Trente-huit heures (lundi matin) apr�s l�agression des islamistes arm�s contre la petite localit� baln�aire de Zemmouri-El-Bahri, qui a, rappelons-le, fait 8 morts et 19 bless�s, la vie a repris ses droits. En d�pit de la hargne des sous-traitants d�Al-Qa�da contre cette commune, la population est rest�e digne, � l�image de Boubekeur qui porte encore les stigmates de l�attentat mais qui a repris son travail dans sa modeste �choppe dans l�attente de quelques clients estivants. Le modeste fast-food de ce jeune homme de 26 ans est � moins de 70 m du lieu de l�explosion. Il a subi beaucoup de d�g�ts que tente de r�parer Boubekeur. Le petit carrefour situ� pr�s de la plage ouest de Zemmouri-El-Bahri, lieu de l�attentat suicide, �tait, lundi, en �bullition. Le crat�re laiss� par l�explosion a �t� compl�tement rebouch�. Des agents de la Direction de l�hydraulique de la wilaya de Boumerd�s, des agents de l�ONA (Office national de l�assainissement) et des ouvriers d�une entreprise s�activent, nombreux, � remettre en marche la station de reprise des eaux us�es. �Nous sommes en train de remettre en marche les �quipements �lectriques et la pompe, c�est une urgence. Quant � la ma�onnerie, ce n�est pas un probl�me�, nous dira un responsable. Le mur de cl�ture de la brigade de la Gendarmerie nationale, en charge de la s�curit� de cette plage, a �t� reconstruit �Nous continuons � assurer notre mission�, nous lance calmement un officier. Un �lectricien s�affaire � brancher le courant dans le conteneur mis � la disposition des ma�tres-nageurs en poste sur la plage. Beaucoup de monde, surtout des familles, s�est install� sur le sable. Pour un surveillant, il y a assez de monde pour un jour de semaine. Cependant, il n�a pas manqu� de relever le stress chez les baigneurs. �Cela aurait �t� parfait si les habitants de la ville et autres estivants avaient trouv� des responsables ou des associations pour les rassurer.� Un jeune loueur d��quipements de plage ajoutera : �Il y a des familles qui s�journent dans diff�rentes structures touristiques locales et d�autres viennent de Tizi-Ouzou, d�Alger, de Blida ou de Bouira pour passer une journ�e. J�ai re�u des appels t�l�phoniques pour des r�servations d��quipements et �ventuellement � dans les meilleurs endroits de la plage pour le week-end.� Justement, vers 11 heures, la famille Meftah arrive de Tizi-Ouzou pour profiter des bienfaits de cette magnifique plage. A la question, pourquoi il est venu le lendemain du sinistre de Zemmouri, le p�re r�torquera �Pourquoi pas ?� A l��vidence madame, les enfants �taient ravis de cette vir�e familiale. Au niveau du camp de toile de Touring club d�Alg�rie (TCA), des familles sortaient par groupe, serviettes et parasols � la main pour se diriger vers la plage. P�cheurs et armateurs �taient, � cette heure de la journ�e (lundi matin), absents des quais du port de p�che. Le responsable des agents de s�curit� des lieux nous a affirm� qu�ils ne sont pas sortis en mer samedi en solidarit� avec les victimes. Effectivement, nos interlocuteurs n�ont pas omis d�affirmer leur solidarit� avec les victimes. Nous nous dirige�mes par la suite vers le complexe Adim. En cours de route, nous avons remarqu� que les jeunes vendeurs de bou�es, parasols et autres articles de plage ont r�occup� les trottoirs. Dans la m�me rue centrale de l�ex-Courbet- Marine, les barbecues des petits restaurants sp�cialis�s dans la sardine grill�e fument. Des clients commencent � s�installer face � la grande bleue pour d�guster un plat de la fameuse sardine de Zemmouri. On pourrait tout de m�me rappeler aux g�rants de ces restaurants que plus d�effort en mati�re d�hygi�ne donnera une meilleure r�putation � leur produit qui est p�ch� dans des eaux propres. Plus loin, du monde occupe la plage �est� de Zemmouri. Chez Adim, Guenoune Mohamed, le directeur du complexe, nous dira que les r�sidences sont toutes occup�es. �Je vous jure je ne raconte pas d�histoire�, dit-il. Devant notre insistance pour conna�tre la r�alit�, il nous confiera que sa famille est � son troisi�me s�jour cette ann�e et qu�elle aimerait bien le prolonger. �Je n�ai pas de place o� caser les nouveaux estivants�, d�plore le directeur. Juste � c�t�, une autre famille venant de Tizi-Ouzou, de Bordj-El-Kiffan, de Ouled- Fayet et d�Italie s�est regroup�e chez Adim pour une vill�giature de quelques jours. A la question sur d��ventuelles cons�quences sur leur moral des estivants apr�s l�attaque du samedi, la r�ponse est carr�ment politique : �Le peuple alg�rien n�a jamais renonc� ! Alors nous ne renoncerons pas � nos vacances ni � notre droit de vivre dans notre pays !� dira avec force une jeune femme qui n�a pas manqu� de rappeler ses sentiments de compassion envers les victimes de l�attaque des islamistes arm�s.