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DES P�RIP�TIES ENTRAVENT L�AVANC�E DU PROJET
Un tramway nomm� d�rive
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 06 - 2008

Le tramway d�Alger serait-il sur le point de subir le m�me sort que le m�tro de la capitale ? Consid�r� comme strat�gique par les plus hautes autorit�s du pays, la r�alisation de ce projet conna�t aujourd�hui un important retard. Blocages dans les travaux de d�viation des r�seaux et dans la r�alisation des infrastructures, absence de coordination, d�faillances, tractations opaques� Le tramway semble partir � la d�rive.
Enqu�te r�alis�e par Tarek Hafid
Pourtant, rien ne laissait pr�sager une telle situation au lancement des travaux. Les membres du groupement M�dit�rrail � compos� d�Alstom, de Todini et de l�ETRHB Haddad � �taient plut�t enthousiastes en donnant le premier coup de pioche. Mais la t�che s�av�re plus ardue que pr�vu : les �tudes de d�viation des r�seaux remises par les concessionnaires (SEAAL, Sonelgaz et Alg�rie T�l�com) ne sont pas fiables. Alstom, d�sign� comme chef de file du groupement M�dit�rrail, d�cide de revoir ces �tudes. Au mois d�ao�t 2007, l�entreprise fran�aise lance une longue campagne de sondage pour reconstituer l�ensemble des r�seaux. Les �tudes du secteur 5 sont finalis�es par Alstom au mois de novembre. Elles sont valid�es par Systra, qui est en charge de la ma�trise d��uvre. Le 5 d�cembre 2007, le ma�tre de l�ouvrage, l�Entreprise du m�tro d�Alger en l�occurrence, assiste au coup d�envoi des travaux de d�viation des r�seaux du secteur 5.
Fiasco
L�op�ration, qui se d�roule de 20 heures � minuit, est un v�ritable fiasco : les �tudes revues et corrig�es par Alstom sont tout aussi fausses que les premi�res ! Dans une lettre dat�e du 8 d�cembre, l�EMA d�nonce �le manque de rigueur, la n�gligence et la l�g�ret� dans les travaux de sondage des r�seaux et leur validation sur le secteur 5�. �Nous avons le regret de constater � nouveau le manque de s�rieux qui caract�rise la pr�paration des travaux li�s � la r�alisation de la ligne Est du tramway d�Alger tant du c�t� du groupement que du c�t� du suivi de la r�alisation. En effet, alors que les travaux de d�viation des r�seaux devaient �tre effectivement entam�s le mercredi 5 d�cembre, notre visite technique sur site a laiss� appara�tre que les plans d�ex�cution �labor�s par M�dit�rrail et valid�s par Systra ne sont pas conformes � la r�alit� du terrain (�) Nous vous demandons de faire montre de rigueur, de responsabilit�, de c�l�rit� et d�efficacit� positive dans l�accomplissement respectif de vos t�ches�, souligne dans cette correspondance Fay�al Labraoui, le chef de projet tramway � l�EMA. La situation devient ing�rable. Et pour cause, la d�viation des r�seaux est l�une des phases les plus importantes dans ce type de projet. Mais dans le cas du tramway d�Alger, elle est quasiment irr�alisable sans �tudes fiables. L�ETRHB, qui devait r�aliser l�ensemble des d�viations de r�seaux, travaille � t�tons. Apr�s avoir accompli le secteur 5 � hauteur de 80%, l�entreprise alg�rienne finit par c�der les autres secteurs � Alstom.
