L�on s�attendait � un remaniement du gouvernement, c�est finalement un nouvel ex�cutif qui vient d��tre d�sign�. M�me fort peu remani�, le gouvernement � la t�te duquel on retrouve d�sormais Ahmed Ouyahia aura certainement un autre programme, un autre style et, � n�en pas douter, une nouvelle doctrine que celui conduit par Belkhadem depuis mai 2006. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Incontestablement, le profil de l�un comme de l�autre, ne serait-ce qu�id�ologiquement, suffit comme distinction ! Si Belkhadem a toujours �t� comptabilis� dans le camp islamiste et, de son propre aveu, �farouche r�conciliateur�, Ouyahia s�est lui-m�me d�fini, � plusieurs reprises, ��radicateur convaincu�. La fin de l��re Belkhadem, nomm� par Bouteflika � la t�te du gouvernement dans la foul�e de sa loi sur la r�conciliation en guise de gage aux islamistes, signifie-t-elle la fin de la politique de la main tendue envers ce courant ? Un tel changement � la t�te de l�ex�cutif, inimaginable il y a quelques jours seulement, ne peut s�expliquer que par un �arrangement� en haut lieu. Un �arrangement� entre les deux grands p�les du pouvoir en Alg�rie, � moins d�une ann�e de l��lection pr�sidentielle, ne peut �tre en effet motiv� par le seul souci d�efficacit� d�une �quipe gouvernementale du reste quasiment la m�me. Abdelaziz Bouteflika aura � fait anodin ? � d�rog� aux r�gles protocolaires en ne recevant ni le nouveau chef du gouvernement, ni son pr�d�cesseur. C�est une d�p�che laconique de l�APS qui annonce la nouvelle hier apr�s-midi. �Le pr�sident de la R�publique, M. Abdelaziz Bouteflika, a proc�d� lundi � un remaniement minist�riel et nomm� M. Ahmed Ouyahia en qualit� de chef du gouvernement en remplacement de M. Abdelaziz Belkhadem, nomm� ministre d�Etat, repr�sentant personnel du chef de l�Etat�, y lit-on. Et ce sera une autre d�p�che de la m�me APS qui annoncera, un peu plus tard, les changements op�r�s dans l��quipe gouvernementale. Ce qui confirme en quelque sorte l�aspect �arrangement� de la chose. S�agissant donc des remaniements op�r�s, il y a lieu de noter la mise � l��cart de trois membres du gouvernement : Mohamed Maghlaoui, Boudjema� Ha�chour et Fatiha Mentouri. Si pour le premier nomm� cela s�explique par son �tat de sant�, ce n�est pas le cas pour les deux autres. Maghlaoui, qui a r�cemment subi une intervention chirurgicale, se voit donc remplacer au minist�re des Transports par le d�sormais ex-ministre de la Sant�, Amar Tou. Tandis que Sa�d Barkat passera de l�agriculture � la sant�. Le changement de ce lundi n�a pas fait que des d��us, cela dit ! Ainsi de Rachid Bena�ssa qui, non seulement s��mancipe de la tutelle lourde et handicapante de son d�sormais ministre hi�rarchique, Sa�d Barkat, mais se voit promouvoir du poste de ministre d�l�gu� aupr�s du ministre de l�Agriculture, charg� du D�veloppement rural, � celui de ministre de l�Agriculture et du D�veloppement rural. Mais le plus grand b�n�ficiaire de ce changement gouvernemental apr�s Ahmed Ouyahia reste incontestablement Djamel Ould Abb�s, qui r�gne d�sormais sur un superminist�re qui cumule la Solidarit� nationale, la Famille et la Communaut� nationale � l��tranger. Il aura sous sa tutelle Nouara Sa�dia Dja�far, comme ministre d�l�gu�e, s�occupant de la Famille et de la Condition f�minine. Ce remaniement fait �galement le bonheur d�un nouveau promu : M. Hamid Bessalah. D�sormais ministre de la Poste et des Technologies de l�information et de la communication � la place de Ha�chour, ce dernier, qui n�appartient � aucun des trois partis de l�alliance pr�sidentielle, �tait jusque-l� � la t�te du Centre national des technologies appliqu�es, qui s�occupe notamment de la recherche nucl�aire. Ancien professeur � l�universit� de Bab- Ezzouar, il est li� d�une longue amiti� avec Sa�d Bouteflika, le fr�re conseiller du locataire du palais d�El- Mouradia.