La semaine semblait interminable � Oran en raison des �meutes. Pour la plupart des Oranais, si le calme qui s��tait install� depuis la �reconqu�te � par les forces de s�curit� des lieux des affrontements, qui ont mis Oran sens dessus dessous pendant pr�s de trois jours, n��tait pas perturb� pendant le week-end, cela voudrait dire que les folles rumeurs annon�ant des �meutes de riposte n�ont aucun fondement. Le calme avait �t� r�tabli dans l�apr�s-midi de mercredi apr�s le renforcement de la s�curit� au niveau des quartiers du centre-ville qui �taient jusque-l� incontr�lables. Durant tout le week-end, les policiers sont rest�s en faction au niveau des quartiers chauds d�Oran pour dissuader les �meutiers en repli et surtout pour rassurer la population qui commen�ait � craindre le pire tant les �meutiers avaient impos� leur �loi� et leur r�volte qui n�avait pas de slogan. Les mots ont laiss� place � une violence et � une col�re sans pr�c�dent. D�s lors, tout un chacun se posait les m�mes questions : mais que veulent-ils ? Qu�est-ce qui les r�volte ? Pour ces jeunes, il ne s�agit pas uniquement de la rel�gation du MCO mais d�un ras-le-bol trop longtemps contenu. Ce jeudi matin, les Oranais se sont r�veill�s en accourant vers les fen�tres qui avaient constitu� durant ces trois jours d��meute leurs �tours de contr�le � d�o� ils observaient les affrontements. Constatant la pr�sence en force des services de l�ordre et m�me si cela les avait rassur�s, ils se sont pos�s la question suivante : �Mais alors cela veut-t-il dire que ce n�est pas encore fini ?� Ce n�est qu�en fin de matin�e que quelques magasins ont rouverts, d�autres ont pr�f�r� opter pour la prudence et attendre aujourd�hui. L�activit� a repris dans les march�s des fruits et l�gumes, et tous les produits �taient disponibles malgr� une l�g�re hausse des prix. Seul b�mol en ce jour �ordinaire� apr�s les �meutes, la fermeture de la plupart des boulangeries, due, nous dira l�un des rares boulangers ayant ouvert et dont le commerce est vite pris d�assaut par les citoyens : �Nous avons l�habitude d��tre approvisionn�s en farine une fois par semaine et vu ce qui s�est pass�, cela n�a pas eu lieu. Nous pensons que cela rentrera dans l�ordre d�s aujourd�hui en esp�rant que ce qu�a subi la Sempac, qui fut mise � sac, entra�nant des pertes et la d�t�rioration de centaines de sacs de farine, n�aura pas de graves cons�quences sur notre activit�. Habituellement, le jeudi � Oran est tr�s anim�, cependant ce jeudi 29 mai �tait particulier et plut�t �anim� par de folles rumeurs, laissant penser que ce calme n��tait qu�un leurre et qu�une �riposte� se pr�parerait. D�autres parlent d��meutes qui auraient �clat� dans des localit�s qui jusque-l� avaient �t� �pargn�es. Mais ce qui n��tait pas une rumeur, c�est bien l�arrestation d�environ 400 jeunes lors des �v�nements qu�a v�cus Oran depuis lundi dernier. Les parents et proches se sont rassembl�s ce jeudi devant la S�ret� de wilaya pour r�clamer leur lib�ration. Ils ont ramen� de la nourriture et des effets vestimentaires � leurs enfants, mais on a refus� de les leur faire parvenir. En d�but d�apr�s-midi, ces femmes et ces hommes en d�tresse se sont rassembl�s devant le tribunal d�Es Sedikia o� ils ont appris que les �meutiers devaient �tre pr�sent�s devant le juge d�instruction. Pour ces familles, leurs enfants (plusieurs mineurs parmi les personnes arr�t�es) se seraient retrouv�s au mauvais endroit au mauvais moment et �ont �t� embarqu�s dans la foul�e des �v�nements lorsque les policiers, d�pass�s, arr�taient tous ceux qu�ils parvenaient � attraper�. Le vendredi, o� le calme r�gnait dans les rues de la wilaya avec la pr�sence des services de s�curit�, l�on saura que durant le week-end, sur les 400 jeunes �meutiers arr�t�s, environ 200 ont �t� rel�ch�s dont une centaine de mineurs. Concernant le nombre d��meutiers sous mandat de d�p�t, les informations sont contradictoires. En effet, nous avons eu plusieurs versions puisque nul n�avait le droit d�assister � l�instruction. Toutefois, selon une certaine source, le juge aurait mis 70 personnes sous mandat de d�p�t dont deux mineurs, 13 mineurs ont �t� relax�s, alors que 117 autres se seraient vu signifier la libert� provisoire et mises sous contr�le judiciaire. Des chiffres qui devront �tre plus pr�cis durant le proc�s de ceux qu�on surnomme �les �meutiers de la premi�re division� qui devraient compara�tre en ce d�but de semaine. Des mesures de s�curit� importantes seront prises pour parer � d��ventuelles r�actions li�es au proc�s. A. B. Le wali annule le match de rugby Annonc� depuis pr�s d�une semaine, ce qui devait �tre un grand �v�nement sportif et une premi�re � Oran s�est vu signifi� un niet cat�gorique de la part du premier responsable de la wilaya d�Oran. Ainsi, le match de rugby qui devait opposer l'Alg�rie � la Tunisie, pr�vu hier au stade Zabana, a �t� annul� en raison de la situation s�curitaire toujours tr�s sensible. Ce match amical organis� par une association sportive d'Oran, le �Stade oranais visait � promouvoir ce sport en Alg�rie. Notre pays dispose, nous dit-on, d'une �quipe nationale depuis deux ans, qui comporte des joueurs �voluant dans des clubs fran�ais, anglais et �cossais. La d�ception des organisateurs �tait grande et toutes leurs tentatives de convaincre les autorit�s locales de maintenir le match ont �t� vaines. Les deux �quipes devaient se contenter d�une visite guid�e de la ville, puisque le d�part est pr�vu pour aujourd�hui. Un d�part au go�t amer pour les joueurs et les organisateurs, mais �galement une grande frustration pour les 263 jeunes qui ont adh�r� � cette association sportive et qui attendaient avec impatience ce match de rugby. Seulement, la prudence des autorit�s locale l�a emport�.