Le groupe parlementaire du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie a cr�� l��v�nement, hier, � l�APN, lors de la derni�re journ�e de d�bat sur la loi de finances 2009. Sa�d Sadi et Noureddine A�t Hamouda ont dress� un constat sans complaisance de la situation politique et �conomique du pays. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Pour la seconde ann�e cons�cutive, Sa�d Sadi s�est charg� de pr�senter la position de son parti sur la loi de finances et du budget de l�ann�e 2009. Le pr�sident du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie, qui intervenait � l�occasion d�une pl�ni�re consacr�e aux pr�sidents des groupes parlementaires, a vivement d�nonc� les r�dacteurs de ce texte de loi. �Comment trouver lisibilit� et coh�rence dans un projet de la loi de finances inspir� par une culture politique fond�e sur la rapine, la cooptation et le client�lisme ? Opacit�, arbitraire, corruption, tribalisme et improvisation sont plus que jamais les marques de fabrique du syst�me. En v�rit�, ce projet de loi est un financement implicite d�une r�vision humiliante de la Constitution et de la fraude �lectorale annonc�e si les choses restent en l��tat ; c'est-�-dire, et on ne le r�p�tera jamais assez, si nous ne soumettons pas tous les prochains scrutins � une surveillance internationale massive et qualifi�e en attendant la construction d�une administration impartiale �, a martel� le premier responsable de cette formation politique. Il estime que la loi de finances 2009 a dot� certains d�partements de fonds importants pour des objectifs purement �lectoralistes. C�est notamment le cas du minist�re de Djamel Ould-Abb�s. �Pour bien montrer que la prospective et l�anticipation des grands dossiers sont le cadet des soucis du pouvoir, l�actuel projet de loi des finances nous apprend que le d�partement de l�am�nagement du territoire se voit allouer une enveloppe de 5 milliards de dinars alors que celui de la solidarit� nationale, c'est-�-dire celui du troisi�me mandat, est dot� de la somme de 85 milliards de dinars, soit 17 fois plus.� Quant � la crise financi�re qui secoue la plan�te, il rel�vera que le gouvernement alg�rien est le seul � se montrer rassurant. �Actuellement, on nous assure avec un aplomb d�une rare indignit� que nos placements � l��tranger �chappent � la crise financi�re qui d�stabilise le monde.� Cette arrogance n�est pas nouvelle �J��tais prisonnier � Lamb�se en janvier 1986 quand El Moudjahid ouvrait sa une sur une annonce qui d�cr�tait que l�Alg�rie ne serait en aucune fa�on affect�e par la crise des hydrocarbures de l��poque. Deux ann�es plus tard, le sang coulait dans les rues d�Alger et le pays se trouvait en quasi-banqueroute. Aujourd�hui, un pays dont les recettes en devises d�pendent � plus de 98% des hydrocarbures �chapperait � un contexte mondial d�l�t�re qui a �branl� toutes les places financi�res o� nous avons plac� nos avoirs. On n�est plus dans l�incomp�tence ou la censure mais bien dans l�escroquerie institutionnelle, voire la forfaiture�. Sa�d Sadi a annonc� que son parti voterait contre la loi de finances et du budget de l�ann�e 2009. Les v�rit�s historiques d'A�t Hamouda L'intervention de Noureddine A�t Hamouda est l'autre fait marquant de cette derni�re journ�e de d�bats. Le d�put� du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie, qui est �galement vice-pr�sident de l'APN, a prononc� un v�ritable r�quisitoire contre le pouvoir. �Dans leurs interventions, plusieurs d�put�s, qui se disent majoritaires, ont qualifi� le RCD d'ennemi int�rieur. Mais les v�ritables ennemis de l'Alg�rie sont ceux qui ont �rig� la corruption en syst�me, vol� les banques, manipul� les chiffres �lectoraux et impos� un gouvernement comprenant 13 ministres issus de la m�me r�gion�, lancera Noureddine A�t Hamouda. Le fils du colonel Amirouche ira jusqu'� casser quelques tabous. �Ceux qui se pr�valent d'�tre majoritaires le sont gr�ce aux coups d'Etat et � la falsification de l�histoire et des r�sultats �lectoraux. Ils sont m�me all�s jusqu'� falsifier le nombre des martyrs de la R�volution. Le 2 juillet 1962, Ben Bella d�clarait que la guerre avait fait 1 million et demi de chahids. Depuis, personne ne s�est demand� si ce chiffre est r�el ou pas�. Mais c'est en �voquant le souvenir de son p�re et du colonel Si Haou�s qu'A�t Hamouda r�it�rera des v�rit�s historiques. �Lors du coup d'Etat de 1965, les responsables de l'�poque, dont Boumediene, avaient d�cid� de d�terrer les corps des colonels Amirouche et Si Haou�s et de les placer dans une cellule du commandement de la gendarmerie nationale. Nous avons d� attendre 1983 pour que le pr�sident Chadli Bendjedid donne des instructions afin que leurs d�pouilles soient mises en terre. Personnellement, j'ai �t� mis en prison par Chadli mais suite � ce geste, je lui pardonne tout ce que j'ai subi.� Le d�put� du RCD a d�clar� avoir interpell� officiellement le ministre des Moudjahidine sur cette affaire. �Ma question lui a �t� transmise depuis plus de 6 mois mais Ch�rif Abb�s n'a toujours pas daign� se pr�senter � l'Assembl�e pour me r�pondre.� Noureddine A�t Hamouda ne manquera pas �galement de r�pondre � Abdelaziz Ziari, qui avait critiqu� la presse lors d�une pr�c�dente s�ance pl�ni�re. Selon Ziari, les journalistes seraient m�contents du fait que la crise financi�re mondiale n�ait aucun effet sur l��conomie nationale. �Sachez que les repr�sentants de la presse ont pay� le prix fort dans la lutte contre le terrorisme. La presse reste le pilier de la d�mocratie�, a d�clar� Noureddine A�t Hamouda en guise de mise au point.