Tarek Alaouache nous a fait parvenir une nouvelle contribution qui permet d�entretenir le d�bat ouvert entre Mohamed Chafik Mesbah et Lahouari Addi. Soucieux de participer � cette �uvre d�essence d�abord p�dagogique, nous publions, volontiers, son texte. Tarek Alaouache est un doctorant en sociologie � l�Universit� de Perpignan Via Domitia o� il pr�pare une th�se intitul�e Mythe et repr�sentations du pouvoir chez les �lites alg�riennes contemporaines sous la direction du Pr Ahmed Ben Naoum. Par Tarek Alaouache L�appareil conceptuel qui structure effectivement le d�bat politique en et sur l�Alg�rie est tiraill� entre deux p�les principaux : d�un c�t�, celui de la rumeur et des secrets d'alc�ve qu�une certaine partie de la population et des �lites intellectuelles croit conna�tre de source s�re � propos des agissements occultes et immoraux des services de renseignement et des �pontes du r�gime ; de l�autre, celui d�un paradigme d�mocratique quasiment incontest�. Les lacunes qui limitent l�int�r�t th�orique d�une telle polarisation consiste en trois choses : l�arbitraire des sources et arguments inv�rifiables, une conceptualisation insuffisante et une sur-id�ologisation qui s�ignore. A force d��tudier �l�exercice du pouvoir� en Alg�rie � l�aune de sa conformit� ou non-conformit� avec les canons th�oriques de la d�mocratie, certains analystes alg�riens, et notamment M. Alida, restent prisonniers d�une probl�matique qui vise � expliquer les raisons du caract�re non d�mocratique du syst�me politique ou du �r�gime� alg�rien en omettant de traduire l�extr�me complexit� des rapports politiques et sommitaux, et du processus historique, qui ont conditionn� l�apparition du type de �gouvernementaux� et d�organisation des rapports de pouvoir qu�ils tentent justement d�analyser. La vis�e strat�gique de ce type de perspectives est �vidente : d�mocratiser le r�gime et la soci�t�. Tout obstacle � ce projet, tout �l�ment qui ne cadre pas avec ses objectifs politiques et moraux est interpr�t� comme une faute donnant lieu � une disqualification morale et symbolique. L�exercice du pouvoir n�est pas vraiment analys�, on tente seulement de le conformer aux conceptions dominantes du d�bat. Il n�est pas besoin de rappeler que ce type de lecture proc�de plus du militantisme politique que d�une r�flexion lucidement critique sur les conditions de possibilit�s des formes de gouvernance et des rapports politiques dans notre pays. Non pas que je crois � la n�cessaire ou absolue s�paration des deux, mais qu�il faille penser, avant de dire ce que l�on � dire, les conditions dans lesquels un tel rapport peut et doit �tre f�cond, et dans lesquels la lucidit� de l�intellectuel n�est point sacrifi�e au profit de ses objectifs politiques. Je dois redire mon admiration pour ce culot et cette audace intellectuels qui essayent de maquiller le proc�s politique et moral intent� aux militaires alg�riens en science. L�entreprise expose, cependant, ses d�fenseurs � de s�rieux contrecoups : � force de chercher � identifier et inculper les coupables de l�impasse politique actuelle sur la base d�une posture morale et politique discutable, partiale et partielle, l�analyse actuellement �tablie rate l�essentiel du rapport entre syst�me politique et soci�t�. Sp�cifique � l�Alg�rie, cette relation et sa structure sont d�terminantes pour l�identification th�orique des conditions socio-historiques dans lesquelles les Alg�riens con�oivent et pratiquent la politique, qu�il s�agisse d'hommes politiques, de technocrates, de militaires ou de simples citoyens. Pour ce faire, il faut quitter les rivages de l�id�ologie, des lectures mal orient�es et des discours de l�gitimation pour traduire, avec une certaine