Alors que le ministre des Transports a appel� � revoir le syst�me de formation des conducteurs devant la multiplication des accidents de la route, le Comit� national des auto-�coles estime que les lacunes sont ailleurs et que les nouvelles mesures ne changeront rien � l�h�catombe de la route. F.-Zohra B. Alger (Le Soir) - 3000 personnes d�c�d�es sur les routes et 40 871 bless�s en huit mois, tel est le bilan des accidents de la circulation pour les huit premiers mois de l�ann�e en cours. Ce bilan, qui donne froid dans le dos, s�est malheureusement aggrav� depuis la saison estivale. L�h�catombe se poursuit donc en d�pit des maintes campagnes de sensibilisation ciblant les exc�s de vitesse et les d�passements dangereux et des nouvelles mesures plus s�v�res introduites dans le code de la route. Lors d�une r�union entre les principaux concern�s, le ministre des Transports, Amar Tou, a d�clar� toutefois qu�il �tait urgent de revoir le mode d�enseignement en le modernisant, notamment, et en augmentant le volume horaire des cours. Il s�agit aussi de l�unification des programmes p�dagogiques dispens�s au niveau des auto-�coles et la r�vision des conditions exig�es pour l�ouverture de ces �tablissements. Ces mesures, selon les recommandations du ministre des Transports, devront entrer en vigueur dans les prochaines semaines. Les auto-�coles sont ainsi point�es du doigt pour, notamment, les moyens archa�ques dont ils disposent pour la formation et l�insuffisance des horaires de cours. N�anmoins, le vice-pr�sident du Comit� national des auto-�coles pr�cise, pour sa part, que ces mesures pour l�instant ne changeront rien � la situation actuelle. �Nous faisons d�j� notre travail qui concerne la formation des stagiaires. Pour ce qui est du volume horaire, il est cons�quent du fait que les stagiaires demandent toujours des heures de cours suppl�mentaires. Nous pensons aussi que dans la majorit� des cas, ce ne sont pas les conducteurs en possession de nouveaux permis qui causent les accidents mais plut�t ceux av�r�s qui prennent des risques en enfreignant le code de la route�, explique M. Taklicht pour qui l��tat des routes, la signalisation sur les axes routiers et l��tat des v�hicules en sont les principales causes. M. Taklicht a relev� l�utilisation de pi�ces d�tach�es contrefaites ainsi que le travail �b�cl� dans certains cas au niveau du contr�le technique. �Par ailleurs, les routes sont dans �tat tel que les v�hicules, m�me neufs, en p�tissent et perdent de la qualit� de leur rendement tr�s vite�, a soulign� notre interlocuteur. Les propri�taires des auto-�coles disent aussi refuser d��tre des boucs �missaires �devant le pourrissement de la situation et la multiplication alarmante du nombre des victimes sur les routes. Nous avons �t� point�s du doigt alors qu�il y a un laisser-aller g�n�ral�, confie M. Taklicht. Les auto�coles fonctionnent, selon M. Taklicht, avec un registre du commerce et payent donc des imp�ts �alors que nous sommes prestataires de services�. �Nous ne sommes pas contre une modernisation de nos moyens p�dagogiques mais cela n�cessite des moyens importants. A titre d�exemple, nous sommes oblig�s de faire bricoler nos v�hicules chez les ferronniers soudeurs ; nous sommes pr�ts, bien s�r, � acheter des v�hicules aux normes s�ils �taient disponibles �, avoue le vicepr�sident du Comit� national des auto-�coles qui a annonc� la tenue pour le mois d�octobre prochain d�un congr�s national des auto-�coles. Cette rencontre devra aboutir � la cr�ation d�une f�d�ration nationale.