D�faillance
M�dit�rrail est �galement confront�e � d�importantes difficult�s dans la r�alisation des ouvrages d�art. Au nombre de six, les chantiers de ces derniers sont quasiment � l�arr�t. Ce dossier fait m�me l�objet de litige entre les membres du groupement. L�ETRHB, qui est charg�e de la construction de deux ponts, est, l� aussi, confront�e � des probl�mes d��tude. Les travaux sur l�ouvrage d�art n�6 (OA6) ne d�buteront qu�au mois de d�cembre 2007. Mais l�ETRHB sera oblig�e de stopper les travaux suite � des �r�serves� �mises par Systra sur la qualit� des pieux. La r�alisation de l�OA5, qui enjambe l�autoroute au niveau de Bab-Ezzouar, n�a, quant � elle, toujours pas d�but� faute� de plans. La situation est bien plus confuse dans le cas de Todini. Le co-traitant italien avait � charge la construction des quatre autres ouvrages d�art. Il sera toutefois d�clar� d�faillant par Alstom vu son incapacit� � r�aliser ces infrastructures. �Malgr� les notifications r�p�t�es constituant des demandes claires de rem�dier adress�es par le chef de file du groupement M�dit�rrail, aucune mesure r�ellement significative n�a �t� prise par Todini de nature � permettre d��viter que le ma�tre d�ouvrage mette en �uvre la r�siliation du march� aux torts exclusifs de M�dit�rrail (�) Nous sommes donc contraints, en tant que chef de file du groupement M�dit�rrail, de d�clarer la soci�t� Todini d�faillante au titre de l�article 10.1 de la convention de groupement et de vous retirer de ce fait la part de travaux dont vous aviez la responsabilit�, ainsi que tout pouvoir de d�cision et de droit de vote au sein des organes du groupement�, �crit Marc Chagnas, pr�sident de M�dit�rrail, dans une correspondance dat�e du 11 avril 2008. R�ponse de Michel De Capoa, g�n�ral manager de l�entreprise italienne : �Todini conteste le plus vivement cette d�claration de d�faillance et la rejette dans le fond et dans la forme (�) Todini constate qu�ATSA (Alstom) a notifi� sa propre d�faillance � son co-traitant (�) Contrairement � vos affirmations infond�es, nous avons maintenu nos engagements indiqu�s dans notre courrier du 12 mars dernier. En effet, tous les d�marrages de front de travaux annonc�s ont eu lieu comme pr�vu et le chantier est en plein d�ploiement de jour comme de nuit.� Dans ce courrier dat� du 14 avril 2008, De Capoa d�nonce avec vigueur �le blocage des paiements� d�cid� par le chef de file.
Qui perd gagne
N�anmoins, les relations entre les deux partenaires semblent subitement s�am�liorer au courant du mois de mai. Le 29 mai 2008, De Capoa adresse une correspondance � Marc Chagnas dans laquelle il �voque �un accord acceptable par les parties dans l�int�r�t principal du projet�. Des informations font �tat de n�gociations entre Todini et Alstom. Les responsables de l�EMA et l�ETRHB confirment, sans pour autant donner plus de d�tails, l�existence de ces tractations (voir entretiens). Certains observateurs font �tat du deal suivant : Todini se retirerait du projet en contrepartie d�une compensation financi�re. Le tramway d�Alger se transforme en une partie de �qui perd gagne� pour Todini. Pour sa part, le groupe Alstom d�ment formellement ce qu�il consid�re �tre une �rumeur�. �La rumeur que vous �voquez est totalement infond�e et nous avons clairement l'intention de continuer � travailler ensemble sur ce projet. Tous les projets sont guid�s par la recherche d�une performance optimale. Cette r�gle s�applique au projet du tramway d�Alger, comme aux autres projets que m�ne Alstom avec ses partenaires dans le monde. Un projet est donc par nature en �volution permanente et il est tout � fait normal que les partenaires �voquent ensemble la meilleure fa�on de remplir les exigences en mati�re