Pour assurer une lutte efficace contre la cybercriminalit�, certains pays n�h�sitent pas � passer outre le principe de pr�somption d�innocence. Les exp�riences belge, canadienne et suisse en mati�re de s�curit� des syst�mes informatiques ont �t� pr�sent�es, hier, � l�occasion d�un colloque international organis� par le commandement de la Gendarmerie nationale. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - La Belgique a adopt� une nouvelle l�gislation pour faire face au crime informatique. �Le l�gislateur a d�fini trois grands programmes de lutte. Ils concernent les crimes organis�s, la criminalit� en col blanc (crimes �conomiques) et les d�lits sexuels�, a expliqu�, hier, le professeur Marc Cools de l�universit� de Bruxelles lors d�un colloque international sur la s�curit� informatique organis� par la Gendarmerie nationale. Cette guerre contre ce type de crimes ne concerne pas uniquement les services de s�curit� et l�appareil judiciaire mais �galement les entreprises � travers les organisations patronales. �Les polices locale et f�d�rale, la justice, les agences de renseignement et le patronat collaborent au sein d�une plate-forme de concertation. Ce cadre permet � tous ces acteurs d�agir ensemble�, soulignera-t-il. Et pour plus d�efficacit�, le l�gislateur belge a m�me impos� le principe de �pr�somption de culpabilit� � l�encontre des cybercriminels. �Lorsqu�une personne est suspect�e d�avoir commis un d�lit li� � la s�curit� informatique, elle est consid�r�e comme coupable jusqu�� preuve du contraire. Elle se doit donc de prouver son innocence�, dira le professeur Marc Cools. Le gouvernement canadien a une tout autre approche de la lutte contre la cybercriminalit� puisqu�il prend en compte le concept de �crime d�sorganis�. �Les individus qui agissent dans le cadre du crime d�sorganis� sont g�n�ralement seuls ou int�gr�s dans de petites organisations�, a indiqu� Benoit Dupont, professeur en criminologie au Centre international de criminologie compar� du Canada. Ces cyberciminels ont tendance � se sp�cialiser dans le �vol d�identit�. �Ils peuvent utiliser diff�rentes techniques pour subtiliser ces identit�s. Certains fouillent des poubelles tandis que d�autres clonent des cartes bancaires ou font du hame�onnage sur internet. Les donn�es obtenues sont soit utilis�es soit revendues sur des sites sp�cialis�s. Nous avons constat� que le vol d�identit� permet d�obtenir des profits tr�s int�ressants (pr�s de 31 000 dollars). C�est plus rentable et moins dangereux que le trafic de stup�fiants.� Les entreprises sp�cialis�es en s�curit� informatique d�veloppent des syst�mes pour attirer et pi�ger les pirates. Le honeypot (litt�ralement pot de miel) est l�un des syst�mes les plus efficaces. �Le honeypot est une sorte de leurre qui est install� dans un syst�me informatique. Pour �tre totalement efficace, le pirate ne doit pas pouvoir le d�tecter. Faute de quoi, il pourrait transmettre de fausses informations et m�me l�utiliser comme plate-forme pour infecter d�autres sites�, affirmera pour sa part Maxime Feroul, consultant en s�curit� d�une entreprise suisse.