exactitude, la dynamique et la logique des rapports de pouvoir dans notre pays par la mise en perspective, non pas seulement des modes de gouvernance et de gestion politique propres au r�gime actuel, mais des diff�rents positionnements et des strat�gies de lutte de ses contempteurs. C�est pour cela que les discours de l�gitimation moral et politique doivent �tre analys�s comme tout autre manifestation de pouvoir. Ni ce dernier, ni la d�mocratie, ni la religion, ni la �v�rit�, ni quoi que ce soit ne sont � prot�ger dans une r�flexion profonde sur les formes d�organisation politique de notre monde et de notre soci�t�. Les pr�suppos�s moraux, m�taphysiques et id�ologiques du d�bat positionnent le chercheur devant l�un des probl�mes cruciaux des prol�tarisations pr�n�s par les intellectuels alg�riens : ce respect �galement religieux pour, d�un c�t�, les constituants de la �modernit� politique � et l�id�ologie qui la sous-tend, et de l�autre, pour les constantes de �l�identit� nationale� ; la d�mocratie en vient � �tre �rig�e en parangon et mod�le � suivre, l�islam pour sa part est consid�r� comme base de d�part et/ou fondement de notre soci�t�. Le projet qui en r�sulte probl�matise la perspective du politique en Alg�rie sous l�angle de la compatibilit� de l�Islam et de la d�mocratie et des moyens d�y parvenir par-del� le syst�me politique actuel. Aucune r�flexion critique sur la nature de l�Etat moderne comme outil et technologie politique, historiquement localis� et politiquement d�termin�, servant la r�alisation d�un certain nombre de fins, n�y est adoss�e, l�appareil critique de nos �lites se contentant simplement de reprendre les concepts-cl�s de l�id�ologie politique occidentale. En caricaturant � peine cette posture, le �peuple� serait au pouvoir en d�mocratie, le �citoyen� y serait plus libre, et les soci�t�s dites d�mocratiques seraient gouvern�es selon les �valeurs universelles� de justice et d�humanit� consacrant le r�gne du droit sur l�arbitraire. Pas besoin de commenter ces consid�rations, il suffit de lire les penseurs politiques les plus profonds de l�Occident pour se convaincre de leur caract�re totalement id�ologique, voire superficiel, et il suffit de s�int�resser � l�histoire mondiale pour en reconna�tre les limites th�oriques. Derri�re la codification de la conflictualit�, que les moralistes r�clament, se cache une pens�e tr�s ancienne du contrat social. Celle-ci a toujours tent� d��liminer ou de l�gitimer un certain type de rapport de pouvoir et de domination par les syst�mes de contr�le moraux et politiques qu�elle a historiquement tent� de mettre en place dans le cadre d�une strat�gie qui mettait en �uvre des m�canismes autrement plus puissants qu�elle. Y croire ou pas est un choix personnel qui, quoi qu�il en soit, se respecte, mais penser que l�essence de la d�mocratie, ou plus largement des formes d�organisation politique et sociale, est concentr�e dans les conceptions morales et les m�canismes politiques qui les l�gitiment proc�de d�une vision profond�ment id�ologis�e de la r�alit� historique. La g�n�alogie des institutions �tatiques, d�velopp�e par Michel Foucault, le montre amplement. Ces postures posent les probl�mes de la libert�, du bien et du vrai en essayant de court-circuiter la dynamique des rapports de pouvoir � l��uvre dans chaque action et chaque artefact social gr�ce � des dispositifs de l�gitimation qui se r�clament de la morale � plus s�rement d�une certaine conception de la morale � et plus rarement de la science. Ce paradigme intellectuel a des cons�quences gravissimes sur notre compr�hension des choses. De mon point de vue, l�essentiel est occult�, car l�analyse des pratiques et des comportements