L��conomie alg�rienne est sortie de la r�cession mais son dynamisme reste en de�� de ses potentialit�s : la croissance est molle ; le climat des affaires n�est pas favorable ; les entreprises nationales continuent de perdre des parts de march� et les importations explosent ; la gestion du ch�mage fait office de politique de l�emploi. On sait que la fin des ann�es 1980 et le d�but des ann�es 1990 ont �t� marqu�s, pour l��conomie alg�rienne, par une s�rieuse r�cession accompagn�e d�une forte inflation et un important ch�mage. L��tau de la dette publique, tant externe qu�interne, a contraint les pouvoirs publics � de s�v�res programmes de stabilisation macro-�conomique et d�ajustement structurel sous le contr�le du Fonds mon�taire international. Ces programmes ont certes eu un fort co�t social, mais la situation financi�re tant interne qu�externe du pays a �t� assainie et ces programmes ont permis, dans le sillage d�un march� p�trolier mondial favorable, de r�unir les conditions d�un red�marrage de l��conomie nationale. En 2001, un premier plan de relance �conomique 2001/2003 (de 7 milliards de dollars) est adopt�, suivi par un second programme quinquennal de consolidation de la croissance 2005/2009 d�une enveloppe financi�re de 144 milliards de dollars. Ces deux plans financ�s par le budget de l�Etat ont cibl� une relance par la demande bien qu�insuffisante fond�e sur d�importants investissements publics et une revalorisation salariale visant � stimuler la consommation. Les r�sultats obtenus sur la croissance ont �t� en de�� des attentes, mais ont tout de m�me atteint 4 points en moyenne annuelle sur la p�riode. Cette croissance a cependant �t� � fort co�t d�importations tant de biens et de services que d�activit�s de r�alisation confi�es � des entreprises �trang�res. En un mot, le multiplicateur a, semble-t-il, tout en produisant quelques effets, plus jou� � l�ext�rieur qu�au sein de l��conomie nationale. Celle-ci a �t� contrainte par l�absence d�une strat�gie en faveur de l�entreprise alg�rienne pour l�aider � participer pleinement � la fabrication de la croissance, � la cr�ation d�emplois et � la contribution significative aux recettes fiscales ordinaires de l�Etat. En un mot, la relance par la demande n�cessaire et utile pour le red�marrage de l��conomie a �t� d�cevante � cause de l�absence d�une politique de l�offre qui aurait permis � l�entreprise alg�rienne d��tre pleinement un acteur dans le nouveau dynamisme attendu de l��conomie nationale. Et cette politique de l�offre, en appui de la relance par la demande, �tait d�autant plus possible que les disponibilit�s financi�res du pays sont r�elles. Aujourd�hui, l�ancrage dans la dur�e de la croissance �conomique et l�am�lioration des scores atteints passent n�cessairement par une politique de l�offre qui met l�entreprise et notamment l�entreprise priv�e, qui r�alise l�essentiel de la valeur ajout�e globale hors hydrocarbures, au centre des pr�occupations de la politique �conomique. Que peut �tre une politique de l�offre dans le contexte �conomique actuel de notre pays ? L�un des paradoxes de la relance �conomique alg�rienne est que, comme nous venons de le signaler le multiplicateur joue � l�ext�rieur (ce que traduit l�explosion des importations) au moment m�me o� des capacit�s de production oisives sont disponibles dans le pays. Cette relance mise en �uvre d�s la fin de l�ann�e 2001 butte aujourd�hui sur deux obstacles majeurs : 1 - L�insuffisance de l�offre expliqu�e d�j� par toutes ces capacit�s oisives 2 - L�ouverture internationale et la d�protection de l��conomie. A l��vidence, l�entreprise alg�rienne n�arrive pas � d�crocher des parts sur son propre march� int�rieur. Derri�re cette absence de comp�titivit�, il y a plusieurs facteurs qui plombent les performances de l�entreprise alg�rienne. Rappelons que la politique de l�offre se fonde sur l�analyse selon laquelle la r�cession �conomique ou m�me la croissance atone s�explique par le d�couragement des entrepreneurs � livrer une bataille perdue d�avance pour cause de pr�l�vements obligatoires tr�s lourds, de politique de cr�dit restrictive amplifi�e par un syst�me bancaire peu efficace, de march� du travail tr�s rigide o� les difficult�s � recruter et � licencier sont r�elles. Ces caract�ristiques se retrouvent bien �videmment dans le contexte �conomique alg�rien qui a en plus ses particularit�s p�nalisantes : la mise � niveau des entreprises qui devait faire suite � l�ouverture de l��conomie accuse un retard consid�rable, l�expansion du secteur informel met � bas la loi sur la concurrence et p�nalise fortement le secteur des entreprises qui subissent une concurrence d�loyale, la disponibilit� d�une main-d��uvre qualifi�e est rare, la protection tarifaire est l�une des plus faibles sinon la plus faible du pourtour m�diterran�en. Par ailleurs, le climat des affaires est d�courageant : la lourdeur des proc�dures, les difficult�s d�acc�s au foncier industriel, l�absence de banque d�investissement sont des contraintes r�elles et connues des entrepreneurs mais aussi des �policy makers�. La politique de l�offre qui est attendue des pouvoirs publics doit viser � lib�rer l�entreprise de toutes ces contraintes : diminution de la pression fiscale, diminution des autres charges obligatoires qu�elle doit payer, mise en place d�une politique de cr�dit moins restrictive avec abaissement des taux d�int�r�t et assouplissement des barri�res � l�acc�s au cr�dit bancaire, mise en �uvre d�un v�ritable programme pro-investissement o� l�Etat joue le r�le de facilitateur et d�accompagnateur de l�investisseur priv� national, flexibilit� sur le march� du travail tout en assurant la s�curit� du travailleur, faciliter les recrutements mais aussi les fins de contrat qu�on doit amortir par des politiques de s�curisation des travailleurs. La croissance �conomique se fabrique d�abord dans l�entreprise, la cr�ation de l�emploi aussi. Il est temps que l�Etat �labore et mette en application une politique compl�te, coh�rente et d�termin�e, en faveur de l�entreprise, une v�ritable strat�gie d�appui � la PME. Bien �videmment, l�importance de la t�che et de son enjeu n�cessite bien plus que le minist�re actuel en charge de cette question, un minist�re aujourd�hui bien marginal.