Consommateurs inv�t�r�s de zlabiya, vous ne la trouverez plus aussi facilement et partout durant ce mois sacr� de Ramadan. Fini le temps o� n�importe quel commer�ant pouvait vendre ce type de p�tisseries orientales dans son local. Les vendeurs occasionnels sont devenus des persona non grata. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir)- A quelques jours du mois sacr� du Ramadan, la vente des p�tisseries orientales, dont la zlabiya, est soumise � de nouvelles dispositions. Le minist�re du Commerce vient de d�finir les conditions d�exercice de l�activit� de pr�paration et de commercialisation de ces plaisirs gustatifs. Selon un communiqu� du d�partement de El Hachemi Dja�boub, l�exercice de cette activit� �est soumis � l�inscription au registre du commerce sous le code n� 501- 205 de la nomenclature des activit�s �conomiques soumises � l'inscription � ce registre�. En cons�quence, tout commer�ant ayant l'intention de changer d'activit�, � titre temporaire ou d�finitif, en vue de l'exercice de cette activit� durant le mois de Ramadan, est tenu de proc�der � la �modification pr�alable de son registre du commerce�. Faute de quoi, il fera l�objet, selon le m�me communiqu�, �de sanctions administratives et p�nales pr�vues et ce, pour l'exercice d'une activit� commerciale ill�gale�. Fini le temps des vendeurs occasionnels ? Fini donc le temps o� n�importe quel commer�ant, qu�il soit vendeur de textile, boulanger ou garagiste, pouvait changer d�activit� simplement et vendre ce type de p�tisseries orientales dans son local ? Aux oubliettes du temps, ces cohues devant n�importe quel �tal de vendeur de zlabiya, � quelques minutes de la rupture du je�ne et m�me avant ? Il semble que oui. Le gouvernement cherche ainsi � mettre de l�ordre dans cette corporation, l�assainir et la contraindre au respect de la r�glementation en vigueur. Ainsi, les activit�s commerciales seront identifi�es et clarifi�es. Une mesure salutaire de prime abord. Il n�y aura plus de vendeurs occasionnels de la r�put�e zlabiya de Boufarik et autre tunisienne, aux variantes multiples. Moins de risque donc pour la sant� et l�hygi�ne dans des locaux qui servaient � la vente d�autres produits. A ce sujet, le minist�re du Commerce �appelle l'ensemble des intervenants dans ce domaine � veiller au respect des conditions d'hygi�ne des locaux commerciaux, du personnel, des �quipements utilis�s et des ustensiles pour la pr�paration, ainsi que l'utilisation d'emballage ad�quats�. Il s�agit d�offrir des produits sains ne pr�sentant aucun risque pour la sant� des consommateurs � pour les pouvoirs publics qui recommandent �galement de �ne pas laisser � l'air libre l'huile d�j� utilis�e et de la renouveler enti�rement au lieu d'en rajouter durant les �tapes de cuisson�. La vente occasionnelle de la zlabiya, ses tares Des recommandations utiles d�autant que certains vendeurs occasionnels et m�me permanents ne respectent pas totalement les minima des r�gles d�hygi�ne et de propret�. Ils laissent carr�ment leur marchandise si appr�ci�e � l�air, expos�e � toutes les pollutions et vecteurs de maladies. Voire, ils ne changent pas l�huile de cuisson, m�me apr�s une semaine d�utilisation. Par souci d��conomie, ces commer�ants minimalisent l�am�nagement de leurs locaux : un p�trin, deux au maximum, un �tal et une caisse. Et au risque de porter attente � l�esth�tique des lieux et de l�environnement. Ces �zlabiyistes� pr�sentent leurs p�tisseries de la m�me mani�re que s�ils pr�sentaient des v�tements, des chaussures ou du mat�riel de quincaillerie. D�autres vendeurs utilisent des ingr�dients et colorants qui ne r�pondent m�me pas aux normes de qualit� en vigueur dans notre pays. Ils exercent leur activit� sans contr�le, la passivit� et l�inaction de certains inspecteurs de l�administration encourageant parfois cet �tat de fait. La zlabiya introuvable donc ? Mais diriez-vous, vous consommateurs inv�t�r�s de la �benna� de Boufarik, on ne la trouvera