Les tests ADN effectu�s par les services de s�curit�, notamment lorsqu�il s�agit d�identifier des terroristes, sont-ils r�alis�s dans leur globalit� en Alg�rie ? Autrement dit, sollicite-t-on une aide ext�rieure lorsqu�il s�agit de cas consid�r�s comme complexes ? D�o� la question de savoir pourquoi tarde-t-on � rendre les r�sultats de certains tests ADN alors que d�autres le sont aussit�t. Abder Bettache - (Alger) Le Soir - Ali Ferragh, directeur du laboratoire scientifique de la S�ret� nationale, affirme que pr�s de 85 % des affaires criminelles sont r�solues gr�ce � la technique d�identification de l�ADN. Ce laboratoire acquis par la DGSN, op�rationnel depuis l�ann�e 2004, est consid�r� comme l�une des structures scientifiques de police les plus importantes tant en Afrique que dans le Monde arabe. Selon une source proche de la Direction g�n�rale de la S�ret� nationale, �la police scientifique a pu r�soudre en 2007 un total de 509 affaires d�homicides, d�agressions sexuelles, d�identification de cadavres et d�ossements �. C�est gr�ce aux tests ADN que les services de s�curit� sont parvenus � identifier des kamikazes qui se sont fait exploser lors des attentats ayant secou� la capitale le 11 avril 2007 et le 11 d�cembre de la m�me ann�e. L�annonce a �t� faite par le ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales lors d�une conf�rence de presse qui a suivi ces tragiques �v�nements. Ce m�me responsable dira � propos de l�attentat qui a cibl� une structure de police � Tizi-Ouzou-Ville que �le recours aux tests ADN peut avoir lieu m�me si cela prend du temps puisqu�il faudra consulter le fichier national�. �On dispose pour l�instant d�indices mat�riels�, a-t-il soulign�. Lors de l��limination des 12 terroristes � Beni- Douala (Tizi-Ouzou), on avait �voqu� la comparaison des tests ADN des cadavres entrepos�s � l�h�pital Nedir de la ville avec certains membres des familles de terroristes recherch�s. Selon des sources proches de la S�ret� nationale, un grand nombre de personnes ayant un lien direct avec des affaires de meurtre ont �t� identifi�es puis arr�t�es gr�ce aux tests ADN. Ainsi, durant l�ann�e 2005, quelque 175 affaires, en majorit� des crimes, ont �t� �lucid�es, alors que pour l�ann�e suivante, 381 autres ont �t� trait�es par ce laboratoire d�empreintes g�n�tiques, et au cours des six premiers mois de l�ann�e 2007, quelque 248 affaires ont �t� �lucid�es. Les tests de Yacine non connus Selon toujours des sources proches de la police scientifique, �le traitement de ces affaires n�est gu�re facile�. Il faut du temps pour identifier le criminel �. Le cas de l�enfant Yacine est tr�s significatif. Ce dernier, pour rappel, a �t� retrouv� mort dans un puits, pas loin de chez lui, et les r�sultats des tests ADN effectu�s n�ont jamais �t� rendus publics � ce jour. Ceci �tant, il est important de souligner que les tests ADN ont fait leur apparition en Alg�rie au lendemain de la lettre adress�e par Farouk Ksentini, en sa qualit� de pr�sident de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l�homme (CNCPPDH), au pr�sident de la R�publique, sollicitant son intervention pour identifier les personnes port�es disparues et enterr�es sous X. C�est � partir de l� que les pouvoirs publics ont d�cid� de doter les principales structures scientifiques de s�curit� d��quipements sophistiqu�s en incluant d�autres missions comme, entre autres l�analyse d�ADN. C�est le cas pour le Laboratoire national de police scientifique sis � Ch�teauneuf � El-Biar et du Laboratoire national d��tudes criminologiques relevant de la Gendarmerie nationale sis � Ch�raga. Par ailleurs, en France, �l�analyse g�n�tique constitue 80 % des activit�s des laboratoires scientifiques�, avait affirm� le directeur du laboratoire de la police scientifique de Lyon, Michel Savart, pr�sent � la rencontre organis�e par la DGSN � l�Institut national de la police criminelle. Selon lui, la rapidit� dans l�ex�cution des tests ADN est �troitement li�e aux diff�rentes banques de donn�es dont disposent les services de s�curit�. Pour certains observateurs, l�Alg�rie accuse un retard certain dans la formation de sp�cialistes en m�decine g�n�tique. En tant que telle, cette derni�re ne semble pas emballer les �tudiants en sp�cialit�s. Certains vont m�me jusqu�� dire que la plupart des tests ADN sont envoy�s outre-mer pour �validation� et, bien s�r, factur�s en devises. A. B.
