Les membres de sa famille, ses amis, notamment des repr�sentants du monde de la communication, �taient rassembl�s au domicile de feu Bachir Rezzoug d�c�d� t�t dans la matin�e d�hier. Peine et consternation r�gnaient sur les lieux et ses proches pleuraient �l�homme rest� courageux jusqu�� la derni�re minute�, comme t�moigne son �pouse. F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - �Dire que c��tait un doyen dans la profession, c�est s�r. Mais le mot doyen renvoie � l��ge et � la dur�e, je pr�f�re dire donc qu�il �tait la conscience lumineuse des journalistes et de leur combat. Certains �voqueront sa carri�re. Je dirai donc qu�il a commenc� en 1962 et ne s�est arr�t� que ce matin�, nous dira Zouaoui Benhamadi, directeur de l�Agence nationale de gestion et de r�alisation des grands projets culturels et ancien journaliste. Ce dernier �voquera avec �motion, ce qu�il appelle une exp�rience fabuleuse, celle des ann�es 1970 connue comme �tant une p�riode �ferm�e�, mais qui �nous a permis de vivre une fabuleuse p�riode pour le journalisme en Alg�rie�. Au cours du mois de juin dernier, Bachir Rezzoug avait re�u le Prix Benchicou de la plume libre, qui distingue chaque ann�e deux journalistes parmi les plus d�vou�s � la libert� d��crire. Il avait, � cette occasion, d�clar� dans un entretien accord� au quotidien El Watan que �cela fait 40 ans que je me bats pour la libert� d�expression. Je sais que c�est tr�s dur, mais je crois que la bataille est gagn�e par mes confr�res� Pour moi, la presse alg�rienne a gagn� ses galons et son ind�pendance, et c�est la chose la plus ch�re�. Bachir Rezzoug, l�un des doyens de la presse nationale, avait consacr� sa vie � son m�tier, et l�accident cardio-vasculaire qu�il a eu il y a de cela quelques ann�es, selon ses proches et amis, n�a pas eu raison de sa d�termination � poursuivre son combat pour la libert� d�expression. Il a, jusqu�� la derni�re minute, dirig� son agence de communication et de publicit� RSM (R�gie Sud M�diterran�e) qui a vu le jour en 1990, d�s l�ouverture du champ m�diatique. Son parcours journalistique n�est plus � pr�senter. Il fut le r�dacteur en chef de La R�publique durant les ann�es 1970. Quotidien qui paraissait dans l�Oranie et qui avait marqu� les esprits � l��poque. Il a fait partie �galement de l��quipe r�dactionnelle de Demain l�Afrique entre 1977 et 1980. Par la suite, il a laiss� son empreinte professionnelle dans bon nombre de r�dactions, t�moignent ses compagnons. �Il a affront� la maladie avec courage, il s�est battu jusqu�� la derni�re minute, il pr�parait sa chronique de la revue Tassili la veille de sa mort. Il a quand m�me v�cu 10 ann�es de souffrance�, souligne l��pouse du d�funt avec beaucoup de tristesse. Elle a ainsi tenu � rendre hommage � un compagnon qui a consacr� sa vie au journalisme, notant, par ailleurs, qu�il ne se passait pas un jour sans qu�il ne re�oive des confr�res. Pour sa part, Mme Ghania Oukacine, responsable de la production � RSM-communication, ne pouvant retenir ses larmes, d�clare : �Notre d�funt ami est un exemple de r�ussite. Nous sommes abasourdis par l�annonce de sa mort. Il �tait le panth�on de la presse nationale et internationale. Notre ami �tait d�une gentillesse et d�une humilit� exemplaires. Toujours pr�t � rendre service, lui modeste ancien moudjahid et fils de chahid�, r�v�le, pour sa part, Bachir Cherif, directeur de la publication du quotidien La Tribune. Le monde de la presse a perdu un de ses piliers, celui qui a continu� � �crire et � informer, en d�pit de tout. Bachir, c�est avant tout, admettent tous ceux qui l�ont connu, la perfection dans la pr�paration d�un journal. Chaque une �tait pour lui une naissance et la joie qui l�accompagne. Toujours � la recherche de la belle photo qui devait accompagner le sujet d�ouverture. Avec lui, la photo avait repris ses lettres de noblesse et les photographes pouvaient se targuer d��tre des journalistes � part enti�re. Ceux qui l�ont cot�y� de pr�s savaient que chaque num�ro confectionn� � c�t� de Bachir �tait une le�on de journalisme. F.-Z. B. Le ministre de la Communication pr�sente ses condol�ances � la famille du d�funt Bachir Rezzoug Le ministre de la Communication, M. Abderrachid Boukerzaza, a pr�sent� ses condol�ances � la famille du d�funt Bachir Rezzoug, d�c�d� mardi � Alger. M. Boukerzaza a rappel� dans son message les qualit�s du d�funt qu'il a qualifi� de �grand journaliste� qui �a consacr� sa vie d�s les premi�res ann�es de l'ind�pendance � la promotion de la profession de journaliste et � la pr�servation de sa d�ontologie�. Il a ajout� �en cette douloureuse circonstance, je pr�sente � la famille du d�funt mes condol�ances les plus attrist�es, priant Dieu Tout-Puissant de l'accueillir dans Son Vaste Paradis et d'assister les siens dans leur douleur�.
