Les prix du p�trole augmentent et sont condamn�s � continuer � augmenter, une mutation �nerg�tique structurelle dans le monde. Mais le pic de production p�troli�re, et partant gazi�re, va arriver, selon l�expert p�trolier Nicolas Sarkis, craignant un big-bang. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - La hausse continue des cours du p�trole se poursuivra. Une mutation �nerg�tique structurelle dans le monde, selon le directeur du Centre arabe de recherches sur le p�trole (APRC), Nicolas Sarkis. H�te mercredi soir � l�h�tel El-Aurassi du Club Excellence Management (CEM), cet expert p�trolier a relev� qu�a contrario de ce qui s�est pass� lors des chocs p�troliers de 1973 et 1979, il n�y a pas actuellement de rupture des exportations, ni r�duction de la production, qui justifient une hausse des cours. Pour Nicolas Sarkis, la flamb�e des cours de l�or noir, d�passant les 130 dollars le baril, ne peut s�expliquer seulement par des facteurs indiscutables, visibles mais conjoncturels. Tels les tensions g�opolitiques, les facteurs climatiques, mais aussi la sp�culation, l�impact de la d�pr�ciation du dollar. Mais il faut �aller au-del� et regarder du c�t� de l�offre et de la demande de p�trole�. Forte acc�l�ration de la demande Pour l�invit� de marque du CEM, l�on observe depuis l�ann�e 2003, une forte acc�l�ration, mais �inattendue�, de la demande dans le monde. Si un si�cle a suffi pour consommer 1000 milliards de barils, il suffira seulement de 25 � 30 ann�es pour en consommer un autre millier, remarque-t-il. Or, tous les pays p�troliers, membres ou non de l�Opep, sauf l�Arabie saoudite, ont �puis� leurs capacit�s exc�dentaires de production, note-t-il. Et �d�une mani�re g�n�rale, la demande mondiale, actuellement de 86 millions de barils/j augmentera de 32 millions de barils/jour � l�horizon 2030�, constate-t-il. Quant � l�offre, Nicolas Sarkis rel�ve qu��il n�y a plus de d�couvertes de grands gisements, malgr� l�am�lioration des techniques d�exploration et le progr�s technologique. On ne trouve que de petits gisements�. Le pic de production semble proche Dans ce contexte, le manager de APRC consid�re que le d�bat sur la fin du p�trole �n�a pas de sens�. Par contre, pour cet expert �ce qui a du sens, c�est que dans tous les gisements de p�trole, lorsqu�on a �puis� la moiti� des r�serves prouv�es, la production atteint un pic avant de d�cliner�. Un ph�nom�ne qui se produit de plus en plus un peu partout dans le monde, constate-til. Allant � contresens de la vision optimiste selon laquelle ce pic ne surviendra pas avant une trentaine d�ann�es, Nicolas Sarkis a relev� que ce pic semble �plus proche�. En observant que pour la premi�re fois, �des soci�t�s p�troli�res appr�hendent la poursuite de la production dans les conditions actuelles�. D�autant que la production p�troli�re atteindra difficilement les 100 millions de barils/j et qu�il faudra seulement quelques ann�es pour qu�elle diminue. Plus significatif selon lui, �l�Agence internationale de l��nergie (AIEA), une r�f�rence, qui �tablissait des pr�visions � long terme, � l�horizon 2030, et tablait sur l��quilibre de l�offre et de la demande, observe maintenant une trajectoire doublement alarmante�. Le big-bang n�est pas � �carter Et Nicolas Sarkis, d�criant �l�optimisme b�at�, de relever le d�phasage entre des besoins croissant ind�finiment et des ressources limit�es. Pour l�h�te du CEM, les prix du p�trole vont augmenter, condamn�s � augmenter m�me si une rechute n�est pas exclue. Toutefois, le pic de p�trole va arriver, et pas au-del� de 2030-2035, �mais il va arriver. Un risque assez pr�visible�, selon le manager de APRC. Idem pour le gaz naturel puisque �le pic de production gazi�re va arriver, 15 � 20 ans apr�s le pic du p�trole�, pr�cise-t-il. Convaincu que l�augmentation des prix est �une mutation structurelle et que les tensions sur les prix vont augmenter�, Nicolas Sarkis a estim� que si des mesures alternatives ne sont pas prises, un v�ritable �big-bang�, une explosion sur le plan politique et �conomique, risque de survenir. La coordination entre exportateurs de gaz n�cessaire, mais � Par ailleurs, Nicolas Sarkis a estim� qu�il est difficile pour un pays exportateur d�arr�ter d�exporter, m�me pour pr�server les int�r�ts des g�n�rations futures, en raison des fortes pressions qu�il risque de subir et de la concurrence entre pays producteurs et pays consommateurs. Pour Nicolas Sarkis, changer la monnaie de facturation des exportations �est toujours possible mais pas vraiment n�cessaire�. Quant � la cr�ation d�une Organisation des pays exportateurs de gaz (Opeg), Nicolas Sarkis a estim� que la �coordination est n�cessaire�. Toutefois, il a rappel� que les pays qui envisagent une telle organisation doivent prendre conscience que les pays importateurs de gaz ont eux aussi des organisations de d�fense de leurs int�r�ts, citant la clause de destination mise en branle en Europe.