Au moment o� le pays est � l�heure de la politique d��radication des bidonvilles, l�habitat pr�caire � Mostaganem reste h�las une triste r�alit� et ce, en d�pit des immenses efforts d�ploy�s par les responsables et autorit�s comp�tents. Force est d�admettre que les constructions illicites sont l�gion � travers l�ensemble du Dahra et cet �tat de fait ne peut qu�entra�ner de f�cheuses cons�quences sur le cadre de vie du citoyen mostagan�mois d�une fa�on g�n�rale. En clair, l�exode rural et le flux consid�rable d�arrivants en terre du Dahra, ont t�t fait de contribuer � la bidonvilisation de certains endroits de la r�gion, notamment le chef-lieu de wilaya. Des centaines de familles se sont alors donn� le mot pour carr�ment squatter des parcelles enti�res et d�en faire � leur guise de v�ritables chantiers de construction anarchique de mansardes pour la plupart, mi-ferraille, mi-parpaing. C�est dans l�espoir de b�n�ficier un beau jour d�un logement d�cent au sein d�une nouvelle cit�, que tout ce beau monde, se mit alors � l��uvre. C�est par le pass� que l�essentiel a d� �tre r�alis�, � l��poque o� la ville comptait alors d�innombrables terrains vou�s � l�abandon d�o� l�absence d�un contr�le rigoureux de l�administration. Et puis, ce qui devait arriver, arriva fatalement. Les familles s�agrandirent et les probl�mes avec. Prostitution, drogue et d�linquance Malvie et mis�re ne tarderont pas d�s lors � s�installer d�un ghetto � un autre au moment o� se propageront tous les fl�aux de la terre. Les nouvelles cit�s �El Houriya� et �Radar�, se r�v�leront aussit�t comme de v�ritables foyers de d�bauche o� les risques de graves maladies menacent au quotidien les habitants qui, faut-il le rappeler, ont d� h�riter d��tranges habitations h�tivement �rig�es par les responsables de la wilaya de l��poque, au temps o� Brahim Bengayou �tait � la t�te de cette derni�re, il y a d�j� une quinzaine d�ann�es. C��tait �galement au temps o� les walis �taient somm�s d��radiquer vaille que vaille les bidonvilles et ce, quel que soit le prix � payer. Eh bien, cela a �t� ch�rement pay�. En l�absence de maisons closes qui de leur c�t�, ont d� sur instruction, baisser rideau, les maisons de rendez-vous dans les quartiers mal fam�s ont prolif�r� au vu et au su de tout un chacun. A la cit� du 5-Juillet comme du c�t� des 800 Logts � Tigditt, des adolescentes � l��ge de la pubert� se font recruter pour quatre sous. Pour une bouch�e de pain, ces jeunes fugueuses pour la plupart, se voient ainsi plus en s�curit� sous un toit que dans la rue. Elles finissent avec le temps par apprendre le m�tier aupr�s de plus aguerries qu�elles. Dans ce genre de cit�s-dortoirs, personne ne conna�t personne dans la mesure o� cette nouvelle cat�gorie de population compte en son sein des centaines de familles venues de divers horizons... Elles peuvent �tre originaires de A�n- Defla, d�El-Khemis, de Tissemsilt, Sougueur et Tiaret comme elles peuvent venir de Oued-Rhiou, Relizane et Chlef et ce, pour une raison ou une autre. Les affres du terrorisme ont d�ailleurs fait fuir des populations enti�res qui, pour la plupart, �taient expos�es chaque jour que Dieu fait, � la mort et rien que cela. D�gradation du pouvoir d'achat Et c�est ainsi que plus l�on activait � r�aliser des blocs d�habitation, plus les probl�mes s�amplifiaient. Des baraques de fortune poussaient en parall�le comme des champignons. Leurs indus occupants conscients des r�percussions que peuvent avoir ces baraquements d�un autre �ge sur les actions et mesures de relogement d�cid�es par les plus hautes instances de l�Etat, prenaient ainsi leur mal en patience dans l�intime espoir d�arracher � l��il un �ventuel F3, voire F4 ou F5 au c�ur d�une quelconque cit� urbaine. Et c�est ainsi que continuent de se vendre comme des petits pains les fameux logis qui leur sont de temps � autre gracieusement octroy�s contrairement � tous les pays du monde o� un logement �a se paye quels que soient sa valeur ou son standing. A Mostaganem, ils sont nombreux � se faire jusqu�� l�heure, un argent fou en sp�culant sur les biens de l�Etat c�d�s gratis. Les ouled bled sont les derniers servis Aussi paradoxal que cela puisse para�tre, les familles de souche et enfants de la ville, qui sont dans le besoin le plus pressant quant � l�acquisition enfin d�un �hypoth�tique� logement, demeurent jusqu�� l�heure terr�s dans de minuscules espaces qui sont loin de r�pondre � la moindre commodit� ou r�gle d�hygi�ne la plus �l�mentaire. La raison ? elle est connue. Elle est peut-�tre la plus �vidente de toutes. Aucune de ses familles respectables et connues pour leur appartenance � une certaine frange de la soci�t�, ne s�aventurerait au grand jamais � se b�tir une hideuse baraque faite de r�sidus ferreux et de morceaux de madriers rien que pour avoir acc�s un jour au privil�ge d�obtenir un appartement comme tous les citoyens qui se respectent. Leur statut d�honn�tes contribuables et leur rang parmi la population mostagan�moise, ne leur permettant gu�re d�avoir pareille audace, ils laisseront in�vitablement la chance aux squatteurs venus d�ailleurs. Ces derniers ayant d�ailleurs l�avantage de passer presque inaper�us puisque s�affichant d�s leur arriv�e dans la r�gion, comme d�illustres inconnus, n�auront pas cet inconv�nient de porter sur le dos et les �paules, le fardeau du qu�en dira-t-on ? Cette triste situation qu�a longtemps v�cue la perle du Dahra a contribu� � l��mergence des �nouveaux riches� de ce d�but de si�cle. Avec tout cet argent qui circule de ci, de l�, ce flux non moins important d�immigrants qui n�a de cesse d�affluer dans les quatre coins du Dahra, le pouvoir d�achat n�a fait que se d�grader, chert� de la vie oblige et ce, au grand profit du �Beznassi� des temps modernes qui � lui seul, r�gule � sa guise le march� avec comme principe de base, la sp�culation � toute �preuve. Voil� bien le triste constat qu�on est en droit de faire devant l�am�re r�alit� de notre v�cu car � Mostaganem comme partout ailleurs en Alg�rie, la d�solation est la m�me et toutes les appr�hensions quant � des lendemains qui risquent de d�chanter pour nos enfants, ne peuvent �tre que les n�tres. Nos politiques sont-ils au moins conscients de ce qui nous attend d�ici l� ? On ne le croira jamais assez du fait que les choses sont encore ce qu�elles �taient il y a des d�cennies. Pis encore, la pente vers le n�ant s�est bel et bien dessin�e et au rythme o� est en train de grossir la d�cadence sociale, nous ne tarderons pas ainsi � nous ranger docilement dans la lign�e de cette race de briseurs de r�ve, encourag�s sans doute par le laxisme de nos gouvernants. Triste sort d�une nation comme la n�tre, ne diriez-vous... Ce serait plut�t les retomb�es du vent qu�on a sem� de nos propres mains, allais-je vous r�torquer.