Un journalisme militant, ouvert � la soci�t� et acceptant le d�bat Natif de Theniet-El-Had (Tiaret), il s��tait engag� tr�s jeune dans le combat lib�rateur aux c�t�s de son valeureux p�re, chahid de la R�volution, avec qui il avait d'ailleurs partag� une cellule dans les ge�les coloniales. Dans son humilit�, Bachir Rezzoug n'en tirait aucune gloriole, pas m�me un avantage de droit, juste un souvenir qu'il racontait aux amis les plus intimes. Il avait commenc� tr�s jeune sa longue carri�re de journaliste juste apr�s l'ind�pendance au quotidien d'alors Alger, ce soir. Les p�r�grinations journalistiques l'avaient men� dans nombre de titres, notamment � R�volution Africaine et � El-Moudjahid avant d'�tre nomm� au d�but des ann�es 1970 en qualit� de directeur du journal La R�publique. Avec une �quipe-choc de talentueux journalistes, il avait hiss� ce journal au rang de premier quotidien national. Pr�cis�ment durant le lancement de la r�volution agraire. Journaliste de combat, il tirait fiert� du v�cu des bouleversements dans le monde et des luttes h�ro�ques du Vietnam, de Cuba et des peuples africains. Ami de Kateb Yacine et de M'hamed Issiakhem, il avait transform� cette sensibilit� dans ses �crits pour tous �les damn�s de la terre� dans la lign�e du cri du c�ur rendu c�l�bre par Frantz Fanon. Tr�s li� aussi � la regrett�e Josie Fanon � veuve de Frantz et autre figure du journalisme alg�rien et du militantisme total � Bachir Rezzoug n'a jamais baiss� dans le �souffle des justes� pour insuffler aux jeunes sa passion et son sacerdoce dans le combat pour la cause des d�munis et des humili�s. Plus tard, d�s les ann�es 1980, il formait avec un autre �panth�on de la presse nationale�, Mohamed Morsli, dit �Aziz�, ce que les confr�res les plus proches appelait �le couple infernal�. R�dacteur en chef d' El- Moudjahid alors que Morsli en �tait le directeur, c'�tait un tandem de r�ve pour �un journalisme militant, ouvert � la soci�t� et acceptant le d�bat� dans la conjoncture de l'unicit� de pens�e. Exercice d�licat pour l'�poque mais un exercice souvent orageux mais combien courageux. Apr�s l'ouverture du champ m�diatique au d�but des ann�es 1990, ne n�gligeant aucun combat pour la d�mocratie, y compris au sein du MJA (Mouvement des journalistes alg�riens), Bachir Rezzoug s'�tait r�solu � lancer un journal L'Opinion, tentative arr�t�e au moment o� d�marrait pour tous la �d�cennie noire�. Avec succ�s cette fois-ci, il avait lanc� une soci�t� de communication R�gie Sud M�diterran�e (RSM) mais un grand malheur familial en 1998 � le d�c�s dans un accident de son fils a�n�, Nadir � arr�ta net le nouvel �lan professionnel. Victime d'un AVC une ann�e apr�s, il se retira de toute vie publique, clou� par la maladie jusqu'� son dernier souffle hier matin dans son sommeil. Avec lui, un pan entier de l'histoire de la presse nationale s'�croule. Que Dieu l'accueille en Sa Sainte mis�ricorde. APS
Les condol�ances de Khalida Toumi Je viens d�apprendre avec affliction le d�c�s de Bachir Rezzoug, t�t arrach� � notre affection et � notre admiration. Le talentueux journaliste qu�il �tait a toujours cultiv� une libert� de ton et une ind�pendance d�esprit qui l�honorent et le font compter parmi les observateurs les plus avis�s de la soci�t� alg�rienne et de son �volution. Malgr� les malheurs de la vie qui l�ont frapp� dans sa famille et dans sa chair, il �tait rest� cet homme affable, d�vou� � son m�tier qu�il exer�ait avec rigueur et acuit�. Son parcours de journaliste au service de nombreux titres nationaux, de cr�ateur d�organes d�information et de r�flexion et de formateur des g�n�rations au m�tier d��crire pour �tre lu afin d��difier, fait de lui l�un des architectes les plus rigoureux de la nouvelle presse alg�rienne. Je m�incline avec respect � sa m�moire et pr�sente � son �pouse, son fils et sa famille, � ses proches et au journalisme alg�rien mes condol�ances les plus attrist�es, les assurant, en cette p�nible circonstance, de ma plus grande sympathie. Khalida Toumi, ministre de la Culture