InfoSoir : A combien estimez-vous le nombre de bidonvilles actuellement en Algérie et que pensez-vous des différents programmes établis pour leur éradication ? ll Au dernier recensement de 1998, on estimait l'habitat précaire à 291 000. Paradoxalement, ce chiffre a atteint aujourd'hui les 600 000 à travers tout le territoire national, et ce, en dépit de tous les programmes d'éradication mis en œuvre. Compte tenu de cette réalité, le ministère de l'habitat a engagé un travail bien détaillé qui consiste à recenser tous les habitats précaires au niveau des différentes wilayas afin de déterminer d'une manière précise le parc de bidonville en Algérie en termes de surface occupée et de ménages concernés. A votre avis, combien de temps encore pour voir ces sites disparaître définitivement ? ll La situation commence à être maîtrisée avec toutes les données et la cartographie tracée dans ce sens. Il n'est plus possible de construire des habitats précaires à tort et à travers comme cela se faisait à un certain temps. L'Etat a mis des moyens énormes ce qui laisse supposer qu'à moyen terme on ne verra plus de bidonvilles dans la capitale et autres villes du pays. Vous dites à moyen terme ? ll L'Algérie construit, annuellement, près de 70 000 logements affectés aux ménages des bidonvilles, ce qui nous amène à espérer que d'ici à cinq ou six ans le problème sera résolu. Cette lecture laisse-t-elle supposer que l'Algérie est en phase de maîtriser l'exode rural, en grande partie responsable de ce phénomène ? ll L'exode s'est accentué avec la décennie noire où des populations entières ont fui leurs villages, mais un travail a été fait pour favoriser leur retour dans le cadre de la relance économique, l'aide à l'habitat rural et autres. Conscient des différents fléaux générés par l'habitat précaire, le ministère de l'habitat a commandé un fichier détaillé sur ce type d'habitation aux différentes wilayas afin de pouvoir localiser tous les sites et mettre un terme à une éventuelle prolifération.