«Presque 85% des affaires criminelles en Algérie sont résolues grâce à l'analyse de l'ADN.» C'est ce qu'a indiqué hier le sous-directeur de la police scientifique et technique, le commissaire divisionnaire Ali Ferragh, à l'ouverture de la 1re journée des utilisateurs des sciences criminalistiques dans le domaine des nouvelles techniques d'identification génétique et toxicologie médico-légale. Les statistiques de l'institut renseignent que, parmi les affaires les plus «spectaculaires» résolues, figure l'identification des kamikazes responsables des attentats perpétrés contre le Conseil constitutionnel et le siège de l'ONU à Alger en 2007. Les résultats positifs enregistrés jusque-là sont appelés, conviennent les personnes présentes, à être perfectionnés avec la mise en place d'un fichier national de profils génétiques. Cet instrument permettra d'établir «des systèmes de contrôle et d'assurance qualité, basés sur la standardisation des compétences scientifiques, la certification des laboratoires de recherche criminalistique dont celui d'analyses de l'ADN», ajoute M. Ferragh. Ce dernier estime que «le projet d'envergure permettra de répondre aux objectifs escomptés par la Sûreté nationale relatifs au renforcement des capacités d'expertise, à l'identification efficace et rapide des auteurs de crimes et délits ainsi que des victimes de catastrophes majeures et la consolidation de la coopération internationale en matière d'enquêtes et d'entraide judiciaire». Le fichier national sera-t-il finalisé à court terme ? Pas de réponse précise. M. Ferragh se contentera de déclarer que «toutes les conditions sont réunies pour le mener à bien, notamment la formation des biologistes et la dotation en équipement moderne et sophistiqué». Le directeur du laboratoire de la police scientifique de Lyon, M. Michel Savart, a, pour sa part, mis en avant l'expérience française dans ce domaine. Dans son exposé, M. Savart fera savoir aux participants que, en France, l'élaboration d'un fichier d'empreintes génétiques automatisé remonte à 2001, un projet lourd et délicat qui a nécessité une coordination parfaite et une étude approfondie. Grâce à ce fichier, qui contient les données génétiques de 650 000 individus, chaque mois entre 600 et 700 rapprochements se font avec les traces relevées sur les scènes du crime. M. Savart a insisté par ailleurs sur l'importance d'«unifier les approches et les méthodes techniques entre les pays afin de faciliter l'échange des données relatives aux criminels». Le responsable du laboratoire lyonnais terminera son intervention en faisant le point sur les bienfaits de la lutte commune. «En Europe, plusieurs accords de coopération ont été conclus dans ce cadre, une démarche qui a permis l'accès rapide aux fichiers de chaque pays signataire et d'arrêter plusieurs criminels dangereux qui se sont déplacés d'une région à une autre», a-t-il noté. A. Y.