Les événements pourraient prendre une direction ni voulue, ni souhaitée tant par la communauté internationale, que par les Sahraouis eux-mêmes. La lutte du peuple sahraoui pour son droit à l'autodétermination constitue toujours l'objet d'un débat à travers le monde. Les résultats mitigés des négociations qui ont eu lieu, sous l'égide de l'ONU, entre le Maroc et le Front Polisario, n'incitent pas, en vérité, à l'optimisme. Aussi, cette incertitude fait-elle craindre un durcissement des positions des deux parties en conflit, le Royaume du Maroc et le Polisario. Dès lors, les événements pourraient prendre une direction ni voulue, ni souhaitée tant par la communauté internationale, que par les Sahraouis eux-mêmes, qui pourraient cependant être contraints de revoir la position qui a toujours été la leur, qui privilégie la négociation pour arriver à une solution du conflit. Dans cette perspective, les Sahraouis sont restés mobilisés pour toute éventualité. Ce qu'a encore réaffirmé Mme Hamada, ministre sahraouie de l'Enseignement et de l'Education, lors de son passage à Bouira «Si cela nécessite de prendre les armes, les Sahraouis ne ménageront aucun effort pour arracher leur liberté», a ainsi déclaré Meriam Sallek Hamada, lors d'un point de presse organisé, dans la soirée d'avant-hier, à Bouira. Ce qui veut dire que les Sahraouis, qui ne négligent aucune opportunité pour trouver un consensus équitable avec le Royaume chérifien, restent toutefois prêts à reprendre les armes, comme affirmé par Mme Hamada. Cette dernière souligne que Rabat, rechigne à appliquer les résolutions du Conseil de sécurité pour trouver une issue au contentieux qui ne peut être que l'autodétermination du peuple sahraoui. «Le Maroc est derrière tous les blocages que connaît la cause sahraouie», ajoute la ministre. Concernant cette mise en garde, la représentante de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), affirme qu'en cette période, l'une des priorités est de renforcer l'armée, comme de briser le blocus médiatique sur la question sahraouie et le repeuplement des territoires libérés. Cette position est inspirée, selon Mme Hamada, par le 12e congrès du Front Polisario, tenu au mois de décembre 2007. Par ailleurs, la ministre sahraouie se trouve à Bouira à l'occasion du passage, dans cette wilaya, de la caravane politico-culturelle de solidarité avec le peuple sahraoui, qui a commencé par Bouira et sillonnera 12 autres wilayas du pays, a indiqué Mme Hamada, laquelle a souligné que le but de cette caravane est de faire connaître la cause sahraouie au peuple algérien. Et aussi de porter à la connaissance de l'opinion publique algérienne les souffrances quotidiennes du peuple sahraoui et les pratiques inhumaines infligées par les soldats du roi dans les territoires sahraouis occupés. Comme elle a tenu à remercier l'Etat et le peuple algérien pour leur aide et leur position vis-à-vis de la cause sahraouie.