de co�t, qualit� et d�lai. Tous les partenaires du tramway d�Alger discutent continuellement entre eux de la meilleure fa�on de s�organiser, ce qui est le cas entre Alstom et Todini�, note Bertrand Blaise, directeur de la communication d�Alstom transport. Pourtant, sur le champ des op�rations, Todini est quasiment absent du projet du tramway. Cette situation ne semble pas inqui�ter outre mesure les pouvoirs publics. Un projet d�un demi-milliard d�euros qui prend l�eau de toute part est un fait plut�t banal en Alg�rie. Pourtant, le tramway a �t� visit� par de nombreux responsables politiques, tant alg�riens que fran�ais. Lors de ces visites officielles, les repr�sentants de l�EMA et de M�dit�rrail n�ont jamais �voqu� les d�faillances, blocages et autres arr�ts de chantiers. Ni m�me les retards dans la livraison du tramway. Ce retard est aujourd�hui une r�alit�. Et l�Entreprise du m�tro d�Alger est la premi�re � le reconna�tre. L� encore, Bertrand Blaise contredit totalement l�EMA. �Nous n'avons pas eu connaissance d'une d�claration de retard �manant de notre client EMA. La mise en �uvre du contrat du tramway d'Alger est effective depuis le mois de mars 2007, pour une dur�e de 30 mois concernant la phase 1 du projet. Le chantier progresse et n'a pas r�v�l�, � ce jour, de nouveau probl�me de ce type. En parall�le, les travaux de construction du d�p�t se d�roulent conform�ment au planning d'origine, ainsi que la pose des voies qui a d�j� commenc�. Concernant le mat�riel roulant, les tramways sont en production et les premi�res livraisons se d�rouleront comme pr�vu en novembre 2008 avec des essais dynamiques qui d�buteront en ao�t 2009.�
T. H.
Black-out de Todini
Tous les responsables de Todini en Alg�rie ont refus� de s�exprimer au sujet du projet du tramway d�Alger. Nos nombreuses sollicitations n�ont pas abouti face au blackout impos� par Todini.
T. H.
AFFAIRE DES RAILS CONTAMIN�S
Le flou persiste
L�affaire des rails de tramway contamin�s par de l�engrais n�a toujours pas livr� tous ses secrets. Ce lot de rails, d�un total de 1300 tonnes, a �t� d�class� par le fabricant Thyssen Krupp et rejet� par Systra. Contre toute attente, Alstom avait d�cid� de nettoyer ces rails au K�rcher. Un fait des plus �tranges. Les responsables du projet tramway � l�Entreprise du m�tro d�Alger affirment que leurs services �taient au courant de cette affaire. �Nous savions qu�il y avait des rails d�fectueux. Ce lot a �t� rejet� par l�EMA et par la ma�trise d��uvre (Systra)�, a pr�cis� Amar Khalouia. �C�est l�assureur d�Alstom qui a exig� � ce que ces rails soient lav�s. C�est donc une affaire entre Alstom et son assureur�, a-t-il ajout� pour expliquer le nettoyage de ce lot. Alstom transport, par la voix de son directeur de la communication, pr�sente une tout autre version des faits. �Alstom n'a jamais eu l'intention d'installer les rails d�fectueux, mentionn�s dans un pr�c�dent article (voir Le Soir d�Alg�rie du 5 juin 2008). Une expertise r�alis�e par le fabricant a clairement identifi� les rails d�fectueux, qui seront int�gralement pris en charge par l'assurance du transitaire, sans aucune cons�quence financi�re pour le projet �, a indiqu� Blaise Bertrand. Alors, de quel assureur s�agit-il : celui d�Alstom ou celui de son transitaire ? La question reste pos�e.
T. H.
AMAR KHALOUIA, DIRECTEUR DE PROJET � L�EMA :
�Nous avons un retard approximatif de trois mois�
Le directeur des projets � l�Entreprise du m�tro d�Alger reconna�t que la r�alisation du tramway de la capitale accuse un retard �approximatif� de trois mois. Dans cet entretien, Amar Khalouia revient sur les causes du blocage de cet important projet et sur les tiraillements de certains partenaires du groupement M�dit�rrail.
