Les parlementaires sont depuis hier en vacances. Lors des traditionnels discours de cl�ture de session, les deux pr�sidents de chambre du Parlement ont pr�f�r� faire l�impasse sur la lancinante question de la r�vision constitutionnelle. Pour sa part, Ahmed Ouyahia se dit pr�t � dynamiser l�action de �l�appareil de l�Etat�, quitte � passer outre les dispositions de la Constitution. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - La position de Abdelaziz Ziari et de Abdelkader Bensalah est tout � fait logique : pourquoi aborder un dossier aussi sensible que la r�vision constitutionnelle lorsque le premier concern�, Abdelaziz Bouteflika en l�occurrence, a choisi de ne pas l��voquer dans son discours du 5 juillet. Une logique respect�e � la lettre par le pr�sident de l�Assembl�e populaire nationale qui, rappelons-le, n�avait pas h�sit� � annoncer un amendement de la loi fondamentale au courant du mois de mars. Echaud�, Ziari s�est montr� fort prudent. Pour sa part, Abdelkader Bensalah a opt� pour une autre strat�gie : celle des sous-entendus. Discours-programme Le pr�sident du S�nat a r�ussi le tour de force d��viter de parler de l�amendement de la Constitution tout en �voquant le r�le incontournable de Abdelaziz Bouteflika dans les ann�es � venir! �Le discours du pr�sident de la R�publique, prononc� devant les cadres du minist�re de la D�fense nationale, est arriv� � point nomm�. Il a permis de mettre le doigt sur les blessures et de d�terminer les priorit�s du gouvernement (�) C�est v�ritablement un discours-programme qui peut �tre appliqu� durant les ann�es � venir et de l�, nous sommes tous tenus d�en appliquer le contenu�, lancera Abdelkder Bensalah. De son c�t�, Ahmed Ouyahia a indiqu� que cette r�vision aura lieu au moment opportun. �Koul otla fiha khir (il y a du bon dans tout ajournement)�, dira le chef du gouvernement en marge de cette c�r�monie de cl�ture de session. Les priorit�s d�Ouyahia Interpell� sur les priorit�s de son action � la t�te de l�ex�cutif, Ahmed Ouyahia souligne que tous les dossiers sont �prioritaires �. �On ne peut pas singulariser un �l�ment ou un autre. J�ai une mission de chef du gouvernement, je dois veiller � la continuit� de l�effort de l�Etat et de le dynamiser pour concr�tiser le programme du pr�sident de la R�publique. Il est clair que la mise en �uvre du programme du pr�sident de la R�publique est de faire en sorte que l�appareil de l�Etat � le gouvernement et l�administration � se mette davantage au travail. Ils sont dans une conjoncture de cong� mais nous allons faire en sorte que la p�riode de juillet, ao�t et Ramadan qui arrive en septembre, soit rentabilis�e au maximum�, a pr�cis� Ouyahia qui ne manque pas de lancer une pique � l�adresse de son pr�d�cesseur en appelant � �davantage de travail�. �Marginalisation de l�institution parlementaire� Sauf que le retour d�Ouyahia � la t�te de l�ex�cutif d�bute par une violation flagrante de la Constitution. En effet, en vertu de l�article 80 de la Constitution, le chef du gouvernement se doit de pr�senter son programme devant le Parlement. La loi fondamentale n�en est pas � une violation pr�s, puisque avant son limogeage, Abdelaziz Belkhadem a �omis� de pr�senter sa d�claration de politique g�n�rale devant les repr�sentants du pouvoir l�gislatif. Une situation r�prouv�e �� titre anonyme � par une grande majorit� de parlementaires. Seul le groupe parlementaire du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie a os� d�noncer ouvertement ce qu�il consid�re �tre une �marginalisation de l�institution parlementaire �. �Le respect du droit par les dirigeants n�a jamais �t� un souci majeur du r�gime alg�rien depuis l�ind�pendance. C�est de cet abus que tire sa raison d��tre la d�saffection des citoyens devant leur Etat. Instance de l�gislation et de contr�le de l�action gouvernementale, le Parlement est r�duit � une fonction-alibi de la fa�ade d�mocratique que le pouvoir cultive � destination de l�ext�rieur. Le ph�nom�ne n�est pas une nouveaut� mais la culture du viol de la Constitution s�est particuli�rement syst�matis�e depuis 1999�, note le groupe parlementaire du RCD dans un communiqu� de presse rendu public hier. De son c�t�, le pr�sident du groupe parlementaire du Mouvement de la soci�t� pour la paix � l�Assembl�e a tent� de justifier la d�fection de Belkhadem et d�Ouyahia. �Le pr�sident trouve toujours le moyen de proc�der aux changements � la t�te de l�ex�cutif en fin d�ann�e. Ce qui emp�che les concern�s (les chefs de gouvernement) de pr�senter le bilan et le programme. � L�argument du repr�sentant du MSP (parti membre de l�Alliance pr�sidentielle) est des plus �tranges puisque, th�oriquement, rien n�a emp�ch� Belkhadem et Ouyahia de se conformer aux dispositions de la Constitution. T. H. RECONCILIATION NATIONALE Rejet de 30 % des dossiers Le ministre de la Solidarit� nationale a indiqu� hier que son d�partement a rejet� 30% des dossiers d�indemnisation pr�sent�s par les familles victimes dans le cadre de la �r�conciliation nationale�. Selon Djamel Ould Abb�s, qui s�exprimait en marge de la cl�ture de la session parlementaire, ces dossiers n��taient pas �conformes�.