Il n�y a aucune raison de ne pas reconna�tre le combat des Alg�riens d�origine europ�enne pendant la guerre de R�volution. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - C�est le message qu�ont lanc� hier Zohra Drif- Bitat, Louisette Ighil Ahriz, Djamila Bouhired et d�autres anciens moudjahidine. Bien plus qu�un hommage, certains estiment que pour r�tablir l�histoire, des c�r�monies officielles doivent leur �tre consacr�es tandis que d�autres r�clament que leurs noms figurent sur les institutions � l�image des moudjahidine et martyrs alg�riens. Les pouvoirs publics d�tiennent d�ores et d�j� un �dossier� sur le projet de baptisation d�un �difice au nom de Maillot mais n�ont toujours pas donn� leur accord. Pour la s�natrice Zohra Drif-Bitat, l�amn�sie qui a frapp� l�Alg�rie constitue un �d�rapage sans pr�c�dent qui n�honore pas la R�volution qui avait pour principe fondateur le respect des droits universels�. L�invit�e du Forum d� El Moudjahid, dans le cadre d�un d�bat initi� par l�association Macha�l Echahid, a tenu � rappeler que la proclamation de la R�volution s�est adress�e � tous les Alg�riens, sans distinction d�origine ou de confession. Sans d�tour, la s�natrice dira : �Je suis choqu�e du d�rapage qui s�est produit ces derni�res ann�es. Je suis troubl�e que l�Organisation nationale des moudjahidine ne prenne pas en charge les comm�morations pour les moudjahidine et les martyrs d�origine europ�enne comme elle le fait pour les Alg�riens de souche. Je suis contre le fait d�en faire une cat�gorie � part alors que beaucoup se sont engag�s et sont morts pour l�ind�pendance de l�Alg�rie.� Exemple � l�appui, Mme Bitat ajoutera que Hassiba Ben Bouali a commenc� � activer dans le r�seau des fr�res Timsit, des Alg�riens d�origine europ�enne. Pour Mme Bitat, un retour aux principes de la R�volution est n�cessaire. Une proposition que partage Mme Ighil Ahriz qui rappelle qu��� l��poque, nous �tions fr�res et s�urs. On ne se souciait ni de l�origine, ni de la confession. Je me rappelle qu�� Barberousse, le dortoir �tait rempli d�Alg�riennes d�origine europ�enne. Nous avons partag� beaucoup et il ne faut pas oublier que dans leurs pays d�origine, ils sont consid�r�s aujourd�hui encore comme des harkis�. Peu bavarde, Mme Bouhired a, quant � elle, dit : �Je n�oublierai jamais le jour o�, en arrivant � Barberousse, je me suis aper�ue que la majorit� des d�tenues �taient d�origine europ�enne. Je n�ai jamais oubli� mes fr�res et mes s�urs. Depuis 45 ans, je pense � eux�. Un t�moignage suivi de beaucoup d�autres et qui vont tous dans le m�me sens : la n�cessit� de reconna�tre officiellement l�apport des milliers d�Alg�riens au combat pour l�ind�pendance.