Apr�s quelques jours de je�ne, la fi�vre que l�on avait connue la veille du mois de ramadan est tomb�e. L�on avait ratiss� large chez les bouchers, les commer�ants en alimentation g�n�rale et autres marchands de fruits et l�gumes. Au cinqui�me jour, l�on ne se bouscule plus au march� d�El Rahaba o� les prix se stabilisent. Plus haut, c�est le passage oblig� pour les Mascar�ens qui se rendent quotidiennement � Trig El-Oued o� les prix sont plus abordables. Ces premi�res journ�es ont �t� p�nibles � cause de la canicule, les citoyens �taient � la recherche de lieux ombrag�s et ce sont des groupes de 4 ou 5 personnes qui se forment g�n�ralement du c�t� de la place Ben Badis et Emir-Abdelkader. L�on commente alors les derniers �v�nements et les faits divers de la ville. D�autres pensent d�j� � la rentr�e scolaire avec de nouvelles d�penses en perspective. Dans les art�res de la ville, ce n�est pas la pr�sence des mendiants qui vous surprend mais leur nombre sans cesse croissant. Et puis, il y a de plus en plus d�enfants �g�s tout juste de 6 ou 7 ans qui ont sont l�ch�s dans la nature pour faire la manche. L�on ne recule devant rien. A proximit� de la da�ra, un jeune gar�on vous interpelle : �Mon p�re est en prison et je suis l� avec ma m�re.� Combien de fois l�a-t-on entendu ! Des fillettes fr�quentent les caf�s tentant de soutirer quelques sous aux clients, certains font dans la charit� alors que d�autres sont scandalis�s face � l��ge des mendiants qui bravent tous les risques en arpentant les rues de la ville jusqu�� des heures tardives. Au moment de la rupture du je�ne, vous en retrouvez quelques-unes du c�t� du resto o� l�on sert environ 80 repas tous les soirs. C�est chez notre vieux routier de la solidarit�, le docteur Boucif. Vers 15h, ce sont plus de 150 repas qui sont emport�s g�n�ralement par des femmes qui se font �galement accompagn�es par leur prog�niture. Cela se passe � l'int�rieur du local mais l�on ne se fait pas de cadeaux pour �tre les premiers servis. Nous sommes quelque peu surpris de ne pas voir d�ustensiles de cuisine et autres fourneaux sur les lieux. Notre ami Boucif nous confiera que cette fois-ci il avait d�cid� de pr�parer les repas chez lui et ceci dans un cadre pr�ventif. Comme chaque Ramadan, nous ne manquons de rien, dira-t-il, en nous montrant les stocks de nourriture, l�gumes, boissons... Pour cette ann�e, le restaurant qui fonctionnait au niveau du si�ge de l�UNJA n�est pas au rendez-vous � l'instar du Croissant-Rouge o� l�on ne distribue que le pain. L�on a apparemment pr�f�r� s�investir dans le couffin � travers d�autres communes. Un deuxi�me restaurant pour les d�munis fonctionne sous l��gide des affaires religieuses et l� aussi ce sont une soixantaine de repas qui profitent aux n�cessiteux dont 26 pour les �l�ves de la zaou�a de Sidi Boumedine alors que 50 sont emport�s par ceux qui pr�f�rent manger chez eux. Ce sont des retrait�s, des orphelins ou des veuves. En ce qui concerne les actions de solidarit� men�es par l�APC, il a �t� distribu� 1 428 couffins alimentaires pour une valeur de 360 millions de centimes. Cette ann�e, il y a comme un changement : on semble avoir enfin r�alis� que l�on attentait � la dignit� humaine � travers le spectacle des longues files de candidats � la soupe.