« Nous n'avons pas d'autre choix, on achète ce qu'on nous propose et au prix qu'on nous impose.» Les fortes chutes de pluie et le froid de canard qu'a connus Sidi Bel Abbes ces derniers jours n'ont pas empéché les ménagères de se ruer tôt le matin sur les différents marchés de la ville pour faire leurs emplettes en prévision des premiers jours de ramadan. Blasés par la vertigineuse montée des prix, les consommateurs n'ont pas été surpris de remarquer en cette matinée de jeudi que les prix de la quasi-totalité des produits de large consommation ont triplé du jour au lendemain. Les prix inscrits sur les écriteaux sont exagérés, «de quoi vous donner des frissons», soupirent les ménagères bel-abbessiennes. A titre indicatif, voici les prix de la veille du premier jour de ramadan. Le prix de la pomme de terre stagne à 60 DA le kg, la tomate à 80 DA le kg, les navets à 50 DA, les carottes à 40 DA le kg, les oignons à 30 DA le kg, les haricots verts atteignent chez certains marchands les 90 DA et 110 DA le kg, les petits pois et la salade respectivement 40 et 60 DA le kg. Craignant une autre hausse des prix, les ménagères étaient pressées de remplir les couffins, oubliant les prix exorbitants, afin d'éviter d'autres surprises. Côté boucherie, ce n'est pas la joie non plus, le mouton est passé de 460 à 520 DA le kg. Pis, la viande blanche n'est plus accessible aux bourses modestes, puisque le poulet est affichée en ce premier jour du jeûne entre 210 et 225 DA le kg. S'agissant des viandes rouges, ceux qui sont véhiculés se rendent dans les communes avoisinantes de Sidi Lahcen, Tenira, Mostepha Ben Brahim où il est loisible d'acheter de la viande à un prix raisonnable, nous déclare-t-on. Quant aux fruits, ils ont, eux aussi, connu la fièvre des prix à l'image des légumes. «Nous n'avons pas d'autre choix, on achète ce qu'on nous propose et au prix qu'on nous impose. Eh oui, le ramadan, le mois de l'entraide et de la solidarité, est aujourd'hui le mois des bonnes affaires pour certains.»