Terroriste de la premi�re heure, responsable du GIA et membre fondateur du GSPC, Hassan Hattab se transforme aujourd�hui en objecteur de conscience. Condamn� � la peine capitale � plusieurs reprises, sa situation vis-�-vis de la justice reste tr�s ambigu�. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Le cas Hattab reste aujourd�hui encore une v�ritable �nigme. Il a adress� hier un �appel pour l�arr�t des combats� aux terroristes du Groupe salafiste pour la pr�dication et le combat (GSPC) affili� a Al Qa�da, organisation dont il est le fondateur. S�adressant � ses pairs sur le ton du grand fr�re, Hassan Hattab, alias Abou Hamza, estime que � le combat� est une �voie sans issue�. �Vous savez que nous vous avons pr�c�d�. Nous avons �valu� notre parcours avec d�vouement et avons conclu que c�est une voie sans issue (�) comme je vous recommande de vous remettre en cause et d�abandonner vos actes ainsi que de revenir � la soci�t� et vos familles.� Etrange d�claration d�un individu qui a commis les pires crimes au nom de Dieu et de la religion. Pr�sent� comme ayant cess� toute activit� depuis 2005, Hassan Hattab avait, au courant de l��t� 2007, menac� de reprendre les armes. Quelques semaines plus tard, il sera �cueilli� par les services de s�curit�. D�j� ambigu�, sa situation vis-�-vis de la justice l�est encore plus depuis. Pour paraphraser Ahmed Ouyahia, il est utile de rappeler que Hattab �a quelques rendez- vous avec la justice�. Cit� dans une multitude d�affaires criminelles, il a �t� condamn� plusieurs fois � la peine capitale par contumace. Etant jug� par contumace, cela signifie qu�il est toujours en fuite. Mais au fait, o� se trouve donc Hassan Hattab ? A-t-il b�n�fici� des dispositions de la r�conciliation nationale ? Joue-t-il un r�le dans la lutte antiterroriste ? Le myst�re reste entier. Sortons de l�amn�sie g�n�rale dans laquelle a �t� plong�e l�Alg�rie depuis quelques ann�es pour revenir sur le parcours de ce terroriste. N� le 14 janvier 1967 � Rouiba, Hassan Hattab effectue son service national � l�Ecole des troupes a�roport�es de Biskra. C�est � cette p�riode qu�il rencontre Amari Sa�fi et Abbi Abdelaziz, respectivement Abderezak El Para et Okacha El- Para. A sa sortie, il milite dans les rangs du Front islamique du salut (FIS dissous) et rejoint les premiers maquis islamistes en 1992. D�actes terroristes en massacres, il gravi tr�s vite les �chelons du Groupe islamique arm�. Il est promu chef de la zone 2 du GIA (Boumerd�s et Grande-Kabylie), au sein de laquelle activent plusieurs membres de sa famille. En 1998, il d�cide de cr�er sa propre organisation terroriste : le Groupe salafiste pour la pr�dication et le combat. Bien que �cibl�es�, les actions du GSPC s�ment la terreur dans de nombreuses r�gions du pays, notamment au centre, dans les Aur�s et au sud. Donn� pour mort � plusieurs reprises, Hassan Hattab finira par se �mettre au vert� au courant de l�ann�e 2005. Des informations font m�me �tat de �privil�ges� dont il aurait b�n�fici�, lui et les membres de sa famille, pour avoir particip� au processus de reddition des terroristes. Mais au vu de la situation s�curitaire actuelle, il est clair que Hassan Hattab a �chou� dans sa mission. Et ce n�est pas son �appel� qui pourrait y changer grand-chose. T. H. ASSASSIN� PAR LES FR�RES HATTAB Kasdi Merbah, quinze ans apr�s Quinze ann�es ont pass� depuis l�assassinat de Kasdi Merbah. Le 21 ao�t 1993, Kasdi Merbah, de son vrai nom Khalef Abdellah, tombe dans une embuscade tendue par des terroristes � Alger-Plage, localit� situ�e � l�est de la capitale. Son fr�re et son fils d�c�dent eux aussi dans cet attentat. Les fr�res Hattab sont accus�s d�avoir perp�tr� l�op�ration terroriste. N� en 1938 � Beni-Yeni, Kasdi Merbah embrasse la cause nationale d�s le d�clenchement de la R�volution. Apr�s l�Ind�pendance, il dirige la S�curit� militaire de 1965 � 1979. Apr�s la mort de Boumediene et l�arriv�e au pouvoir de Chadli Bendjeddid, Kasdi Merbah est �lu au Bureau politique du FLN et nomm� secr�taire g�n�ral du minist�re de la D�fense. Il avait ensuite occup� diverses fonctions minist�rielles : vice-ministre de la D�fense de 1980 � 1982, ministre de l�Industrie lourde de 1982 � 1984, de l�Agriculture de 1984 � 1988, de la Sant�, avant d��tre finalement nomm� chef du gouvernement apr�s les �meutes d�Octobre 1988. Avec l�ouverture d�mocratique, il cr�e son propre parti politique, le Mouvement alg�rien pour la justice et le d�veloppement (MAJD). Selon les t�moignages de ses proches, peu avant sa mort, Kasdi Merbah devait lancer une initiative visant � trouver un accord de paix d�finitif qui aurait mis fin au terrorisme. Ses assassins n�ont toujours pas �t� condamn�s.