politiques observables dans notre soci�t� en est orient�e dans un sens qui a plus de liens avec les objectifs d�un projet politique d�termin� � en l�esp�ce d�une d�mocratisation du r�gime et de la soci�t� � qu�avec la r�alit� des processus sp�cifiques que nous ont construits, nous autres Alg�riens, dirigeants et �citoyens� tels que nous sommes. R�sumons. A l�absence de r�flexion critique sur le concept et la r�alit� de l�Etat dans le monde et � travers l�histoire, s�adjoint la disparition s�rement corr�l�e, et peut-�tre corr�lative, du probl�me pos� par l��mergence des institutions �tatiques dans une soci�t� post-tribale comme la n�tre. La mise en avant d�une id�ologie politique import�e sans beaucoup de discernement s�accompagne d�une insuffisance dans la formalisation des rapports de la soci�t� � l�Etat. Ce sont probablement les n�cessit�s et imp�ratifs de la lutte nationaliste pour l�ind�pendance qui ont ceint l�apparition �endog�ne� des institutions �tatiques d�une aura de l�gitimit� et de naturalit� dispensant nos �lites d�une r�flexion sur le sens et les implications d�une telle mutation sociale. En r�sulte une inqui�tante c�cit� th�orique : les strat�gies de lutte contre l��tatisation de la soci�t�, telles qu�elles se manifestent actuellement, disparaissent totalement pour ne voir que l�inanit� et l�usurpation du pouvoir constitu�es en fait �scientifique� justifiant une r�probation morale. L�autre partie des rapports politiques � analyser, si l�on veut r�ellement comprendre les m�canismes politiques de notre soci�t�, reste occult�e. Il semble, par cons�quent, sage de conclure que l�enjeu structurant du d�bat, tel qu�il a �t� pos�, n�est pas � proprement parler la v�rit� scientifique, mais le monopole de l��tatisation l�gitime dans une soci�t� globalement r�tive � l�institutionnalisation rationnelle-l�gale. En fond, semble se d�rouler une double lutte de pouvoir pour le contr�le de l�appareil d�Etat et pour le contr�le de la soci�t�. Que cela soit pourtant clair : l�id�e de lancer des accusations personnelles injustifi�es sur la �volont� de puissance� de M. Addi et des gens qui s�alignent sur ses positions ne m�effleure m�me pas. Je veux juste attirer l�attention sur les enjeux de pouvoir qui se cachent derri�re les pr�tentions �mises au cours de ce d�bat � la l�gitimit�, � la v�rit� et � la moralit�. En effet, le moins qu�on puisse dire sur le militantisme d�mocratique en pr�sence est qu�il est contradictoire : il veut donner le �pouvoir au peuple� � condition qu�il fasse et qu�il pense ce qu�on lui dit de faire et de penser, le �peuple� devant attendre pour exercer pleinement son pouvoir l�accomplissement du processus historique d��ducation initi� par cette classe d�intellectuels et de patriotes sinc�res sachant mieux que lui diff�rencier le bien du mal, le juste de l�injuste, le moral de l�immoral, l��thique de conviction et celle de responsabilit�. C�est pour son �bien� et son int�r�t que le peuple semble devoir ob�ir. Je ne doute pas que M. Addi croit profond�ment � ce qu�il dit. Je dois, pour ma part, confesser mon incomp�tence crasse dans la d�termination de ce qui peut �tre moral ou pas dans une soci�t� comme la n�tre et pour une notion comme celle de �peuple� . J�aimerais sinc�rement partager ces certitudes morales, mais le type de rigueur intellectuelle que j�essaye de d�velopper ne consiste pas seulement � respecter et � prendre en compte la moralit� des autres mais � douter radicalement de la mienne propre. Je ne sais pas parler au nom et discourir sur des entit�s ind�termin�es, des principes m�taphysiques et des croyances morales. Face aux p�titions de principe et aux confessions de foi sur la valeur absolue de la vie