Le mercure grimpe, le thermom�tre s�affole, la m�t�o affiche des couleurs estivales. Les g�rants de salon de d�gustation de glaces se frottent les mains. Le son du tiroir-caisse, sans cesse sollicit�, est la plus belle des m�lodies. Les serveurs, bras ploy�s sous le poids d��normes plateaux charg�s de glaces, plus all�chantes les unes que les autres, ne savent plus o� donner de la t�te. En apr�s-midi ou en soir�e, en famille ou entre amis, les terrasses du littoral et les salons de la capitale ne d�semplissent jamais. Des milliers de coupes glac�es, saupoudr�es de cacahu�tes et d�cor�es de fruits, de chocolat, de chantilly, sont ainsi d�gust�es. La Dolce Cabana, �a sonne comme en Italie mais �a se passe � Alger. Un salon de glaces branch�, � la rue Victor- Hugo, qui attire un nombre impressionnant d�amateurs de cr�mes glac�es. Les clients entre 7 et 77 ans, avec une pr�dominance des 14-30 ans, jouent des coudes pour arracher un cornet (60 DA). �Mettez-moi une boule de mangue, une au miel et une aux dattes�, s��crie une jeune fille, entour�e d�une bande d�amis. Ici les glaces font un pied-de-nez � la fili�re industrielle, privil�giant la glace artisanale, ce qui a largement contribu� au succ�s de cette enseigne. �Nous avons os� renouer avec la cr�me artisanale qui met en valeur des go�ts plus naturels. Nos glaces sont � base de v�ritables fruits sans colorants, ni additifs chimiques�, explique le g�rant Yahiaoui Nadir (31 ans). Caf�, citron, mangue, poire, mandarine, fraise, chocolat, griotte (vari�t� de cerise), r�glisse, datte, miel, p�che... la carte d�cline une vingtaine de sp�cialit�s selon la disponibilit� des fruits de saison. �Nous bannissons l�utilisation de colorants, pr�f�rant le fruit directement�, atteste le g�rant. En solo ou par petites grappes, les estivaliers marquent une halte rafra�chissante dans ce glacier. Une petite pause aussi pour cette maman charg�e de paquets et accompagn�e de ses deux filles. �On prend 10 minutes pour nous rafra�chir et soulager nos pieds en compote avant de poursuivre notre shopping �, lancent-elles tout en savourant un �norme cornet panach�. Et pour ceux qui ne sont pas tr�s press�s et dont le portefeuille est un peu mieux garni, il y a l��tage au-dessus, o� on sert des coupes glac�es (320 DA). Un escalier �troit en bois vous m�ne dans un salon aux murs couleurs pastels. Des rires joyeux et des �clats de voix fusent d�une table o� un groupe de jeunes filles et gar�ons discutent. �Nous nous sommes retrouv�s ici pour f�ter notre r�ussite au bac�, s��crient-ils, les yeux p�tillants de bonheur. Banana split, truffe, chocolat li�geois, p�che melba, dame blanche, marquise aux fraises... le tout arros� de nuages de chantilly. Les petites cuill�res s�activent et les langues se d�lient pour �voquer des projets d�avenir. M�me si les glaciers r�alisent leurs meilleurs chiffre d�affaires durant l��t�, ces commerces restent ouverts toute l�ann�e. Les hivers n��tant plus aussi rigoureux que dans le pass� (r�chauffement climatique oblige), il n�est pas rare de voir des familles enti�res s�y attabler par des apr�s-midi hivernales ensoleill�es. Confirmation de Hamza, g�rant de la Rose des Sables, salon de glaces ayant pignon sur rue, � la rue Hassiba- Ben-Bouali. �Les vrais amateurs de cr�mes glac�es n�attendent pas l��t� pour faire des d�gustations. Ils en consomment 12 mois sur 12. Notre activit� ne se limite donc pas � la saison estivale �, soutient-il. Entre amis, en famille, en couples... le flot des amateurs de gourmandises glac�es ne s'interrompt qu�� une heure tardive de la nuit. Ici, les prix de glaces d�marrent � 140 DA. Le cr�ponn� au citron compte de nombreux adeptes. �C�est la glace qui se vend le plus�, confie Hamza. Et pour ceux qui pr�f�rent l�h�risson � la chantilly (190 DA), le chocolat li�geois (190 DA) ou la p�che melba (210 DA), il n�y a qu�� lever le doigt. Dans le pr�sentoir, on trouve des bombes glac�es (entre 300 DA et 580 DA), des bo�tes de cr�me d�un litre (150 DA), des petits pots light (35 DA). �Les diab�tiques viennent aussi partager un moment de convivialit� en famille sans la frustration de regarder les autres savourer une glace qui leur est interdite�, commente Hamza. Ce salon de d�gustation commercialise �galement des barres napolitaines qui ont peu � peu disparu des pr�sentoirs des glaciers, d�tr�n�es par les bo�tes de cr�me industrielles (seuls quelques rares clients les anciens), ont maintenu la tradition. Certaines ma�tresses de maison l�ach�tent (en barres ou en formes circulaires). Elles la d�corent � leurs go�ts (cacahu�tes, pistaches, amandes). C�est un excellent rafra�chissement � servir � ses invit�s dans des soucoupes comme on le faisait avant l'av�nement des bo�tes. Cela d�note un v�ritable art de vivre !� Pur moment de plaisir et de convivialit�, les pauses glac�es attirent de nombreux inconditionnels. Quelques notes rafra�chissantes au c�ur des soir�es chaudes d��t� � Alger. Sabrina L. Email : [email protected]