Le Soir d�Alg�rie : Quel est actuellement l��tat d�avancement du projet du tramway d�Alger ?
Amar Khalouia : Nous sommes approximativement � 25% d�avancement physique. Nous avons la partie g�nie civil qui est en cours et les �quipements sont en fabrication. L�essentiel ce sont les rames. Le taux d�avancement est de 25% car nous avons int�gr� les extensions jusqu�� Dergana. Pour certaines parties, nous n�avons pas encore entam� les travaux et pour d�autres nous sommes � 90%.
Mais dans ce type de projet, la partie la plus difficile � r�aliser est la d�viation des r�seaux. O� en est actuellement cette phase ?
Effectivement, pour lib�rer le trac�, il est n�cessaire de proc�der � la d�viation des r�seaux. Alors, ce trac� est divis� en cinq parties. Le secteur de Bordj-El-Kiffan a �t� r�alis� � 90-95%, le secteur 4 (Bab- Ezzouar/ les Bananiers) nous en sommes � 25% et le secteur 3 � 35%. Quant aux secteurs 1 et 2 nous ne les avons pas encore entam�s mais nous avons introduit des autorisations aupr�s de la circonscription administrative de Hussein-Dey et nous attendons leur accord pour engager les travaux. Ceci �tant, les �tudes elles-m�mes de d�viation des r�seaux sont termin�es. Malheureusement, il y a toujours des conduites qui ne sont r�pertori�es ni au niveau de la SEAAL ni au niveau du service technique de la wilaya.
A propos des �tudes de d�viation des r�seaux, il s�av�re quelles ont �t� r�alis�es en deux temps puisque Alstom a d�cid� de les revoir. Que valent ces �tudes ?
D�abord, il faut savoir qu�il n�y a pas d��tudes fausses. Celui qui dit que ces �tudes sont fausses se trompe. Simplement, quand on fait des �tudes, on le fait sur la base de donn�es de la SEAAL ou de Sonelgaz. Mais si l�entrepreneur n�a pas d�exp�rience dans la d�viation des r�seaux et qu�il d�couvre une conduite non r�pertori�e il d�clare que ces �tudes sont fausses.
Est-ce que Alstom a refait les �tudes ?
Oui� Mais nous avons refait les �tudes parce que les premi�res donn�es �taient incompl�tes. On a proc�d�, � partir du mois d�ao�t et septembre de l�ann�e derni�re, � des sondages. M�me ces sondages n��taient pas fiables � 100%.
Mais vous avez vous-m�me remis en cause les �tudes r�alis�es par Alstom�
Nous n�avons rien remis en cause�
Pourtant, dans une correspondance dat�e du 8 d�cembre 2007, l�Entreprise du m�tro d�Alger fait part du �manque de rigueur, n�gligence et l�g�ret� dans les travaux de sondage des r�seaux et leur validation sur le secteur 5��
Non, on ne parlait pas en mati�re d��tude�
Pas en mati�re d��tude ? Mais vous faites �tat des sondages qui ont �t� r�alis�s dans le cadre de ces �tudes�
Oui� Non� C�est pour la collecte d�information�
Pour les �tudes ?
Oui pour les �tudes�
Dans cette correspondance, vous d�clarez que les plans d�ex�cution �labor�s par M�dit�rrail et valid�s par Systra ne sont pas conformes � la r�alit� du terrain�
Oui� Les entreprises charg�es de r�aliser la d�viation des r�seaux ne peuvent pas le faire car les �tudes ne sont pas fiables � 100% puisqu�elles sont faites � partir de collecte de donn�es sur le terrain. C�est que le sondage n�est pas fiable � 100% et nous, de notre c�t�, sommes oblig�s de demander plus et de mettre la pression sur tout le monde. C�est une strat�gie de projet. C�est normal.
