�M�me si nous restons profond�ment attach�s � la paix, m�me si nous sommes fondamentalement un peuple de paix, le blocage actuel du processus pouvant aboutir au droit du peuple sahraoui � l�autod�termination, tel que stipul� par les Nations-Unies, par le r�gime colonial marocain, pourrait nous pousser in�vitablement � reprendre les armes.� Mme M�riem Salek Hamada, la ministre de l�Enseignement et de l�Education sahraouie, qui accompagnait la caravane politique et culturelle, et qui �tait, pendant deux jours, l�h�te de la wilaya de Bouira, reste persuad�e que le dernier conflit de d�colonisation en Afrique ne pourra trouver une solution juste et �quitable qu�avec la pression continue et sinc�re de la communaut� internationale et toutes ses instances actives sur le r�gime royal marocain. Lors d�une conf�rence de presse, organis�e lundi dernier en marge des festivit�s de la caravane, la ministre sahraouie a fait une br�ve r�trospective sur l�histoire du Polisario et sa naissance au lendemain du d�part de l�Espagne, le 10 mai 1974, et l�envahissement par le Maroc des territoires sahraouis et le d�but de la lutte arm�e le 20 mai 1974 ; la signature, apr�s 16 ans de lutte arm�e, des accords portant tr�ve entre le front Polisario, seul et unique repr�sentant du peuple sahraoui, et le Maroc, sous l��gide des Nations-Unies et, enfin, les multiples tergiversations marocaines qui ont fait retarder l�aboutissement d�une solution depuis 18 ans d�j�. A propos de ces tergiversations, Mme la ministre dira que m�me l�ancien �missaire des Nations unies, James Baker qui avait d�missionn� de son poste, l�avait clairement d�clar� en disant que des parties influent sur certains Etats et font tout pour que le conflit perdure pour en tirer profit. Cela en rappelant que 81 pays au monde reconnaissent la RASD (R�publique arabe sahraouie d�mocratique) et poss�dent des repr�sentations diplomatiques sahraouies au niveau de leurs capitales, et, surtout, et cela est un point essentiel sur lequel la ministre insiste, qu�aucun pays au monde ne reconna�t la souverainet� du Maroc sur les territoires sahraouis. Et, parlant des territoires occup�s, l�h�te de la ville de Bouira a �voqu� les exactions et toutes les tortures et autres atteintes aux droits de l�homme, que le peuple sahraoui vivant dans ces territoires subit quotidiennement. Depuis 2005, gr�ce � l�Intifadha (soul�vement) dans ces territoires, le r�gime marocain, qui a toujours mis une chape de plomb sur ce conflit de d�colonisation, en avan�ant toujours des arguments selon lesquels le peuple r�sidant dans les territoires occup�s vit d�cemment sous le r�gime monarchique, ces derniers ont vol� en �clats. La r�pression sanglante subie par le peuple sahraouie le 21 mai 2005, lorsque des milliers de gens �taient sortis dans les rues des villes occup�es, en brandissant le drapeau de la RASD et en revendiquant son ind�pendance, n�avait pas d��gale. L�opinion internationale, gr�ce � l�internet et autres moyens de communication sophistiqu�s comme les portables, a fini par prendre conscience de ce qui se d�roule dans ces territoires. Des photos d�enfants, de femmes, de vieillards et de vieilles, tabass�s, battus � mort et emprisonn�s, ont fait le tour du monde, mettant � nu le r�gime r�pressif marocain. Pour se d�barrasser de ce lourd fardeau que sont les prisonniers, le r�gime colonial marocain n�a pas trouv� mieux que de tabasser � mort les meneurs des manifestations avant de les jeter dans la rue en leur interdisant tout acc�s aux soins dans les h�pitaux. �Les proches les accueillent et leur prodiguent des soins traditionnels, pas toujours efficaces, h�las !�, dira entre autres la ministre. Et, toujours � propos de ces r�pressions, Mahmoud Khatri, pr�sent lors de cette conf�rence, a bien voulu livrer son t�moignage, lui qui �tait pr�sent dans les territoires occup�s lors de la r�pression sanglante de mai 2001, avant de s��vader et rejoindre les territoires lib�r�s. Il citera le premier martyr de l�Intifadha, Hamoud Lambarki, tomb� sous les balles du r�gime royal marocain le 30 octobre 2005. Depuis, plus de 50 meneurs de l�Intifadha sont intern�s dans les ge�les marocaines et 526 autres sont port�s disparus et personne ne conna�t leur sort. Ces disparus civils sont � ajouter aux disparus de guerre (1970- 1990) qui sont au total 191, dont le premier �tait, sous le r�gime de l�occupation espagnole, Sid Brahim Bassem, disparu depuis maintenant 38 ans. La ministre de l�Enseignement, qui rendra un hommage particulier � l�Alg�rie et, ses dirigeants, surtout Boumediene et Bouteflika, pour leur solidarit� agissante envers le peuple sahraoui et ses dirigeants, parlera du soutien av�r� de tous les peuples, malgr� les positions ambigu�s de leurs dirigeants � l�exemple du r�gime socialiste espagnol, de l�Etat fran�ais ou de l�administration am�ricaine, dont le lobby juif est tr�s influent, et qui tergiversent dans leurs positions officielles, alors que leurs peuples sont aux c�t�s du peuple sahraoui. Sur ce point, elle parlera de certains r�gimes arabes et son �tonnement de les voir tourner le dos � la cause sahraouie bien que la RASD soit avant tout un Etat arabe. En somme, la ministre, qui reste convaincue que le peuple sahraoui finira t�t ou tard par recouvrer son ind�pendance, n��carte plus le retour aux armes pour ce faire, et �voquera m�me les efforts du front Polisario dans le renforcement de son arsenal de guerre, en ayant confiance quant aux soutiens des pays fr�res, dont l�Alg�rie. Signalons que la caravane politico-culturelle est compos�e, outre Mme la ministre, de Hamoudi Lebsir, pr�sident de la commission des affaires �trang�res au niveau du Parlement sahraoui, de Sid Mahmoud Aka�, coordinateur au niveau de l�ambassade de la RASD en Alg�rie, ainsi que des repr�sentants de la wilaya d�Ousred, dans les territoires lib�r�s de la RASD. La caravane devait sillonner 12 wilayas de l�est du pays, afin de faire conna�tre au peuple alg�rien, dans l�Alg�rie profonde, les traditions et les coutumes du peuple sahraoui, ainsi que les exactions qu�il subit dans les territoires occup�s � travers une exposition de photos et des conf�rences. Parall�lement � cela, une soir�e artistique est organis�e lors de chaque halte pour faire conna�tre la musique du terroir du peuple sahraoui.