humaine, le r�aliste d�senchant� pose une question difficile et sans r�ponse : quelle vies faut-il prot�ger quand des vies humaines sont menac�es par d�autres vies humaines ? La r�ponse n�est pas simple et je me vois mal juger a priori ou a posteriori ceux qui ont eu � se la poser. Je ne sais pas y r�pondre. Le moraliste, quant � lui, r�torquera que l�imposition du droit au fondement des rapports sociaux et politiques et son respect absolu par le gouvernement permettra d�endiguer la possibilit� de ce genre de d�rives. Ni la premi�re, ni la seconde partie de ce projet ne peuvent �tre �tablies de mani�re compl�te et totale, elles ont cependant pour effet concret de mettre la soci�t� sous le boisseau de l�Etat. Il faut dire le fait tel qu�il est au lieu de le l�gitimer dans des discours sur la morale. La th�orie critique n�a cess� de le r�clamer depuis Adorno et Horkheimer. Je crois appartenir � une �cole de pens�e par certains aspects antagoniques et par d�autres compl�mentaires de celle dont se revendique Addi Lahouari. L�analyse que je d�fends d�rive au gr� de ses incertitudes sur les traces laiss�es par Nicolas Machiavel et Michel Foucault quelque part entre l�anarchisme libertaire et la conscience froide des r�alit�s politiques. Celle de Addi Lahouari est le produit d�une ligne de pens�e qui va de Thomas Hobbes � J�rgen Habermas en passant par E. Kant. Elle analyse la �modernit� politique� avec un syst�me de concepts semitranscendantaux � l��thique, la morale, le peuple, le droit, etc. - qui mettent le syst�me de valeurs humaniste au centre du d�roulement historique en rappelant malgr� ses d�n�gations contemporaines l�historicisme allemand du XIXe si�cle. Tout cela peut avoir l�air d��tre �tranger � notre r�alit�, mais cette impression est fausse : l�enjeu en est le plus fondamental de tous pour notre pays et pour notre soci�t� : la conception d�un projet politique coh�rent, efficace et surtout capable de prendre les r�nes du gouvernement en f�d�rant le maximum de gens autour de lui. En cela, Addi Lahouari a un avantage certain sur ce �pouvoir� qu�il critique avec tant de v�h�mence. Il a un projet tout fait qu�il veut emprunter � l�Occident pour l�adapter � l�Alg�rie. L�objet de sa critique est en position d�attente, n��tant pas particuli�rement menac� par une opposition s�rieuse et efficace, et n��tant pas convaincu par le projet d�mocratique pr�sent� par elle. Au nom de sa morale et de ses convictions politiques, M. Addi n�aime ni les services de renseignements alg�riens, ni le gouvernement du pays qu�il accuse d��tre une fa�ade. Ne cadrant pas avec sa conception de l�Etat, il lui attribue directement tous ses malheurs. Il refuse de comprendre que ce gouvernement, que ces services et que cet �tat sont �galement des produits de m�canismes historiques autrement plus complexes que la simple mise en accusation morale du syst�me ou de ses acteurs. Pour lui, la seule solution envisageable serait une moralit� meilleure sous l�esp�ce de la domination l�gale. Comment l��tablir ? M. Addi n�en pipe mot. Telle qu�il con�oit les choses, seul un putsch d�mocratique rapide semblerait faire l�affaire, n�esp�rant absolument rien d�un pouvoir aussi corrompu et justement imbu de son pouvoir. S�ensuivra une longue p�riode de transition vers la d�mocratie. Le sociologue oublie que l�histoire a l�air d��tre une suite de p�riodes transitoires. Que la d�mocratie n�est pas le stade final ou ultime de l�histoire et que la th�orie politique doit absolument rendre compte de cette �l�ment si elle refuse de lever l��tendard d�une id�ologie. Ma th�se, on l�aura compris, affirme que ce syst�me discursif est lui-m�me une machine de pouvoir. Sa formulation comporte des effets