La convention de groupement pr�voit la cr�ation d�organes de direction pour g�rer et administrer M�dit�rrail. Comment expliquez-vous que la majorit� de ces organes n�aient toujours pas �t� install�s ?
Officiellement, ils ont �t� install�s. Mais leur fonctionnement est une question interne au groupement. Nous n�avons pas � nous immiscer dans ses affaires. Nous, nous avons affaire avec le chef de file (Alstom), c�est lui qui repr�sente les autres partenaires car c�est lui qui a 90% du march�. Non seulement c�est lui le chef de file et c�est �galement lui le mandataire des autres mandataires.
Pour revenir aux partenaires. Qu�en est-il de Todini ? L�entreprise est quasiment absente sur le terrain.
Todini �tait d�faillante. Certains travaux qui lui ont �t� confi�s n�ont pas �t� r�alis�s. Todini devait r�aliser 4 ouvrages d�art et la d�viation des r�seaux des lots 1, 2 et 3. Pour l�EMA, lorsqu�il y a d�faillance, nous saisissons le groupement. Nous avons �mis des mises en demeure concernant les lots d�viations des r�seaux et ouvrages d�art. Vu cette d�faillance, Alstom s�est entretenu avec Todini et a d�cid� de prendre 90% des activit�s de son partenaire. Actuellement, Todini ne r�alise que quelques travaux secondaires.
Et l�ETRHB ?
L�ETRHB, qui est une entreprise alg�rienne, nous lui avons mis la pression et avons demand� � Alstom de la renforcer dans le domaine de la d�viation des r�seaux. On lui a m�me confi� deux ouvrages d�art. Pour le premier ouvrage d�art, je m�excuse, mais la r�alisation des pieux a �t� une catastrophe. L�ETRHB, qui n�est pas sp�cialis�e dans ce domaine, a fait appel � Spic, une entreprise �trang�re. Mais sur le terrain, il n�y a eu ni suivi, ni rien du tout. Spic �tait absent. Seul l�ETRHB �tait sur le terrain. Nous avons constat� des insuffisances en mati�re de management du chantier et en mati�re de r�alisation, n�gligence en mati�re de suivi. Ils ont r�alis� 41 pieux mais une bonne partie est � renforcer. Nous avons donc �mis un ordre d�arr�t des travaux et nous nous sommes tourn�s vers le chef de file pour exiger des solutions le plus rapidement possible.
Donc autant Todini que l�ETRHB ont �t� d�faillantes sur les lots qui leur ont �t� attribu�s ?
Todini a �t� d�faillante sur les parties qu�elle devait r�aliser. Mais on ne peut pas dire que l�ETRHB a �t� d�faillante sur les lots qu�elle devait initialement prendre en charge. Elle a �t� d�faillante sur les ouvrages d�art car ils lui ont �t� confi�s en second lieu. Todini d�faillante, elle a sign� un contrat de retrait partiel avec Alstom et c�est Alstom qui a pris en charge les ouvrages d�art.
Certaines informations font �tat de n�gociations entre Todini et Alstom pour un retrait total de l�entreprise italienne. Etes-vous au courant de ces tractations ?
Oui. Ils sont en n�gociations, mais aujourd�hui ils ne sont pas sortis � 100%.
Mais un tel retrait est-il possible sur le plan l�gal ?
Bien s�r que c�est possible ! C�est la convention qui le pr�voit. Au cas o� un des membres est d�faillant, le chef de file est oblig� de prendre des mesures.
Est-ce que cela pourrait �tre possible pour l�ETRHB ?
Bien s�r! Il suffirait qu�il y ait une entente entre l�ETRHB et Alstom. C�est entre eux. S�il sont d�accord, il n�y a aucun probl�me.
Finalement, on est face � une situation de blocage. Mais qui bloque ce projet ?