Qu�est-ce le test ADN Les empreintes g�n�tiques sont utilis�es en m�decine l�gale pour identifier ou innocenter des suspects gr�ce � leur sang, leur salive, leurs poils ou leur sperme. Elles permettent �galement d'identifier des restes humains, de faire des tests de paternit�, d'organiser le don d'organe, d'�tudier des populations d'animaux sauvages ou m�me de g�n�rer des hypoth�ses sur la diaspora humaine lors de la pr�histoire. Bien s�r, en raison du caract�re sensible de cette information, les tests sont soumis � des contraintes l�gales, par exemple, en France, le Comit� consultatif national d'�thique a indiqu� : �En mati�re civile et familiale, l'indisponibilit� de l'identit� civile et de la filiation, dont l'�tablissement ne requiert pas de preuve biologique en dehors d'un proc�s, la s�curit� du lien parental dans l'int�r�t primordial de l'enfant, l'�quilibre et la paix des familles, justifient que la preuve biologique ne puisse �tre rapport�e que sous le contr�le du juge, dans le cadre d'une action en justice relative � la filiation et juridiquement recevable.� En g�n�ral, les laboratoires utilisent 9 � 16 s�quences d'ADN pour identifier un individu. La s�quence ADN est consid�r�e comme un long fil compos� par un encha�nement de mol�cules. 4 types de mol�cules composent ce fil d'ADN : Ad�nine, Cytosine, Guanine et Thymine repr�sent�es respectivement par les lettres A, C, G et T. L'ordre dans lequel ces 4 lettres sont encha�n�es forme un code g�n�tique. Il existe des s�quences d�ADN codantes et des s�quences non codantes. Les s�quences codantes servent � fabriquer des prot�ines qui d�finiront la couleur des yeux, le groupe sanguin, etc� Ces s�quences codantes sont appel�es des g�nes. Les s�quences d'ADN non codantes ne correspondent � aucun caract�re particulier, mais sont diff�rentes d'un individu � l'autre. Comment les laboratoires proc�dent-ils ? Le fil d'ADN est d�coup� en morceaux de tailles diff�rentes gr�ce � une enzyme. Le m�lange des morceaux d'ADN obtenu est d�pos� sur un gel. En faisant passer un courant �lectrique au travers de ce gel, les morceaux d'ADN vont se d�placer en fonction de leur taille (les petits morceaux se d�placent plus vite que les grands). L'image obtenue forme une sorte de �codebarres �. Chaque individu poss�de un �code-barre� diff�rent. La probabilit� d'avoir 2 �codebarres � identiques est inf�rieure � 1 sur 1 milliard. Comment les criminalistes font-ils pour r�aliser leurs analyses � partir de tr�s petits �chantillons ? Il existe une technique appel�e PCR (r�action de polym�risation en chaine). Cette technique utilise une enzyme capable de recopier et d'amplifier n'importe quelle s�quence d'ADN, m�me si celle-ci est en infime quantit� dans l'�chantillon d�origine. Cette technique est-elle fiable ? Les risques d'erreur existent, si le pr�l�vement est mal fait ou si l'�chantillon est contamin� par une autre personne� C'est pourquoi la g�n�tique n'est en g�n�ral utilis�e que pour confirmer un diagnostic ou un jugement. Qu'en est-il de l'interpr�tation des tests de pr�disposition ? Les tests ne donnent qu'une probabilit� au risque de d�velopper une maladie. En effet, une personne peut �tre porteuse d'une mutation li�e � une maladie sans jamais la d�velopper. Source : l�internaute sciences-biologie- �le business de l�ADN