Après deux séances successives de dégringolade, les cours de l'or noir se sont légèrement repris pour clôturer la semaine à 66,36 dollars à New York. Chaque fin de semaine apporte son lot de bonnes ou de mauvaises nouvelles: les prix du baril de pétrole restent à l'écoute du rapport hebdomadaire du DoE, le département américain à l'Energie. Le dernier, celui de mercredi passé, lui était terriblement défavorable. Le processus de repli du baril s'est enclenché suite à l'annonce d'une hausse impressionnante des réserves pétrolières aux Etats-Unis. Elles ont atteint un total de 11 millions de barils. La tendance baissière s'est poursuivie jeudi, en réaction à une défaillance de Wall Street et d'un raffermissement de la devise américaine. L'embellie, somme toute relative, des prix du pétrole depuis le début de l'année s'explique par les bonnes performances des places boursières et la faiblesse du dollar, en particulier face à la monnaie unique européenne, l'euro. «Des stocks élevés et une demande en baisse sont la raison de la baisse des prix. Mais celle-ci n'aurait pas trouvé l'occasion de se produire de façon si brutale si les actions avaient été plus vigoureuses ou si le dollar avait été plus faible», a expliqué Peter Beutel, du cabinet américain Cameron Hanover. Le baril de pétrole, après ces mauvais indicateurs, a vite réagi. On a même craint le pire à un certain moment. Les prix du brut ont touché des plus bas depuis le début de l'été. 65,05 dollars à New York pour le «Light Sweet Crude», son cours le plus bas depuis plus de deux mois tandis qu'à Londres le prix du baril de Brent de la mer du Nord s'enfonçait sous la barre des 65 dollars pour afficher 64,04 dollars. Lundi dernier, il avait rebondi à près de 72 dollars en fin de séance à New York. Il faut dire que l'ambiance ne prête guère à l'optimisme dans le cercle si fermé des observateurs avertis du marché pétrolier. Jeudi, le ministre algérien de l'Energie et des Mines annonçait la couleur et démentait les folles rumeurs qui prédisaient le scénario de juillet 2008, lorsque les cours du pétrole s'étaient envolés pour établir le record de 147 dollars. «Aujourd'hui, on attend l'information concernant la situation de l'emploi aux Etats-Unis et le volume des stocks de pétrole de ce même pays. Nous espérons une amélioration de la situation économique au cours de l'année 2010, sinon inutile d'espérer des prix du pétrole à 100 dollars», avait déclaré Chakib Khelil pas encore informé du rapport hebdomadaire du DoE. La déprime affichée par le marché pétrolier inquiète plus d'un spécialiste qui n'excluent pas dans une telle conjoncture un effondrement des cours de l'or noir qui pourrait conduire l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à serrer de nouveau ses vannes. «Si la demande de produits raffinés ne s'améliore pas rapidement, les prix du brut vont se replier jusqu'à un niveau où l'Opep sera obligée de réduire son offre», pense l'expert du cabinet Petromatrix, Olivier Jacob. Les trois derniers mois de l'année ne seront pas de tout repos pour l'économie algérienne qui dépend à quelque 98% de ses exportations en hydrocarbures. Selon les tout récents chiffres livrés par les services des douanes, les recettes des exportations emportées par le mouvement baissier des cours de l'or noir ont chuté de près de 50% (49,94%) pour les huit premiers mois de l'année 2009 par rapport à celle de l'année passée qui fut exceptionnelle, justement grâce des prix du pétrole jamais égalés. 27,787 milliards de dollars contre 55,502 milliards de dollars pour la même échéance en 2008. La balance commerciale qui était excédentaire de plus de 29 milliards de dollars pour la même période n'en affiche même pas un (899 millions de dollars) pour le même exercice de cette année. La facture des importations qui, pour le moment, a atteint près de 27 milliards de dollars risque d'ici la fin de l'année d'égaler le record absolu de 2008. 40 milliards de dollars. A moins que les mesures comprises dans la loi de finance complémentaire, qui visent à restreindre les importations, n'aient d'ici cette échéance donné leurs fruits.