Une convention de partenariat a �t� sign�e hier entre le Forum des chefs d�entreprises (FCE) et la Chambre nationale d�agriculture (CNA), � l�h�tel El-Aurassi, � Alger. Cet accord est venu cl�turer deux jours de discussions autour du sujet de la s�curit� alimentaire et de la relance du secteur agricole en Alg�rie. Ly�s Menacer - Alger (Le Soir) - Les participants � cette rencontre ont pu faire le point sur les probl�mes qui emp�chent une r�elle relance du secteur agricole et un d�veloppement r�el de l�industrie agroalimentaire dans notre pays. Les r�sultats expos�s par les diff�rents ateliers ne sont pas reluisants, a-t-on constat�. A commencer par les acteurs activant dans la production et la transformation de la tomate. �La fili�re de la tomate est en d�clin depuis environ trois ans o� l�on a vu la fermeture d�une vingtaine d�unit�s de transformation de la tomate sur la trentaine existante. Des 28 000 ha exploit�s par cette fili�re, il ne reste que 10 000 ha. Cela a eu un impact n�gatif sur la production de la tomate qui a d�gringol� � 10 000 tonnes en 2007 alors qu�elle d�passait les 60 000 tonnes en 2005�, ont affirm� les professionnels de ce secteur qui emploie plus 100 000 personnes. Les professionnels de la fili�re huile d�olive affirment que plus de 20 000 hectares de terres ont �t� atomis�s ces derni�res ann�es. Les agriculteurs activant dans la fili�re des c�r�ales ont mis en avant le manque d�attention de l�Etat envers ce secteur qui occupe plus de 32% des importations de l�Alg�rie des produits alimentaires. Les �leveurs d�ovins et de bovins ont mis l�accent sur les probl�mes inh�rents � l�alimentation, � la conservation et la commercialisation des viandes rouges. C�est le cas aussi chez les producteurs de dattes et de lait cru qui ne disposent pas d�un r�seau efficace de collecte. Les fortes charges fiscales sont consid�r�es comme un facteur bloquant de l�activit� agricole. A la fin des communications qui ont soulev�, entre autres, les probl�mes du manque du foncier agricole, du difficile acc�s aux cr�dits bancaires et de l�absence d�une politique agricole claire, des recommandations ont �t� �mises par les diff�rents ateliers. Ces ateliers ont soulign� la n�cessit� de cr�er ou de r�activer les conseils interprofessionnels dans chaque fili�re. Certains intervenants ont demand� la mise en place de dispositifs de financement des agriculteurs et des �leveurs en fonction des besoins de chaque fili�re. D�autres ont exig� la r�habilitation des structures de formation agricole et le financement par l�Etat et les professionnels de l�industrie agroalimentaire des recherches dans le secteur. Les coop�ratives agricoles devraient �tre redynamis�es, ont demand� les op�rateurs de la fili�re viande. Les producteurs de lait ont, quant � eux, attir� l�attention sur le n�cessaire repeuplement des �tables et la mise en place d�un syst�me de collecte du lait. Les �leveurs ont souhait� que les prix de vente du lait correspondent � sa qualit�. Les industriels du lait se sont engag�s � la mise en place d�un syst�me interprofessionnel r�visable chaque ann�e et fixant les prix de ce produit, toujours soutenus par l�Etat. Pr�sent � cette rencontre, le ministre de l�Industrie et de la Promotion de l�investissement, M. Abdelhamid Temmar, a salu� l�initiative du FCE et du CNA qu�il a consid�r�e comme un nouveau pas vers la professionnalisation du secteur agricole, longtemps d�laiss� par l�Etat. �Le gros probl�me du secteur agricole, c�est celui de la productivit�. Cela est d� au fait que la politique de l�Etat est faite d�aide aux agriculteurs. Aujourd�hui, il faut aller vers l�encouragement et la relance de la productivit� car nous importons trop�, a-t-il dit. �Il est clair que l�Etat doit aider le secteur agricole avec l�ouverture des centres de formation dans le domaine et le soutien de la recherche pour de meilleurs r�sultats. Mais il faudrait �galement que les producteurs soient au-devant de la sc�ne�, a-t-il ajout�, estimant que la r�gulation du march� ne devrait pas relever de l�Etat, mais beaucoup plus des agriculteurs. Evidemment, Temmar rappelle que la r�gulation du march� en ce qui concerne la surveillance des prix des produits rel�ve de l�Etat. Par ailleurs, M. Temmar a plaid� pour la cr�ation d�une fili�re pour le financement et la commercialisation des produits agricoles. Pour le patron de Cevital, M. Isad Rebrab, l�Etat doit lib�rer les initiatives et le foncier agricole pour sortir l�Alg�rie de la d�pendance alimentaire qui paralyse son �conomie nationale. Il faut noter que le ministre de l�Agriculture et du D�veloppement rural, M. Sa�d Barkat, a brill� par son absence durant les deux jours qu�a dur� cette rencontre qui a mis � nu le risque que court l�Alg�rie si l�Etat ne se d�cide pas � adopter une politique agricole tourn�e vers l�encouragement de la production locale.