pervers : l��lan qui stigmatise la gouvernance actuelle et pass�e de l�Alg�rie se prive dans le m�me mouvement de moyens efficaces d�action sur la situation politique en ignorant au passage et non sans int�r�t l�action ou l�inaction pass�e et actuelle d�une soci�t� comme la n�tre sur son destin historique. Cet effet est d� aux pr�tentions � la scientificit� et � la v�rit� d�un discours militant, certes, coh�rent mais incapable de se concevoir tel qu�il est, et ainsi de concevoir son objet avec plus de rigueur et de lucidit�. Il contribue � construire le mythe du DRS et du pouvoir pour mieux l�abattre. Il probl�matise les choses de mani�re � positionner la critique de ces derniers comme l�acte le plus subversif, et donc le plus valoris�, vu le contexte social et culturel, de l�habitus politique alg�rien. L�horizon du d�bat tel que le pose M. Addi est fond� sur une esp�ce de �terrorisme intellectuel� qui impose � l�acteur politique de se positionner pour ou contre le DRS. Il semble que si la personne en question a le malheur de penser que les choses sont plus compliqu�es que cette simple alternative, que la question est mal pos�e en plus de n��tre pas absolument fondamentale, il risque de se retrouver dans la liste des supp�ts du pouvoir. La question la plus importante que la sociologie politique alg�rienne puisse se poser est celle-ci : pourquoi dans un pays o� absolument personne n�est content des modes de gouvernance actuels, il n�existe aucune alternative cr�dible capable de mobiliser les �lites dans un projet politique, �conomique, social et culturel apte � disputer le pouvoir au syst�me politique �tabli ? D�o� vient cette immobilit� politique de la soci�t� face � une forme pourtant honnie, vilipend�e, disqualifi�e d�exercice du pouvoir ? Pourquoi l�id�e de s�organiser effectivement �contre le pouvoir et sa violence � n�effleure-t-elle personne ? Pourquoi l�alternative choisie par la soci�t� �tait pire que ce qu�elle voulait changer ? Je crois que c�est le point nodal de toute analyse critique de l�Alg�rie politique. Cette r�flexion montrera une chose d�importance : le probl�me fondamental du pouvoir n�est pas tant qu�il r�prime ou qu�il opprime, mais plut�t qu�il constitue de part en part, ce qui est � r�primer, � opprimer, et qui doit ou veut �se lib�rer�. C�est l�analyse critique des formes d�organisation politique et sociale dans le monde et dans notre soci�t� qui permettra de concevoir l�alternative politique que tout observateur �honn�te� et concern� se doit de r�clamer. Sa forme est contingente contrairement � ce que veut le d�mocratisme universaliste de nos �lites intellectuelles. Nous savons tous que le mod�le actuel est � bout de souffle. Je pense personnellement que la d�mocratie n�est ni la seule forme d�organisation politique possible ni, dans l��tat actuel des choses, la plus souhaitable pour notre soci�t�. Nous devons comprendre que l�Etat moderne, malgr� ses �lans de lyrisme moral et m�taphysique sur le bien, la justice et la libert�, n�a pas d�autre effet concret et d�montrable que de contr�ler et de cadrer la soci�t� pour g�n�rer sa richesse diff�rentielle et sa s�curit� relative vis-�-vis d�autres Etats et d�autres soci�t�s. L�Occident n�est ni plus moral ni plus libre que nous. Il a su produire des dispositifs de pouvoir qui ont fa�onn� le monde par et pour sa domination. Il est temps d�am�liorer et d�utiliser cette technologie politique au nom de nos int�r�ts car si nous sommes dans l�obligation de comprendre les m�canismes qui ont fa�onn� le pouvoir de l�Occident sur le monde, nous ne sommes pas oblig�s de suivre sa religion : l�humanisme d�mocratique. T. A. doctorant en sociologie, Universit� de Perpignan Via Domitia