Abdelaziz Belkhadem devra animer une conf�rence de presse le 2 juillet prochain au Palais de la culture � l'occasion du 46e anniversaire de l'ind�pendance du pays qu�organise le parti sous le th�me g�n�rique �la promotion de l�individu et les d�fis de la mondialisation �. Ce sera sa premi�re sortie m�diatique en tant qu'ex-chef du gouvernement dont le limogeage impr�visible a d�rout� plus d'un. Que va dire Belkhadem en guise d'argument � son �viction � laquelle ni la classe politique, encore moins ses militants, qui ont re�u une v�ritable douche froide suite � l'annonce de son d�part impromptu de la t�te du gouvernement, ne s�attendaient ? Pour Sa�d Bouhadja, le charg� de la communication, �ce n�est pas un limogeage mais une simple man�uvre tactique�. Notre interlocuteur encha�ne : �Belkhadem demeure un ministre d�Etat, repr�sentant personnel du pr�sident.� Un statut qui le maintient dans le giron du s�rail. �Il aura la charge, poursuit-il, de mener la campagne pour l��lection pr�sidentielle en faveur du pr�sident de la R�publique. Chose qu�il ne pourrait pas faire s�il avait la charge du gouvernement. � A la question de savoir si la direction va continuer � soutenir Boutelika en d�pit du fait qu�il a �vinc� Belkhadem de la t�te du gouvernement alors qu�il y a deux ans, un v�ritable forcing a �t� engag� pour exiger que ce soit le parti de la majorit� parlementaire qui jouisse du pouvoir ex�cutif, le charg� de la communication du FLN r�torque : �Nous continuerons � soutenir Bouteflika comme nous l�avons fait pour la charte pour la paix et la r�conciliation nationale. Nous attendons l�annonce de la r�vision constitutionnelle pour organiser le conseil national et pl�bisciter Bouteflika.� En d�pit de cet optimisme b�at dont fait preuve ce membre de la direction, il n�en demeure pas moins que le FLN traverse une nouvelle crise qui ne va pas conna�tre son �pilogue de sit�t. Le d�part de Belkhadem affaiblit consid�rablement la position du parti qui se �d�sagr�ge � au fil du temps d�abord pour des consid�rations d�ordre organique � nombre de structures de base n�ont pas �t� mises en place � sans compter que les rangs du parti n�arrivent pas � se souder pour cause de manque de l�gitimit�, cons�quence du 8e congr�s bis dont les r�solutions sont toujours d�cri�es. Trois ans apr�s l�organisation du congr�s dit r�unificateur, l�eau ne coule toujours pas sous les ponts. Le d�sormais ex-chef du gouvernement est dans une situation des plus critiques apr�s le camouflet que lui a inflig� le pr�sident de la R�publique en le poussant vers la porte de sortie de fa�on cavali�re. Si son avenir au sein du gouvernement a �t� scell� avec le retour tonitruant et triomphal du patron du RND, Ahmed Ouyahia, son avenir � la t�te du FLN est des plus incertains. Il risque, en effet, de subir le m�me sort. Son limogeage par une simple notification de la pr�sidence et sans que Bouteflika le re�oive, comme le veulent les us et coutumes, le met dans une mauvaise posture. Il a tout du �courtisan� tomb� en disgr�ce, devenu la proie facile de ses d�tracteurs qui r�clament avec acharnement sa t�te. Rencontr�s au si�ge du FLN, des cadres faisant partie du mouvement des contestataires qui se recrutent dans les rangs des �l�galistes � veulent reprendre les r�nes du parti dont ils accusent la confiscation par �les redresseurs� qui en ont fait un parti au service de Bouteflika et de son clan. Les initiateurs de ce mouvement, cr�� suite aux derni�res �lections l�gislatives, ont d�cid� de passer � la vitesse sup�rieure profitant du �l�chage� en haut lieu dont a fait l'objet le secr�taire g�n�ral du parti pour r�clamer ni plus ni moins que son d�part, �ayant montr� ses limites dans la gestion des affaires du parti�. Cette demande est devenue de plus en plus pressante et ils comptent en faire part � la prochaine r�union du secr�tariat ex�cutif. Certains de ces cadres ont m�me d�croch� de leurs bureaux le tableau repr�sentant le pr�sident pour d�noncer ce qu'ils appellent �le culte de la personnalit� �. Les noms de Abdelkader Bounekraf, Abdelkrim Abada ou encore Abdelkrim Ghrieb et m�me Ali Benflis, qui a connu les affres �du l�chage� en 2004 du m�me pouvoir, sont avanc�s pour remplacer Belkhadem � la t�te de la formation politique. L'on se souvient que l�ancien secr�taire g�n�ral du FLN a pris le chemin des Lieux Saints pour prendre ses distances. Apr�s ses d�boires politiques, Belkhadem est parti pour une �omra� d�s la passation des pouvoirs avec le leader du RND Ahmed Ouyahia. Par ailleurs, le m�contentement gronde aussi au niveau de la base. Ainsi, le mouvement de dissidence du centre conduit par Ahmed Arbouche appelle �tous les militants au niveau des mouhafadhas � se pr�parer pour un rassemblement au niveau du si�ge du parti�. Les contestataires exigent, dans un communiqu� rendu public, �l�organisation d�un congr�s extraordinaire qui �tudiera toutes les questions organisationnelles et organiques et qui clarifiera les horizons du parti�. Ils veulent �le retour aux anciennes structures tels le bureau politique et le comit� central et donner � la base ses pr�rogatives au lieu de constituer un conseil national compos� de 500 personnes dont certaines n�ont m�me pas de carte de militant�. Ils vilipendent avec ironie la direction du parti qui consid�re la perte des centaines de si�ges au niveau national et local comme une r�ussite et l��loignement du parti de la chefferie du gouvernement comme �tant une promotion. Belkhadem, rest� sourd aux appels de la base, va-t-il poursuivre sa politique de l�autruche en courbant davantage l��chine ou va-t-il, sous la pression, quitter le parti en attendant que le vent tourne en sa faveur ?