La r�vision du dispositif de retraite sans condition d��ge �dispositif dont le co�t est d�sastreux pour la Caisse nationale de retraite (CNR)� est devenue indispensable. Plus le gouvernement tarde � le faire, plus le d�s�quilibre financier de la CNR ira en s�accentuant. Depuis la mise en application de l�ordonnance 97-13 du 31 mai 1997, portant facilitation de d�part � la retraite avant l��ge l�gal de 60 ans, nous n�avons cess� de rappeler que lorsque la d�cision d�accorder ce nouvel avantage aux travailleurs qui ont cotis� pendant 32 ans avait �t� prise, aucun financement n�avait �t� pr�vu pour faire face aux charges exceptionnelles et importantes attendues. On se rend bien compte aujourd�hui que ce fut une erreur monumentale d�avoir pris une mesure aussi dangereuse pour l��quilibre financier de la CNR, malgr� les avis n�gatifs exprim�s par le Cnes, saisi � l��poque par les services du chef du gouvernement. La d�cision de la tripartite a donc �t� prise en connaissance de cause et tout le monde avait compris en fait qu�elle rev�tait un caract�re politique, en permettant � des milliers de travailleurs menac�s par les compressions impos�es aux entreprises, de jouir sans d�lai et quel que soit leur �ge, d�une retraite compl�te apr�s 32 ann�es de travail valid� ou d�une retraite proportionnelle s�ils sont �g�s de 50 ans. A la fin de l�ann�e 2004, le co�t de cette op�ration support�e uniquement par la CNR, et qui s�est effectu�e sans aucune charge pour les finances de l�Etat, a atteint un montant incroyable de 141 milliards de dinars pour 280 000 d�parts � la retraite avant l��ge l�gal, montant qui n�a cess� d�augmenter apr�s 2004 ! Cette somme, les retrait�s la r�clament � l�Etat pour compenser les pertes subies par la CNR, oblig�e d�appliquer une ordonnance qui porte en elle les germes de destruction de tout le syst�me de retraite. Cela est du domaine du possible, d�autant que l�aisance financi�re actuelle au niveau de l�Etat plaide pour un tel geste. Les retrait�s ont le sentiment d�avoir �t� frustr�s � travers cette op�ration � un moment o� justement, ils s�attendaient � l�am�lioration substantielle de leur maigre pitance. En fin de compte, le constat est que l�argent de la retraite a servi � sauver des milliers de licenci�s potentiels qui allaient in�vitablement se retrouver � la rue sans aucun revenu. Mais le risque pris est immense et le danger d�effondrement du syst�me n�est pas encore aujourd�hui totalement �cart�. Alors, les retrait�s estiment qu�il est juste que l�Etat verse � la CNR une compensation, afin de ne plus jamais recourir � de tels proc�d�s, surtout lorsqu�il s�agit de puiser dans les caisses de la retraite pour r�soudre des probl�mes d�ordre �conomique ou politique conjoncturels. Cela permettra au moins � la CNR de disposer d�un fonds de r�serve important qui garantira une s�curit� dans le payement, r�gulier et � terme, des pensions.