plus comme avant, facilement et partout, dans tous les coins de rue. Il faudra faire de longs trajets, ce qui n�est pas chose ais�e pour les je�neurs alg�riens dont la patience n�est pas chose coutumi�re. Ou bien tisser de bonnes relations avec les commer�ants permanents, devenus les fournisseurs exclusifs de ces douceurs mielleuses. Il faudra surtout pouvoir trouver ces commer�ants dont le nombre se r�duit comme une peau de chagrin. Une restriction qui s�explique aussi par la hausse du prix de vente de la zlabiya, un ph�nom�ne devenu r�current et qui s�explique par la flamb�e au niveau mondial des cours des mati�res premi�res, les dysfonctionnements du march� national et la sp�culation. Des prix qui ont plus que tripl� ces derni�res ann�es, m�me si la hausse a �t� quelque peu moindre l�ann�e derni�re. Dans ce contexte, m�me les commer�ants permanents commencent � fermer boutique. Une mesure salutaire mais� Et que dire de tous ces commer�ants, restaurateurs, propri�taires de snacks et fast-food et autres, tenus de fermer pendant le jour et qui voient leur rentabilit� baisser et contraints de se convertir en �zlabiyistes�, � qui le gouvernement dit niet ? A-t-on pens� � leur cas ? Ou confond-on entre mercantilisme, teint� de religiosit�, et go�t du gain facile et l�exercice honorable d�une activit� commerciale m�me temporaire ? A-t-on pr�vu des m�canismes de compensation ad�quate pour ces commer�ants, sans tomber dans les errements de l�assistanat. En faisant de l�obsession des pouvoirs publics � faire respecter des r�gles de l��conomie de march� dans un pays bazardis�, qui fonctionne � l�aveuglette ? Vous pourriez aussi remarquer que les art�res commerciales et m�me les autres perdront de leur cachet durant le mois de Ramadan. O� sont les senteurs ramadanesques d�antan ? Vous ne sentirez plus comme avant les senteurs ramadanesques particuli�res qui se d�gagent des p�trins ou des pr�sentoirs des p�tisseries, dans les rues o� vous passerez. Vous chercherez en vain � humer ces ar�mes qui enchantent les palais en soir�e. Vous serez, peut-�tre, convaincus que le mois de Ramadan ressemble de plus en plus aux autres mois de l�ann�e, marqu�s de surcro�t par la chert� de la vie et les incertitudes sociales. Vous penserez que les art�res commerciales alg�riennes s�uniformisent de plus en plus, sans ressembler � leurs homologues europ�ennes. Loin de tout occidentalisme de mauvais aloi. Fi aussi de tout populisme. Vous vous interrogerez alors : sommes-nous en train de nous faire voler ce qui fait le charme du car�me ? Et vous recevrez comme r�ponse : oui, pour vous et malgr� vous. C. B. � Il n�y a plus de zlabiyistes tunisiens ! Faites un tour au quartier Meissonier � Alger- Centre, un quartier connu depuis longtemps pour son march� et ses bazars. Un quartier r�put� aussi pour ses deux boutiques de zlabiya, l�une � c�t� du cin�ma Maestro, en cours de r�habilitation (?), et la seconde en face de la c�l�bre boulangerie- p�tisserie Boukadoum, divis�e maintenant en deux parties. La seconde boutique de zlabiya a longtemps �t� tenue par des Tunisiens, qu�ils soient de la m�me famille ou associ�s. Cette �choppe restait ouverte pendant toute l�ann�e, fr�quent�e par tous les fins gourmets de zlabiya, qta�fs et makrouts� Mais cette boutique est ferm�e depuis deux ans. Une fermeture inexpliqu�e. Lassitude du vendeur ? D�c�s ou probl�mes familiaux ? Probl�mes de co-g�rance ? Absence de personnel et de rel�ve ? Non-respect de la r�glementation alg�rienne ?... Une situation qu�on retrouve ailleurs, dans d�autres quartiers d�Alger et d�autres villes du pays. Beaucoup de pr�parateurs et de commer�ants tunisiens ont d�sert� pour une raison ou une autre cette activit�. Ils sont rentr�s dans leur pays ou chang� carr�ment de m�tier. Un m�tier qui perd ses sp�cialistes au profit de vendeurs de tous acabits, professionnels et non professionnels. Il n�y a plus de zlabiyistes tunisiens comme avant en Alg�rie, pourrait-on conclure !