Le calme n'est toujours pas revenu à Berriane. Dans la matinée d'hier, les jeunes ont saccagé la station d'essence située au centre-ville et sur la RN°1. Un scénario terrible s'est encore produit sur ce lieu où les habitants des quartiers malékites se sont mis ensuite à voler tout ce qui leur tombe entre les mains. "Les jeunes ont rempli les jerricanes d'essence, d'huiles et autres produits qu'ils ont emportés chez eux. Ils ont aussi volé tout le matériel et les produits existants dans cette station. Tout cela s'est passé au vu et au su de tous dans l'impunité totale. Aucun élément de la police n'est intervenu pour arrêter ces comportements sauvages et intolérables" ont expliqué des habitants à Berriane. Les violences se poursuivent depuis mardi dernier, faisant plusieurs blessés quotidiennement sans que personne n'intervienne. Les gens stupéfaits et choqués ne trouvent plus les mots pour décrire cette situation. "C'est un véritable cauchemar. Ils sont en train de voler et de vider la station sous nos yeux et sous les regards des autorités qui restent impuissantes devant cette anarchie" disent les habitants. Une réunion a eu lieu hier entre le wali et les notables de la ville pour examiner la situation et essayer de trouver des solutions. Cela n'a pas débouché à un compromis quelconque, puisque les violences se poursuivent depuis le début de la matinée. "Actuellement, la seule préoccupation des autorités est de maintenir la route nationale ouverte. Elles ont tout fait pour qu'elle ne soit pas bloquée par les manifestants, mais au sein de la ville, aucun effort n'est fourni pour arrêter cette violence qui fait de plus en plus des victimes" ont encore raconté les habitants. Les jeunes en colère ont tenté, justement, de perturber la fluidité de cette route en attaquant les automobilistes durant la nuit. "Au début, ils ont essayé avec tous les véhicules et maintenant, ils ciblent les voitures immatriculées 47 uniquement" ont encore expliqué les habitants de Berriane. La ville n'arrive toujours pas à reprendre son rythme de vie normal. Les cafés et les commerces sont fermés de peur que des émeutes n'éclatement à n'importe quel moment. Les habitants interpellent fortement les autorités nationales à mettre fin à cette déstabilisation répétitive de la région. Les mozabites estiment qu'ils sont la principale cible de ces attaques et évoquent, encore une fois, cette guerre raciale dont le but est de liquider la population originaire de cette localité. Les séquelles des derniers événements qui se sont déclenchés il y a quelques mois entre les deux communautés sont toujours visibles et restent gravées dans la mémoire des habitants. "Un enseignant malékite avait demandé la dernière fois aux mozabites de présenter des excuses pour les dégâts occasionnés lors de ces événements" ont encore expliqué les habitants qui espèrent des jours meilleurs.