Il ne se passe plus un mois sans qu�une �meute n��clate. La col�re monte dans plusieurs r�gions. Les manifestations violentes deviennent l�ultime recours pour exprimer col�re et frustration. Face � des autorit�s locales qui font la sourde oreille, les populations ne trouvent plus d�autres moyens que de tout saccager pour attirer l�attention sur leur v�cu. Le pouvoir central, incapable de trouver une parade, se contente de jeter l�anath�me sur �certains � partis politiques ou mieux encore sur cette satan�e main manipulatrice de l��tranger. Nawal Im�s - Alger (Le Soir)- La r�alit� est pourtant implacable : la rue gronde. Apr�s El Hadjar (Annaba) en janvier, Gdyel (Oran) et Chlef en avril, c�est Berriane puis Oran qui se sont embras�s. Les causes sont diff�rentes mais le ras-le-bol est le m�me. A Annaba, plus pr�cis�ment dans la da�ra d�El Hadjar, de jeunes ch�meurs ont bloqu� tous les acc�s menant au complexe d�Arceloor Mittal afin de r�clamer du travail. La manifestation qui a vite tourn� � l��meute a n�cessit� l�intervention des forces anti�meutes. Huit jeunes ont �t� interpell�s. Ils ont fait l�objet d�une citation directe et ont comparu � la barre des accus�s pour r�pondre d��attroupements non autoris�s et troubles � l�ordre public.� Le 15 avril dernier s��tait au tour de Gdyel, petite commune de la wilaya d�Oran de se r�volter. A l�origine de la col�re des jeunes, la contestation de la liste des b�n�ficiaires des fameux 100 locaux commerciaux. Les �chauffour�es qui avaient �clat� ont dur� deux jours et se sont sold�es par d��normes d�g�ts mat�riels : le si�ge du tribunal, deux bureaux de poste, le si�ge de la Cnas ont en effet �t� saccag�s. Le 28 avril, Chlef a rejoint la liste des villes contestataires. Les violentes manifestations se sont sold�es par l'arrestation de plusieurs dizaines de jeunes. A l'origine de ces �v�nements, l'annulation de l'aide financi�re accord�e aux victimes du s�isme de 1980 dans le cadre de la loi de finances 2007. En effet, l'article 99 de cette loi accordait aux sinistr�s une aide de 1 million de dinars et 1 million de dinars suppl�mentaires sous forme de cr�dit avec des taux d'int�r�t bonifi�s ne d�passant pas 2%. Les �meutes qui avaient jusque-l� �pargn� le sud du pays, ont fini par s�y propager. Berriane a �t� secou�e � quelques semaines d�intervalles par des manifestations d�une rare violence. Une altercation entre jeunes s�est, en effet, transform�e en de violentes �meutes. Les deux communaut�s composant Berriane se sont affront�es, causant le d�c�s d�au moins deux personnes. Il ne s�agit-l� que d��meutes qui surviennent dans de grandes agglom�rations, ce qui permet � l�information de circuler. R�guli�rement, un vent de protestation souffle sur de petites bourgades sans que cela soit connu du grand public. Il n�est pas rare que des citoyens coupent la route, investissent le si�ge de la commune ou br�lent des �difices pour crier leur col�re. C�t� officiel, la r�action est toujours la m�me. La th�se de la manipulation est toujours privil�gi�e. Pas plus tard qu�hier, le ministre de l�Int�rieur d�clarait � partir de Chlef : �Nous avons, ici, la preuve que ces mouvements de violence et de saccage qu'� connus la ville de Berriane ont �t� provoqu�s. Nous n'excluons pas la manipulation. � Zerhouni a ajout� qu��il y a eu inculpation de 4 personnes, dont deux demeurent en fuite, et la saisie de 6 ordinateurs, dans lesquels il y avait des tracts faits au nom de la communaut� mozabite et d'autres au nom de la communaut� dite arabe. Ces tracts incitaient � la violence, � l'exclusion de l'autre et au nettoyage ethnique. � Une r�action �classique � assortie d�instructions donn�es aux forces de l�ordre d��viter au maximum les affrontements avec les �meutiers, et � la justice d��tre cl�mente avec ceux arr�t�s pour troubles � l�ordre public. Un antidote � l��meute qui n�arrive manifestement pas � contenir la col�re qui gagne de plus en plus de r�gions.