Quand le baril de p�trole avait atteint les 80 dollars, le ministre de l�Energie plaidait pour un baril � 35 dollars et quand les cours baissent maintenant � moins de 100 dollars, le m�me ministre d�fend des cours raffermis ! Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Apr�s avoir d�pass� la barre des 140 dollars, voil� quelques mois, les cours de l�or noir ne cessent de reculer. En quelques mois, ils ont chut� de plus de 30%, en passant sous la barre des 100 dollars, sur les deux importantes places boursi�res de Londres et de New York. Une d�gringolade des cours qu�expliquent certainement la revalorisation du dollar par rapport � la monnaie europ�enne, le ralentissement �conomique mondial ainsi que les nouvelles moins graves sur le front climatique au Golfe du Mexique. Confront�e � cette situation, l�Organisation des pays exportateurs de p�trole (Opep), fournisseur de 40% du brut mondial, a d�cid� de r�agir. Lors de sa 149e r�union, tenue mardi et mercredi derniers � Vienne, le cartel a d�cid� le resserrement de son offre p�troli�re, en �pongeant son important exc�dent de production. Soit une baisse de quelque 520 000 barils par jour et que doit �tre appliqu�e par l�ensemble des pays membres de l�Opep appel�s � respecter strictement leurs quotas de production (28,8 millions de barils par jour, l�Indon�sie exclue). Une r�action motiv�e par le souci de l�Opep, dont le ministre alg�rien de l�Energie et des Mines, Chakib Khelil, est l�actuel pr�sident en exercice, d�emp�cher une baisse brutale des cours. En d�autres termes, il s�agit de r�duire l�offre pour raffermir les cours du p�trole m�me si le pr�sident de l�Opep a estim� r�cemment que les cours pourraient baisser � un niveau compris entre 70 et 80 dollars. Et ce, d�autant, selon Chakib Khelil qu�un raffermissement du billet vert implique une baisse des cours de l�or noir. Or, favorable au raffermissement des cours, pr�disant m�me le niveau record de 200 dollars, le ministre de l�Energie avait plaid� nagu�re pour un point de vue diff�rent. Quand les prix du p�trole ont commenc� � cro�tre, atteignant les 50 dollars puis de mani�re progressive les 80 dollars le baril, le ministre de l�Energie n�avait eu de cesse de relativiser cette hausse. N�avait-il pas expliqu� � maintes reprises que ce prix �lev� ne refl�tait pas son cours r�el mais qu�il repr�sentait son double, en le liant � la d�valuation du dollar. En d�autres termes, le cours de l�or noir devait �tre de l�ordre id�al, de 35 dollars, � m�me de satisfaire de mani�re �quilibr�e aux int�r�ts des pays consommateurs et des pays producteurs et � l��quilibre de l�offre et la demande. Or, en soutenant le maintien des cours � leurs niveaux actuels, le ministre de l�Energie ne d�veloppe-t-il pas un discours contradictoire ? Non si on consid�re que la r�cente d�gringolade des cours de l�or aura des r�percussions directes sur la mise en �uvre du programme quinquennal tant celui en �uvre que celui promis � l�horizon 2014. Des cours inf�rieurs � 100 dollars, voire � 80 dollars, ne pourront servir � financer les projets de d�veloppement ambitionn�s. Et c�est � cette r�alit� que le ministre de l�Energie, au-del� de son statut de pr�sident en exercice de l�Opep, a �t� oblig� de s�adapter, au grand dam de ses convictions.