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�L�ADOLESCENCE TOURMENT�E� TH�ME DE LA JOURN�E SCIENTIFIQUE EN HOMMAGE AU PR BOUCEBCI � L�UNIVERSIT� DE TIZI-OUZOU �Il faut une volont� politique pour soutenir l�action du psychiatre�
Les probl�mes de l�adolescence et de la jeunesse ont �t� au centre de la journ�e scientifique organis�e jeudi dernier par la Fondation Boucebci, � l�Universit� de Tizi-Ouzou. Un th�me �� la hauteur de l�homme et de l�humaniste qu��tait le Pr Boucebci qui avait un regard sur toutes les questions de soci�t� et de son temps. L�acte barbare dont il a �t� victime est li� � son travail de psychiatre�, ont dit ses amis et confr�res pr�sents au grand auditorium de l�UTO o� le d�bat et la r�flexion ont port� sur le th�me de �L�adolescence tourment�e�. Adolescence entre traditions et modernit� ; carence d�autorit� ; cons�quences et conduite � tenir ; l��chec scolaire ; violence � l��cole ; jeunesse et crise de l��cole ; harraga, suicide et troubles de la sexualit� de l�adolescent, r�sument la probl�matique d�un th�me qui est au centre de l�actualit� et de la crise que traverse notre pays. �Un th�me qui cerne les probl�mes identitaires de la jeunesse et de l�adolescent mais qui reste peu �tudi� chez nous. Pourtant, cette cat�gorie sociale d�laiss�e et stigmatis�e pose probl�me � la soci�t�, fera remarquer un psychiatre, membre de la Fondation Boucebci. Le Dr Boudar�ne, psychiatre, parle �d�une tranche de la soci�t� qui vit dans une situation de vuln�rabilit� sur les plans psychologique, social et �conomique�. Face � cette situation, la prise en charge des pouvoirs publics reste mauvaise, selon le praticien pour qui �tous les maux dont souffre la jeunesse sont g�n�r�s par l�absence de perspective et l�accumulation de privations�. Plus loin, un enseignant, Idir Abdelkrim, attestera de l��mergence d�une nouvelle discipline scientifique et qui s�int�resse aux traumatismes psychologiques caus�s par les probl�mes �conomiques, disant que le ch�mage et la pr�carit� sur le plan socio�conomique sont des facteurs de vuln�rabilit� psychologique. �Peut-on parler d�une autorit� parentale quand il y a vuln�rabilit� sur le plan �conomique�, s�interrogera, en pr�ambule, Idir Abdelkrim, du d�partement de psychologie de l�Universit� de Tizi-Ouzou, qui ouvrira le bal des conf�rences. M. Idir parlera de carence d�autorit�, de ses cons�quences et de la conduite qu�il convient de tenir. Un sujet trait� � la lumi�re d�observations tir�es de la r�alit� et de la litt�rature scientifique. Cet enseignant part du constat que notre soci�t� conna�t une grave crise de l�autorit�. Une situation qui favorise �l��mergence d�autres autorit�s transversales et des extr�mismes. La contestation touche tous les segments de l�autorit� traditionnelle inh�rente � la sph�re scolaire, religieuse, parentale, judiciaire�, constatera M. Idir, pour qui la vuln�rabilit� �conomique est l�une des causes de l��clatement de l�autorit� en tant que forme du pouvoir parental. Selon lui, tout ce qui repr�sente l�opulence et l�argent est id�alis� au d�triment des valeurs de l�autorit� traditionnelle. L�usage fr�quent du mot chriki par les jeunes, et qui signifie partenaire ou associ�, est la manifestation par le langage de la culture mat�rielle chez les jeunes qui expriment par l� une forme de frustration et un d�sir de r�ussite sociale et une soif de se r�aliser �conomiquement. Dans son essai d�explication de l��chec scolaire, Boussa�d Boudiaf, enseignant et directeur de CEM � la retraire, a voulu mettre le doigt l� o� �a fait mal. Pour lui, la cause principale parmi tant d�autres de l��chec scolaire est qu�il y a �un mauvais choix de projet de soci�t�. L��cole alg�rienne a toujours form� des militants et non des citoyens�, dira cet ex-enseignant et d�put� qui a d�roul� une longue liste de causes, fruit de son observation et de son exp�rience en tant qu�ancien p�dagogue qui regrette que la rationalit� soit �vacu�e dans les programmes scolaires au profit de l�approche religieuse. �On explique tout par la religion�, s�indignera le conf�rencier qui regrettera encore le d�clin de la fonction sociale du savoir et l�attrait que repr�sente l�argent aux yeux de nos jeunes �l�ves. Il rapportera cette anecdote cocasse se rapportant � un �change qu�auraient eu un p�re et son fils qui parlaient de l�importance des �tudes : �Le Proph�te, aurait dit le fils � son p�re, n��tait-il pas analphab�te ?� �D�linquance ou qu�te du bonheur �, s�interrogera le Dr Boudar�ne qui a trait� du th�me tr�s actuel des harraga. Un questionnement qui a amen� le praticien � aller � l�encontre de toutes les approches stigmatisant tous ces jeunes qui ont fait le choix d�une �migration clandestine et souvent au risque de leur vie. Le conf�rencier pour qui ce geste est une ultime et d�sesp�r�e �qu�te du bonheur et un d�sir de vivre mieux� �ne peut �tre ni une conduite d�linquante, ni une attitude asociale�. C�est tout simplement une fuite devant l�accumulation de frustrations et des tentations multiples qu�il n�est pas possible de r�aliser ici et maintenant, dans un pays dont les caisses regorgent de milliards de dollars. Dans son expos� sur les troubles de la sexualit� chez l�adolescent, le Dr Teranti, p�dopsychiatre pour qui la sexualit� des adolescents pose des questions � la soci�t� comme � l�adolescent lui- m�me qui est un �tre d�sirant, en passant du stade infantile au stade g�nital de la sexualit�, milite pour l��ducation � la sexualit� des adolescents. �Notre soci�t� a un discours n�gativement charg� sur la sexualit�. L�acc�s � la sexualit� par l�Internet et la pornographie renforce cette vision p�jorative sur le d�sir sexuel�, fera remarquer le praticien. Il convient, selon lui, d�aider par une �ducation qui commence � l�int�rieur des familles, � faire le tri dans le magma des informations et des approches sur le sujet qui submerge les adolescents qui peuvent �tre les victimes mais aussi les bourreaux de d�rives sexuelles. Les r�ponses de laboratoires et de la m�decine � tous ces probl�mes pos�s par les jeunes et les adolescents � la soci�t� ne suffisent pas. Il faut une volont� politique pour soutenir l�action du psychiatre et le psychoth�rapeute. C�est la substance des d�bats durant cette journ�e organis�e par la Fondation Boucebci dont le prix r�compensant une action culturelle ou scientifique est revenu au Dr Ziri, psychiatre � l�EHS Fernane-Hanafi de Oued-A�ssi, Tizi-Ouzou.