La gestion prudente des r�serves de change et la stabilisation du taux de effectif r�el du dinar constituent �aujourd�hui, pour l�Alg�rie, une double garantie face aux chocs externes�, selon le gouverneur de la Banque d�Alg�rie, Mohamed Laksaci. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Le contexte financier international reste pr�occupant au premier semestre 2008 selon le gouverneur de la Banque d�Alg�rie, Mohamed Laksaci. H�te hier des dirigeants des banques et �tablissements financiers op�rant en Alg�rie, Mohamed Laksaci a relev� la persistance de graves turbulences sur les march�s financiers internationaux. Ces perturbations se sont traduites notamment en termes de pertes et d�pr�ciations d�actifs de plus en plus importantes, une crise des liquidit�s et la contraction des financements ext�rieurs et le durcissement de leurs conditions. Ce qui, ajout� � la r�surgence de l�inflation mondiale, nettement � la hausse sous l�effet du niveau �lev� des prix des produits alimentaires et de l��nergie, constitue des �chocs externes� de grande ampleur pour une grande partie des pays en d�veloppement. Les hydrocarbures g�n�rent 22,21 milliards de dollars d�exc�dent Dans ce contexte, le cas Alg�rie affiche, a contrario, une bonne sant� financi�re, selon Mohamed Laksaci. Ce dernier a, ainsi, indiqu� un exc�dent du compte courant de la balance des paiements estim� � 22,21 milliards de dollars. Une performance corr�l�e aux exportations des hydrocarbures, �valu�es au premier semestre 2008, � 41,71 milliards de dollars. Pour Mohamed Laksaci, l�effet prix explique une telle performance, � mesure que le prix moyen du p�trole est de 111,5 dollars /baril au premier semestre 2008, apr�s un passage de 74,95 dollars pour 2007 � 99,09 dollars au premier trimestre 2008 et � 124 dollars pour le second trimestre 2008. Quant aux importations, elles ont augment� au premier semestre 2008 � 16,87 milliards de dollars. A ce propos, Mohamed Laksaci a not� la forte augmentation de l�importation des produits alimentaires, due en grande partie � l�envol�e des prix de ces produits sur les march�s internationaux, qui constituent plus de 64% de ces importations. Les importations des services non facteurs ont �galement augment� � 5,56 milliards de dollars dont les services de transport maritime et travaux publics, de b�timent et travaux publics et services techniques repr�sentent 75,5%. Outre le fait que cet exc�dent courant ext�rieur ��quivaut presque� � l�exc�dent de la balance des biens et services (21,95 milliards de dollars) et que les investissements directs �trangers (nets) sont estim�s � environ un milliard de dollars au premier semestre 2008. Les r�serves de change : 133,235 milliards de dollars fin juin Pour Mohamed Laksaci, les acquis r�sultant de la strat�gie de d�sendettement ext�rieur �permettent � l�Alg�rie d��tre � l�abri de vuln�rabilit� ou de choc externe inh�rent � la situation de tr�s forte contraction des financements ext�rieurs et de durcissement de leurs conditions qui pr�vaut�. Ainsi, l�important solde global de la balance des paiements (environ 20 milliards de dollars) �conforte fortement� la position financi�re ext�rieure et alimente en cons�quence les r�serves officielles de change dont l�encours a atteint 133, 235 milliards de dollars � la fin juin 2008. En ce sens, Mohamed Laksaci a soulign� que �l�accroissement soutenu de ces r�serves s�est conjugu� avec une diversification des devises de placement, depuis 2004, pour mieux g�rer le risque de change entre les principales devises�. La politique de change sert l��conomie nationale Pour le gouverneur, la gestion prudente de ces r�serves, la diversification des placements et le choix d�actifs non risqu�s, ainsi que la stabilisation du taux de change effectif r�el du dinar (proche de son niveau d'�quilibre de long terme), constituent �aujourd�hui, pour l�Alg�rie, une double garantie face � ce type de chocs externes�. Et d�ajouter que la politique de taux de change est �bien en phase avec la stabilit� externe� et �conduite de mani�re flexible, sert l��conomie nationale�. Des r�serves officielles d�tenues par la Banque d�Alg�rie qui restent la premi�re source d�expansion mon�taire avec des avoirs ext�rieurs nets �tablis � 8290,38 milliards de dinars, � fin juin 2008, en progression de 11,8%. De m�me, la poursuite des remboursements par anticipation en 2005 et 2006 a permis une forte r�duction de la dette publique ext�rieure. Celle-ci dont l�encours � moyen et long terme se situe � fin juin 2008, l�g�rement audessus de 4 milliards de dollars, soit seulement 3,6% du produit int�rieur brut. La ressource exc�dentaire est bien employ�e Voulant justifier la gestion actuelle des ressources exc�dentaires, notamment celles du Fonds de r�gulation des recettes (FRR), Mohamed Laksaci a estim� que �sous l�angle �conomique, les programmes de relance initi�s conjugu�s au processus de d�sendettement ont permis un emploi �conomiquement efficient du surcro�t de ressources�. D�autant plus, dira-t-il, que �les graves turbulences sur les march�s financiers internationaux depuis mi- 2007 ont conduit � un durcissement des conditions de cr�dit des banques internationales�. De plus, �la forte appr�ciation de l�euro par rapport au dollar aurait eu un important effet de valorisation de la dette ext�rieure avec un effet n�gatif sur le budget de l�Etat, si les remboursements par anticipation n�avaient pas �t� conduits avant l�av�nement de la crise financi�re internationale�, fait-il remarquer. Les banques doivent participer davantage Par ailleurs, le gouverneur de la Banque d�Alg�rie a estim� que, compte tenu de la forte liquidit� bancaire, exc�dentaire (2597,8 milliards de dinars � fin juin 2008) et d�un stock d��pargnes financi�res accru, les banques doivent prendre en charge le relais de la contribution budg�taire, dans le financement de l��conomie, et de la Banque d�Alg�rie, dans l�absorption des surliquidit�s. A charge pour les banques d�am�liorer l��valuation, la gestion et la ma�trise des risques de liquidit�s et de renforcer leurs fonds propres. L�inflation, une tendance lourde D�autre part, Mohamed Laksaci a constat� que la mont�e de l�inflation en 2008 risque de constituer un �choc� pour la stabilit� des prix � moyen terme et que cette hausse devient une tendance �lourde�. Se r�f�rant aux donn�es de l�Office national des statistiques (ONS), Mohamed Laksaci a constat� que malgr� un ralentissement de la hausse des prix, en glissement annuel, � 2,5%, en juin, l�inflation annuelle moyenne a atteint 4,8% au mois de juin et la s�rie des taux d�inflation annuelle moyenne cro�t sans interruption depuis plus de deux ans.