Aujourd�hui, la consommation de la baguette de pain am�lior� est en nette r�gression. Jadis tr�s pris�e, elle conn�t un succ�s retentissant et les boulangeries ne d�semplissaient jamais. Une aubaine pour les boulangers qui surent exploiter � merveille ce filon pour ne pas dire ce don du ciel. Des fours modernes prirent le relais et le boulanger n�a pas � attendre la sonnette de la minuterie pour se lever et sortir ses �normes casiers pivotants o� s�empilent ces baguettes dont les miettes s�effritent et les m�nag�res en connaissent un bout sur la question puisque, pour certaines, la t�che de nettoyer le tapis ou la nappe leur incombe. Auparavant, dans nos anciens boulangeries, le four est soigneusement pr�chauff� et le gueulard utilis� servait � disperser la flamme, puis des palettes en bois d�posaient doucement et d�licatement ces bouts de pain qui, � la sortie, sentaient merveilleusement bon. Aujourd�hui, les gargotes, les restaurants, les vendeurs ambulants d�pendent malheureusement de ces baguettes et personne n�ose crier le contraire. D�ailleurs, une �tude annonc�e dans une des �ditions du Soir d�Alg�rie d�montre simplement que ce pain am�lior� nuit � la sant�. Devant les boulangeries, c�est la ru�e, on peut apercevoir des bras ballants et vigoureux emporter des baguettes et le comble, souvent mises dans des sacs en plastique qui ne sont pas destin�s � l�alimentation. Bien au contraire ! Et pourtant ! Ce pain chaud finit par se ramollir puisque condamn� � demeurer �touff� jusqu�� la maison o� des mains s�empressent d�en pr�lever un morceau de choix et de l�envoyer au fond du gosier bien avant l�heure du repas, puisque chez nous, pratiquement sur l�ensemble du territoire, ces horaires ne sont jamais fixes et demeurent tributaires de mauvaises habitudes alimentaires dont les cons�quences sont, h�las, catastrophiques pour la sant�. Tous finissent par trouver leur compte, les uns se remplissent la panse, les autres les poches. Mais qu�en est-il aujourd�hui ? Certains d�noncent les produits rajout�s et m�lang�s � la p�te. Comment attirer l�attention du commun des mortels sur ce ph�nom�ne qui fait l�objet d�articles de presse et de sujets de conversation. Beaucoup prennent leurs distances et boudent ce pain am�lior� et s�empressent de d�nicher une boulangerie capable de r�pondre � leurs besoins : une baguette � l�ancienne. Les anciens fours commencent � refaire surface et � �merger pour s�octroyer une client�le toujours fid�le et nombreuse. A Adrar plusieurs sortes de pain sont propos�s au niveau des familles khobz ennour, khobz el gola, el kasra, etajin. Toute cette vari�t� dont la pr�paration requiert des mains expertes et habiles vous donne l�eau � la bouche et les d�guster (ces pains) c�est les appr�cier, les adopter. La farine utilis�e provient directement du bl� moulu localement chez le meunier du quartier qui conna�t bien son m�tier. Le plat en bois ( gassa�) est l�ustensile de choix et tr�s recommand�. Le temps de repos de la p�te, une fois malax�e est indispensable et la cuisson rel�ve du grand art. Parfois, on a recours � de vieilles cruches. La p�te fine est �tal�e directement sur les parois de la cruche chauff�e de l�int�rieur. Parfois, ce sont des buses en ciment qui sont utilis�es. Sauf que cette fois, la p�te est mise � l�int�rieur m�me que des flammes cuisent �galement de l�int�rieur. L� au moins on sait ce qu�on mange ! Par contre, dans certains boulangeries, la farine est puis�e directement du sac dans le p�trin sans passer par le tamis et le consommateur n�est jamais � l�abri de surprises d�sagr�ables (clous, divers objets h�t�roclites...) Un cas qui vous lancine !