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POURSUIVIS POUR APPARTENANCE � UNE ORGANISATION TERRORISTE ACTIVANT EN ALG�RIE ET � L��TRANGER Perp�tuit� pour Dahoum�ne et acquittement pour Boumezbar et Ykhlef
La perp�tuit� a �t� prononc�e hier par le tribunal criminel pr�s la cour d�Alger � l�encontre de Abdelmadjid Dahoum�ne et l�acquittement au profit de Boumezbar Adel et Ykhlef Mourad. Le proc�s, qui a dur� plus de six heures � la cour d�Alger sise au Ruisseau, �tait particulier. Le principal mis en cause dans cette affaire, en l�occurrence Dahoum�ne, a refus� de parler. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Teint clair et portant un chemisier vert pistache, Abdelmadjid Dahoum�ne �vite de croiser le moindre regard. A sa gauche, Ykhef et Boumezbar Adel. Selon l�ordonnance de renvoi, les trois personnes sont poursuivies �pour appartenance � une organisation terroriste activant � l�int�rieur et � l�ext�rieur du pays et de faux et usage de faux�. Lors de son r�quisitoire, le minist�re public, repr�sent� par M. Hadji, a demand� la perp�tuit� pour Dahoum�ne et 20 et 10 ans de prison ferme � l�encontre de Boumezbar et Ykhlef. A l�annonce des peines requises par l�avocat g�n�ral, ces deux derniers hochent la t�te, � la diff�rence de Dahoum�ne qui est rest� impassible. Le silence observ� par ce dernier durant les six heures du proc�s a soulev� moult questions y compris chez le pr�sident du tribunal criminel. �Pourquoi avez-vous refus� de parler au tribunal ? Si vous refusez de parler de votre cas, parlez alors de Boumezbar et Ykhlef que vous avez cit�s lors de l�instruction�, lui demande le magistrat, entour� de deux conseill�res. Dahoum�ne campe sur sa position. Il a refus� m�me de se mettre debout � l�ouverture du proc�s. Les multiples tentatives des robes noires pour le faire changer d�avis sont rest�es vaines. �Et pourtant en 2005, il a parl�, annonce l�avocate Boumerdassi � l�adresse du pr�sident du tribunal. �Et pourquoi aujourd�hui, refuse-t-il de se prononcer ?� r�plique le juge. Selon des avocats, Dahoum�ne, en prison depuis 2002, avait d�clar� lors de son premier proc�s : �Je ne parlerai que si vous ramenez de l��tranger ceux qui ont cit� mon nom�, allusion faite � Ahmed Ressam, aujourd�hui en d�tention dans une prison am�ricaine. La salle d�audience, pleine � craquer, est tenue en haleine. Le mutisme de Dahoum�ne poussera- t-il le pr�sident du tribunal � renvoyer de nouveau le proc�s � une date ult�rieure ? Le doute plane parmi les avocats avant que le magistrat ne tranche. �Conform�ment � la r�glementation, je me vois dans l�obligation de prendre en compte les aveux faits par l�inculp� lors de son premier passage devant le juge d�instruction�, a-t-il d�cid�. Le P-V de six feuillets est vite lu et le pr�sident passe � la seconde phase du proc�s. Il demande � Boumezbar de se rapprocher de la barre et de r�pondre des chefs d�inculpation not�s dans l�ordonnance de renvoi. �Je n�ai rien � voir dans cette affaire et je me demande pourquoi je suis aujourd�hui au tribunal ? Il est vrai que j�ai rencontr� Dahoum�ne et Ressam au Canada. Mais cette rencontre �tait d�ordre naturel. On �tait des colocataires dans un appartement et � aucun moment je n�ai c�toy� ces deux personnes�, souligne Boumezbar, avant que le pr�sident du tribunal ne le relance : �Pourquoi as-tu choisi de partager le m�me appartement avec des personnes recherch�es et impliqu�es dans des affaires de terrorisme ?� �Je ne les connais pas, Monsieur le Pr�sident. Je sortais t�t le matin et je revenais tard le soir. Et puis, je ne sais pas si ces personnes sont poursuivies dans ce genre d�affaire.� Les propos de Boumezbar Adel sont attentivement suivis par l�assistance. Parmi cette derni�re, deux repr�sentantes de la mission diplomatique canadienne en Alg�rie. La cause ? Boumezbar jouit d�une double nationalit� (alg�ro-canadienne). Ykhlef Mourad rejette lui aussi les inculpations retenues contre lui. Ayant quitt� l�Alg�rie en 1992, il n�est revenu qu�en 2003. �Toute ma vie, je n�ai fait qu��tudier et travailler. Je suis un p�re de famille et je ne suis nullement concern� par cette affaire. Croyez-moi Monsieur le Pr�sident, c�est la v�rit� que je vous dis. Dahoum�ne, je ne le connais ni de pr�s ni de loin.� Le r�quisitoire de l�avocat g�n�ral a dur�, quant � lui, une quinzaine de minutes. M. Hadji tente d�argumenter son intervention et d�clare que les chefs d�inculpation retenus contre les mis en cause ne souffrent aucune ambigu�t�, d�o� les peines lourdes requises. Un avis que rejettent �globalement et dans le d�tail� les avocats de la d�fense. La plaidoirie de l�avocat de Dahoum�ne, constitu� d�office, a dur� une dizaine de minutes. Droit au but, il plaide l�acquittement de son client. Les avocats Benbraham, Boumerdassi, A�ssani et Bouchachi ont tenu l�assistance en haleine. Mustapha Bouchachi, dans une plaidoirie magistrale, a demand� au juge de rendre la libert� �� (mon) client pour �viter de cr�er dans (notre) pays des situations de non-droit�. A. B.