Non, il n�y a pas de situation de blocage
Mais qui est la cause de ce blocage�
Les causes sont multiples� Nous avons un retard en mati�re d�ouvrages d�art. Il y a �galement un retard sur les d�viations des r�seaux. D�apr�s les derni�res informations en notre disposition, nous avons un retard approximatif de 3 mois. L�essentiel est que nous avons un engagement de la part du chef de file pour la fin des travaux du premier secteur ( Bordj-El-Kiffan/ les Bananiers) pour le mois d�ao�t 2009. Et le deuxi�me secteur qui va jusqu�aux Fusill�s, il est pr�vu pour janvier ou f�vrier 2010. A partir de l�, d�buteront les essais. On estime � 6 mois la marche � blanc.
Les autorit�s sont-elles inform�es de la situation ?
Les autorit�s sont inform�es et elles nous rendent visite. Nous envoyons des rapports mensuels au minist�re des Transports. Les autorit�s locales sont impliqu�es dans le projet.
T. H.
MOHAMED HAKEM, RESPONSABLE DE LA COMMUNICATION DE L�ETRHB :
�Les �tudes sont s�questr�es�
L�ETRHB (Entreprise de travaux routiers, hydrauliques et b�timent) rejette la responsabilit� des retards dans la r�alisation du tramway d�Alger sur le chef de file du groupement M�dit�rrail. Selon Mohamed Hakem, responsable de la communication du groupe Haddad, Alstom �s�questre les �tudes� et agit en pr�dateur.
Le Soir d�Alg�rie : Un retard est constat� dans la r�alisation du projet de tramway d�Alger. Quelles sont, selon vous, les raisons de ce retard ?
Mohamed Hakem : Effectivement, un grand retard d� aux �tudes est constat� dans la r�alisation de ce projet strat�gique. La premi�re raison est exog�ne et objective car les �tudes de d�viation des r�seaux fournies par les concessionnaires �taient sommaires. Elles ont �t� reprises par Alstom avec des r�sultats semblables, ce qui n�est pas permis pour une multinationale de cette envergure. La deuxi�me raison est endog�ne et subjective car les �tudes sont exag�r�es. Elles sont actuellement s�questr�es pour des raisons que nous ignorons. Plus de la moiti� des d�lais sont �coul�s et nous n�avons pas encore les �tudes BPE, notamment pour les ouvrages d�art.
L�EMA estime que l�ETRHB a �t� d�faillante dans certaines parties qui lui ont �t� attribu�es�
En aucun cas l�ETRHB n�a constitu� un probl�me quelconque pour la r�alisation de ce projet car elle n�intervient qu�en aval du processus, � savoir lorsque les �tudes sont approuv�es et valid�es. La seule chose que l�on puisse reprocher � l�ETRHB est de s��tre mobilis�e depuis janvier 2007, avant m�me la signature du contrat, sans pour autant avoir per�u un dinar � ce jour.
Quelle est actuellement la situation au sein du groupement M�dit�rrail ?
L�absence volontaire de concertation de la part du chef de file, la non-mise en place des organes de gestion pr�vus � cet effet, l�exclusion de l�ETRHB et la pr�dation du chef de file font que la situation n�est pas bonne. A Constantine et � Oran, o� Alstom n�est pas chef de file, les travaux semblent se d�rouler normalement.
On �voque des n�gociations entre Alstom et Todini pour le retrait total de l�entreprise italienne du groupement. Une proposition similaire a-t-elle �t� faite � l�ETRHB ?
Nous avons effectivement pris connaissance d�un �change de courrier entre Alstom et Todini �voquant ce retrait. Todini pour des raisons �conomiques et Alstom pour d�faillance. Dans les deux cas, cette op�ration n�est pas l�gale et n�est pas conforme aux dispositions de la convention r�gissant le groupement M�dit�rrail, conjoint et solidaire, notamment son article 16. En ce qui nous concerne, cette question n�est pas �voqu�e. Elle n�est pas et ne sera pas � l�ordre du jour. L�ETRHB est une entreprise nationale et citoyenne.


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