Début timide des soirées ramadhanesques à Alger. L'ambiance que connaissent les différents quartiers de la capitale pendant ce mois sacré peine à s'installer. Ce n'est que lors de la troisième soirée que les familles ont commencé à sortir après le f'tour. La fréquentation des différents lieux de publics et de loisir reste, quand même, timide comparativement aux années précédentes. «Nous n'avons pas eu beaucoup de clients le premier et le deuxième jour du mois de ramadhan, même les magasins n'ont pas tous ouvert, c'était vraiment mort», nous dira un gérant d'un salon de glaces à Staouéli, un endroit fortement prisé par les estivants qui viennent déguster différentes variétés de glaces et de brochettes. Le sentiment des vacances est encore ressenti dans le quartier appelé Le Petit Paris, un endroit bondé de monde durant toute la saison estivale. La commune a maintenu le dispositif sécuritaire mis en place durant les vacances en fermant l'axe principal où sont centrés les salons de glaces et les restaurants, histoire d'assurer la quiétude des nombreux visiteurs de cet endroit. Pari difficile pour les glaces La circulation des personnes a été fluide du fait de l'importance diminution des gens qui sont venus lors de la troisième soirée de ramadhan. Les salons de glaces ont à peine repris leur activité après un petit congé qui a duré les deux premiers jours de ce mois. «Il n'y avait pas de monde, aujourd'hui ça va, les gens commencent à sortir pour déguster les glaces», nous dira un vendeur. «Les restaurants, contrairement aux salons de glaces, étaient encore fermés. Il n'y a pas d'activité durant tout le mois», dit-on. Les longues journées de jeûne qui s'ajoutent à la température assez élevée qui sévit actuellement à Alger ont beaucoup perturbé les gens. Beaucoup ont préféré le sommeil, histoire de récupérer de la fatigue accumulée durant la journée. C'est encore les vacances pour beaucoup de familles. Mais le mois de ramadhan a sérieusement influé sur les Algériens et a imposé son rythme et ses habitudes qui sont totalement différents de ceux de la saison estivale. Même si la plupart des magasins n'ont pas été ouverts ce soir-là, le service a été assuré dans sa totalité. Les salons ont préparé des coupes de glaces qu'ils ont servies aux clients, tout comme des cornets à emporter et autres variétés qui étaient au menu. Les températures excessives que connaît la capitale durant ces premiers jours de ce mois ont été pour beaucoup dans le déplacement des familles pour manger des glaces à Staouéli. C'est ce que nous ont affirmé les familles rencontrées sur place. «C'est encore les vacances pour nous. Nous venons ici pour nous amuser, il fait bon vivre. On vient profiter de la quiétude que nous offrent ces endroits de loisir très paisibles», nous dira Noureddine, un jeune originaire d'Aït Chafaâ, du côté d'Azeffoun. «J'ai payé cher pour venir profiter de ces moments de bonheur avec la famille et les amis. C'est bon, c'est extra», a-t-il ajouté, précisant qu'il est résidant actuellement à Marseille. «Mes vacances s'achèvent le 28 août. Je dois rentrer mais je vais revenir vite, ça me plaît beaucoup la vie en Algérie», nous confie encore Noureddine qui répétera à trois reprise le fameux slogan «Viva l'Algérie». La rentrée scolaire s'impose Il n'y a pas de traces de zlabia, qalbellouz ou baqlawa dans ces endroits qui laissent le champ libre aux glaces servies exclusivement aux clients. Les cafés sont, quant à eux, bondés de monde, tout comme les mosquées où les nombreux fidèles ne trouvent pas de place pour accomplir la prière des tarawih. Les retardataires se mettent à proximité de la mosquée, sur le trottoir, pour accomplir leur devoir. En dehors des glaces, beaucoup de familles ont saisi les soirées de ramadhan pour faire des achats en prévision de la rentrée scolaire qui aura lieu dans deux semaines. Les gérants des magasins ont aussi joué le jeu, en ouvrant leurs portes le soir et en présentant différents articles et vêtements aux écoliers. Des enfants accompagnés de leurs parents saisissent cette occasion marquée par la faiblesse de l'affluence des familles pour faire les meilleurs choix en termes de qualité et de prix aussi. Plages désertées Les plages, en ce début du mois, sont carrément désertées. Les aménagements faits en vue d'accueillir les estivants au bord des plages de Palm Beach ne servent plus à rien. Ces espaces sont vides le jour comme la nuit. Les gens ne vont pas à la plage après le f'tour à l'exception de quelques jeunes qui se baignent en rigolant avec leurs copains sur les jet-skis. Même les cafétérias et les salons de glaces ouverts sont «boudés» par les familles. Des jeunes gens viennent se balader sur la corniche pour prendre l'air. Les parking sont vides alors qu'il y a quelques jours seulement, les automobilistes ne trouvaient pas de stationnement dans cette plage qui connaît une affluence remarquable. Même constat à Douaouda. Les salons de glaces situés sur la RN11 reliant Alger à Tipaza n'ont pas connu d'activité pendant les deux premiers jours du mois sacré. «Ce n'est qu'hier que nous avons ouvert le salon. Aujourd'hui, il y a quelques familles qui sont installées pour déguster nos glaces, ce qui nous fait un énorme plaisir. Nous sommes disposés à leur fournir le meilleur service», nous dira le gérant du salon de glaces de Douaouda.