Qui mieux que A�n-Touta conna�t les affres du changement du climat? Fontaine des m�riers, elle �tait drain�e par les eaux de trois oueds et connue par ses vergers et cultures mara�ch�res, sa piscine et surtout son climat et son cadre charmant qui pr�te au repos et attire les estivants du Sud, biskris, ourguelis... Avec les ann�es, la troisi�me ville de la wilaya de Batna (76 000 �mes) a connu la crise de l�eau pour devenir la commune o� l�on r�siste le plus � la soif. Rares �taient les mois o� le robinet coulait deux fois pendant la trentaine, moins de deux heures, de nuit et chez ceux qui disposent de pompe. Avec la mise en service du barrage Koudiet Lamdaouar, la satisfaction des citoyens en AEP est grande malgr� un tour � trois jours mais de l�eau pour toute la journ�e. Depuis des ann�es aussi le cinq juin est un rendez-vous � ne pas rater, rassemblant les �lus, les universitaires, et simples citoyens... pour un d�bat sur la pr�servation de l�environnement. Jeudi pass�, le centre culturel a accueilli la journ�e d�information et de sensibilisation sur la protection de l�environnement initi�e par la direction de l�environnement en collaboration avec un bureau d��tudes, la Soci�t� des ciments de A�n-Touta et la commune. Pollution de l�air, pollution de l�eau, d�p�ts sauvages des ordures m�nag�res, exploitation sauvage des sables des oueds, manque de verdure... le constat est alarmant, vivement que le premier responsable de la commune prenne le taureau par les cornes. Prise en tenaille entre la cimenterie et pas moins de 39 carri�res d�agr�gats, la ville de A�n- Touta est asphyxi�e par la poussi�re qui n'�pargne personne : homme, faune, flore et cadre de vie. Exemple, chaque carri�re laisse �chapper 5% de sa production en poussi�re de silice. Sachant qu�aucune de ses carri�res n�est �quip�e en �lectrophiltre et qu�aucune mesure d�att�nuation de la poussi�re n�est prise par les exploitants comme l�aspiration des poussi�res, en particulier humidification, et comme la demande de granulat (gravier et sable) est grandissante pour les besoins de la construction et la concr�tisation des grands programmes de d�veloppements de la wilaya et m�me des wilayas limitrophes, vous devinez l�ampleur du mal. 1 000 tonnes de granulat �quivaut � cinquante tonnes de poussi�re, c�est vous dire la quantit� consid�rable des d�p�ts qui agressent les riverains, la v�g�tation, la faune... sans parler des d�g�ts caus�s au paysage. Alors peut-on parler des d�g�ts caus�s par la cimenterie et dans quelques mois s�ajouteront les poussi�res de la nouvelle carri�re d�agr�gats avec une capacit� de 250 tonnes par heure ou si vous voulez sa nuisance de 12,5 tonnes de poussi�re par heure. Pour ces raisons et pour tant d�autres, les participants au nom de la population de A�n-Touta ont recommand� l�arr�t d�finitif des autorisations d�ouverture de nouvelles carri�res autour de la commune de A�n-Touta. Et comme la population de cette cit�, selon les statistiques du milieu m�dical, souffre � 56 % de maladies respiratoires et particuli�rement la silicose, et beaucoup, dit-on, sont morts de cancer, les participants n�ont pas manqu� de demander aux responsables de la Soci�t� des ciments de A�n-Touta de d�gager une enveloppe financi�re pour diligenter une �tude sur les d�g�ts occasionn�s par la poussi�re � l�homme et la v�g�tation. Apr�s ce d�bat sur la pollution de l�air qui a laiss� tout le monde sur sa faim, en plus du fait que la direction de l�environnement n�a pu apporter des �claircissements encore moins des solutions, l�attention s�est braqu�e sur le centre d�enfouissement technique de la ville de A�n-Touta compl�tement achev� et pr�t � l�exploitation sauf que sa date de mise en service reste inconnue. Entre-temps les travaux de fermeture et d��radication de la d�charge sauvage de la commune sise � Cherraf El Halfa sont en voie d�ach�vement. Apr�s le transfert des d�chets vers une zone de confinement, on a proc�d� � leur couverture pr�liminaire avec la mise en place du syst�me de captage de biogaz et de traitement de lixiviations, � la couverture finale et imperm�abilisation du site, il ne reste en fait que son int�gration dans son milieu naturel et son am�nagement. C�est-�-dire plantation, voies d�acc�s et s�curisation du site� Cependant le retard mis dans l�ouverture du CET contrarie beaucoup les plans de la commune qui a transf�r� les d�chets m�nagers vers un autre endroit sur la route de Ma�fa. Temporairement, diton, mais comme chez nous le temporaire dure, vive la gal�re ! Signalons que les �quipements du CET de Barika ont �t� vol�s et le temporaire chez eux est devenu d�finitif. Si en ce qui concerne le probl�me des eaux us�es de la commune de A�n-Touta la station d��puration va r�gler en partie la probl�matique de la pollution des eaux tout en fournissant de l�eau dirrigation pour les vergers des Tamarins, l�extraction des sables des oueds constitue un souci majeur pour l�environnement : �largissement des seuils des oueds, �rosion des terres, d�bordement des eaux lors des inondations en plus de tous les dangers qui s�ensuivent. Ce probl�me en plus de celui des d�p�ts des r�sidus des poulaillers de Chihet constituent des dangers pour les terres agricoles. Les participants ont recommand� la prise en charge de ces ph�nom�nes par les r�glementations en vigueur. En somme, une journ�e qui a apport� de l�eau au moulin du Dr Yahiaoui, un P/APC et aussi un militant de la protection de la nature. Une semaine apr�s son installation � la t�te de la commune, il cr�e une p�pini�re au sein m�me de la mairie avec des plants d�arbres � croissance rapide.