Le proc�s de plus d�une vingtaine de personnes, entre cadres gestionnaires, commissaires aux comptes, administrateurs et autres cit�es pour leur implication dans l�affaire de la Soci�t� de gestion des participations est Sud- Est s�est ouvert hier. �C�est un proc�s � risque, genre cadres Sider des ann�es 1990. De par l�implication d�un directeur des Domaines, des noms de d�cideurs de haut rang pourraient �tre cit�s�, ont estim� des hommes de loi. Ce qui suppose que la comparution � la barre de plusieurs cadres gestionnaires va r�trospectivement susciter bien des frayeurs � des personnalit�s du monde socio�conomique local et national. A la lecture des preuves document�es et des rapports d�audition des mis en cause et des t�moins, beaucoup pourraient �tre appel�s � rendre des comptes � la justice. Le pr�sident-directeur g�n�ral de la SGP et l�ancien directeur des Domaines de la wilaya, deux des principaux mis en cause, les citeraient comme donneurs d�ordres ou pour leur silence coupable. Au m�me titre que d�autres, dont des experts-comptables et financiers, administrateurs, cadres gestionnaires. Bon nombre des personnes cit�es ont �t� plac�es sous contr�le judiciaire depuis plusieurs mois par le juge d�instruction pr�s le tribunal correctionnel d�Annaba en charge du dossier. De graves carences dans la gestion et la surveillance ainsi que de graves irr�gularit�s dans l�activit� des entreprises auraient �t� commises par la SGP repr�sentative de l�Etat. Que ce soit en termes financiers, mobiliers, immobiliers ou fonciers, le pr�judice au d�triment du Tr�sor public serait important. Les enqu�teurs sont all�s plus loin dans leurs investigations. Ce qui leur aurait permis de faire une autre d�couverte. Elle porte sur la r�trocession des entreprises dissoutes � des particuliers. L�astuce des auteurs consistait � appliquer le contraire de la technique am�ricaine dite �technique de la bouilloire�. Selon nos sources, directement ou indirectement, ces auteurs bloquaient toutes les activit�s de l�entreprise jusqu�� son �tranglement avec en bout de cha�ne le non-paiement des salaires des travailleurs. La pers�v�rance dans la d�marche et le mutisme des commissaires aux comptes faisaient le reste. A partir de l�, intervient la SGP en se transformant en soci�t� locale des bourses au rythme de la dissolution des entreprises dont elle a la charge. Entre aussit�t en jeu la loi portant cession des entreprises aux collectifs des travailleurs. Quelques mois apr�s, ces derniers se retrouvent confront�s � des probl�mes financiers qui leur imposent de chercher un entrepreneur. Acqu�reur serait le qualificatif le mieux adapt� puisque plusieurs entreprises seront totalement r�troc�d�es. Les travailleurs de l�EDIED Annaba (les exemples sont nombreux) en connaissent un bout, eux qui ont d� c�der leurs parts d�actifs � un particulier. Aujourd�hui, ils s�en mordent les doigts. Leur entreprise, hier � l�agonie sous leur gestion, riche d�une multitude de locaux et de d�p�ts bien situ�s en milieu urbain, est devenue une mine d�or. Ce proc�s de la SGP Est Sud-Est de Annaba pourrait bien servir de r�v�lateur d�un dispositif de cession des entreprises �tatiques fait sur mesure pour permettre � des privil�gi�s du syst�me de s�enrichir. �Il est � se demander si r�ellement il existait une Cour des comptes et des comp�tences pour le suivi de la gestion de nos entreprises publiques dans notre pays. Les perles et les pertes qui ont jonch� la vie de nos institutions aux d�pens de l�int�r�t g�n�ral sont nombreuses. Qui ne conna�t pas les frasques qu�a v�cues la SGP Est Sud- Est�, avoue un des anciens cadres de gestion de la SGP � la retraite.