Le progr�s de la g�n�tique est-il devenu si dangereux pour les esp�ces vivantes ? En tout cas, les �cologistes tirent la sonnette d�alarme et r�clament le respect des r�gles �thiques dans l�utilisation des g�nes, notamment dans le d�veloppement de l�agriculture. Un domaine o� les multinationales de l�agro-industrie ont pouss� la recherche scientifique au point de d�velopper des esp�ces que la nature n�aurait en aucun cas synth�tis�es. Des esp�ces qui n�ont pas un pr�dateur naturel et qui ont un comportement impr�visible. Le directeur de la campagne de Green-peace contre les organismes g�n�tiquement modifi�s (OGM), M. Arnaud Apoteker, qui a donn� avant-hier au CCF de Constantine une conf�rence consacr�e aux impacts des OGM sur la soci�t� et l�environnement, avait, dans ce sens, �num�r� les risques �ventuels qu�entra�ne la culture de ces organismes, laquelle menace fatalement la s�curit� alimentaire du monde. D�entr�e, ce biologiste et non moins sp�cialiste des OGM, avait clarifi� la position de son ONG par rapport � cette question, au demeurant contestataire mais pour longtemps caricatur�e, selon ses dires. �Nous ne nous sommes jamais oppos�s � la recherche scientifique et nous pensons que la g�n�tique est un motif incontournable dans la progression des connaissances ayant trait aux �tres vivants et � l�am�lioration de leurs vies. Nous ne sommes pas contre la fabrication de m�dicaments sur la base de bact�ries g�n�tiquement modifi�es, � partir du moment o� tout est contr�l� dans un milieu confin�. Aussi, la biologie mol�culaire permet d�aller vers une agriculture meilleure et la technique de s�lection assist�e par marqueurs, qui constitue une r�volution en la mati�re, facilite �norm�ment l�am�lioration vari�tale des plantes que cultivent les agriculteurs �, pr�cisera-t-il. Et d�encha�ner : �Nous sommes contre la transformation g�n�tique qui empoisonne la nature et �galement contre la diss�mination des OGM dans l�environnement. Cette diss�mination conduit � une pollution g�n�tique et irr�versible de la nature, puisque ces organismes sont vivants et se reproduisent par d�finition � travers le pollen. Et comme les chercheurs ne peuvent, aujourd�hui, d�terminer les cons�quences de l��volution de ces esp�ces, il sera impossible de les ramener au laboratoire au cas o� elles se r�v�lent toxiques dans quelques ann�es, contrairement � l�air industriel qui cesse d�augmenter, une fois l�usine ferm�e. Il est vrai qu�il n�y a pas encore de preuves qui condamnent ces organismes, mais ce n�est, quand m�me, pas la preuve de l�absence de risques. Nous ne disposons d�aucune assurance scientifique. L�histoire de la vache folle en est la bonne illustration.� En plus des risques sur la sant� publique � cause d�une �ventuelle pollution, l�expert fran�ais a mis en relief la menace sur la s�curit� alimentaire qu�engendre la concentration des ressources g�n�tiques dans les mains d�une poign�e de fabricants, parce qu�il n�est pas anodin, � ses yeux, d��tablir un brevet de propri�t� qui r�compense la nouveaut� dans ce domaine. Ainsi, ajoute-t-il, la transformation g�n�tique m�ne in�vitablement vers une agriculture homog�ne, ce qui est dangereux pour la biodiversit� et l��quilibre des �cosyst�mes existants. Il convient de noter que les OGM sont cultiv�s sur cent millions d�hectares, soit 2 % des surfaces cultiv�es, r�partis sur pas moins de 22 pays � travers le monde. Le continent am�ricain, qui d�tient plus de 90 % de ces cultures, reste le plus enclin � fabriquer ce genre d�esp�ces. Aux Etats-Unis, au Br�sil, en Argentine et au Paraguay se concentrent les plus grands nombres de fabricants et �galement de cultures. Dans le domaine de l�agriculture, les semences des aliments pour b�tail sont les produits phare des laboratoires agro-industriels, � savoir le soja, le colza, et ce en plus du ma�s et du coton. 142 accidents, dont le degr� de gravit� n�est toujours pas d�termin�, ont �t� enregistr�s en 2006. En l�occurrence, 107 contaminations g�n�tiques, 27 diss�minations ill�gales en plus des effets secondaires n�gatifs (les mauvaises herbes comme les insectes deviennent respectivement r�sistants aux herbicides et aux insecticides). 24 accidents ont �t� enregistr�s cette ann�e. Sauf qu�il faut pr�ciser que, selon M. Apoteker, ces chiffres, communiqu�s par l�ISAAA (International service for the acquisition of agri-biotech applications), demeurent suspicieux dans la mesure o� cet organe d�pend du �lobby� qui contr�le l�industrie des OGM. Le conf�rencier, qui ne dispose pas d�informations suffisantes sur l�Alg�rie en la mati�re, a n�anmoins mis en garde les consommateurs alg�riens pour qu�ils refusent les produits fabriqu�s � partir d�OGM et r�clament aupr�s des institutions de l�Etat d�imposer aux fournisseurs du pays de mentionner sur l��tiquetage l�existence ou non d�ingr�dients � base d�OGM. Sa communication s�inscrit, faut-il le souligner, dans le cadre de la campagne de Greenpeace contre ces produits. �Heureusement qu�on ne fabrique pas d�OGM en Alg�rie, mais la probl�matique de leur consommation ne tardera certainement pas � se poser dans ce pays�, a-t-il d�clar� pour conclure.