aux vendeurs d'équipements à l'agriculture, qu'aux agriculteurs eux-mêmes”. “L'agriculture doit contribuer plus à la croissance. Il faut bouger”, lance le professeur.
Le PNDA a profité aux vendeurs d'équipements
“Le potentiel de substitution aux importations est extrêmement important”, estime l'ancien ministre des Finances. M. Benachenhou cite le rond à béton. La production locale est évaluée à 400 000 tonnes, la consommation, elle, est estimée à 2 millions de tonnes. “Le rond à béton, ce n'est pas une technologie qui nous dépasse”, estime l'ancien grand argentier du pays, relevant le manque d'acier en quantité suffisante. Paradoxalement, l'Algérie a une capacité de laminage estimée à 1,5 million tonnes à l'arrêt. “Pendant ce temps, nous continuons à importer du rond a béton”, regrette Abdelatif Benachenhou.
Pourquoi ? s'interroge le professeur. “Parce que nous n'avons pas assez suivi la post-privatisation d'El-Hadjar”, répond l'ancien ministre des Finances. “Nous avons vendu 70% du capital à M. Mittal. Et puis, nous l'avons oublié. Et quand vous l'oubliez, il fait ce qu'il veut”, affirme-t-il. “Mittal n'a pas été suivi. Du coup, nous manquons d'acier et M. Mittal importe du rond à béton alors qu'il y a des laminoirs pour 1,5 million de tonnes”, s'étonne le professeur. “Qu'on fait les administrateurs algériens pour tirer la sonnette d'alarme”, interroge-t-il. M. Benachenhou plaide, par ailleurs, pour le renforcement d'Air Algérie qui perd des parts de marché sur l'ensemble des destinations européennes, malgré le renouvellement de la flotte et voit son chiffre d'affaires baisser. L'ancien ministre a suggéré à Temmar de faire une évaluation qualitative des opérations de privatisation. M. Benachenhou estime que la privatisation est un moteur de la croissance, quand elle est régulée et suivie.
Meziane Rabhi


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