Prévention n La criminalité informatique – dont la cybercriminalité et la cyberpédophilie – ne cesse de prendre de l'ampleur et menace le monde. En Algérie, même si le crime n'est pas quantifié, les forces de sécurité, notamment celles du corps de la Gendarmerie nationale, appellent à prendre les dispositions nécessaires à même de lutter contre ce dangereux phénomène. A l'occasion du troisième anniversaire de la Journée mondiale de la société de l'information, le commandement de la Gendarmerie nationale a organisé, en son siège, un colloque international sous le thème «La sécurité des systèmes d'information au service de la sécurité publique», avec la participation d'éminents professeurs et spécialistes nationaux et étrangers venus du Canada, de la Belgique et de la Suisse. Selon ces experts, il est indispensable de sécuriser les systèmes d'information pour mieux se prémunir contre les dérives de ce genre de criminalité technologique. Cela pourra se faire, d'après eux, par la mise en place d'un dispositif technique à même de contrôler le système en vue de le protéger des cyberdélinquants. L'objectif recherché de ce colloque est de «rassembler toutes les parties à savoir les utilisateurs, les concepteurs des systèmes d'information et puis les forces de sécurité qui enquêtent dans ce domaine», dira le colonel Maâmeri. Annonçant l'achèvement prochainement du Centre national de lutte contre la criminalité, M. Maâmeri plaidera pour la formation d'ingénieurs chargés d'assurer la sécurité des systèmes d'information. «Il faut une technicité pour identifier cette criminalité», a-t-il martelé. «Une lutte efficace contre la cybercriminalité passe obligatoirement par la mise en place d'un dispositif technique», a-t-il ajouté. Pour leur part, les experts étrangers ont tiré la sonnette d'alarme sur ce phénomène qui se propage sur le réseau Internet, notamment, par des fraudes sur des cartes bancaires avec la banque en live (E-banking). C'est-à-dire le détournement de l'argent par Internet sur les comptes des autres, après leur avoir volé leur identité. «Il est facile à beaucoup de gens de commettre ce type de crime sans que ce soit très risqué pour eux», dira le professeur Benoît Dupont de l'université de Montréal. Alors, les fraudeurs pourraient les utiliser à des fins terroristes ou d'immigration. Ou de prendre l'identité de quelqu'un d'autre pour échapper à la justice par exemple», a-t-il averti. Pour sa part, le professeur Olivier Ribaux de l'université de Lausanne (Suisse) s'est étalé sur la manière de mettre en place un système qui permet le traitement et l'analyse de l'information. «On va identifier en fait les problèmes sur la base d'informations et mettre en place des procédures de décision pour voir où on peut agir pour mieux perturber cette activité criminelle», explique-t-il. A noter enfin, que d'autres thèmes ayant trait à l'utilisation des nouvelles technologies dans l'analyse criminelle et la lutte contre la cybercriminalité ont été abordés lors de ce colloque. Les cybers secrètement contrôlés l Les 67 000 cybercafés éparpillés à travers le territoire national sont secrètement contrôlés par les éléments de la cellule de lutte contre la cybercriminalité fraîchement créée au niveau de la Gendarmerie nationale. «Les cybercafés peuvent constituer des points de délinquance au lieu d'être des lieux de connaissances et de partage d'informations, mais je peux vous assurer que ces cybercafés sont contrôlés secrètement par nos unités», a annoncé le chargé de la prévention et de la lutte contre la cybercriminalité de la Gendarmerie nationale, intervenant ce matin sur les ondes de la Chaîne III. Mais le contrôle, admet le colonel Djamel Beredjam, ne suffit pas à lui seul, car de par leur activité, ces cybercafés «peuvent abriter des criminels qui disposent de techniques très avancées comme le fishing et le hacking». Comme autre moyen de prévention, ce responsable appelle à des modifications au niveau de la législation avec «la mise en place d'un statut interne pour les cybercafés ouverts seulement avec un registre du commerce». A propos de la cyberpédophilie, phénomène très développé dans les pays industrialisés avec son lot de tragédies, l'intervenant rassure que celle-ci «n'est heureusement pas très répandue en Algérie», mais appelle toutefois les parents à ne pas baisser la garde».