C'est un véritable bilan de guerre ! Nos routes se sont transformées en champs de bataille. Les accidents de la route ont causé le décès de 3000 personnes et 40 871 blessés en huit mois. C'est ce qu'a indiqué, jeudi dernier, le directeur du Centre national de prévention et de sécurité routière (CNPSR), Hadj Boutalbi. « Un nombre de 2746 tués et 40 871 blessés dans 25 856 accidents de la route à travers le territoire national a été recensé durant la période allant de début janvier au 21 août 2008 », a affirmé ce responsable lors d'une réunion consacrée à la sécurité routière, tenue en présence du ministre des Transports, Amar Tou, et des cadres de son secteur. En dépit de la campagne de sensibilisation sur les conséquences de l'excès de vitesse et des dépassements dangereux ainsi que les mesures rigoureuses introduites dans le code de la route, l'hécatombe se poursuit. Une comparaison avec les chiffres communiqués par la même source, en juin dernier (1968 tués et 29 200 blessés), permet de constater la gravité de la situation. En deux mois, le centre a enregistré presque 1000 morts de plus par rapport au bilan établi durant le premier semestre de l'année en cours. Les chiffres risquent également de dépasser ceux enregistrés durant les années 2007 (4177 tués et 61 139 blessés dans 39 010 accidents) et 2006 (4120 morts et 60 120 blessés dans 40 885 accidents). L'excès de vitesse et le dépassement dangereux sont, selon le responsable du CNPSR, à l'origine des accidents enregistrés jusque- là. « Les chocs dans les accidents deviennent de plus en plus violents » et les causes principales des accidents sont à 90,61% humaines suivies de l'état du véhicule (5,06%) et de l'état de l'environnement (4,33%). Ces données rappellent la nécessité de revoir le système de formation des conducteurs et le code de la route en Algérie. Selon des responsables de la Gendarmerie nationale, le texte actuel n'est pas en mesure de mettre un terme aux multiples infractions qui sont à l'origine des accidents mortels enregistrés. Ces derniers appellent le législateur algérien à élaborer, dans les plus brefs délais, un nouveau code de la route qui sera conforme aux normes internationales. Pour les responsables du ministère des Transports, la loi 04-16 portant dispositions du nouveau code de la route « n'est pas appliquée à 100% » et nécessite d'abord une évaluation avant son amendement, en vue de corriger ses insuffisances. Le ministère des Transports estime que la solution à ce phénomène réside dans la formation des conducteurs. D'où, précise-t-il, la nécessité d'unifier les programmes pédagogiques dispensés au niveau des auto-écoles, l'augmentation du volume horaire de formation des conducteurs, la révision des conditions exigées pour l'ouverture des auto-écoles et le recyclage des examinateurs. Des mesures devant être mises en œuvre dans les toutes prochaines semaines.